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Megara est née à Kirkland, dans la banlieue de Seattle. Ses parents, Marlon et Linda, y possédaient une grande maison familiale où elle y a grandit avec son frère et ses sœurs. C'était une jolie famille, sans histoire. Elle n'a pas grandit en devant traverser tragédie sur tragédie, et s'estime très chanceuse à ce niveau là. Ses parents s'aimaient sincèrement, elle avait la chance d'avoir une grande famille dont elle profitait régulièrement, en allant manger chez ses grands parents une fois par mois, y retrouvant ses oncles, tantes, cousins et cousines. Son père, Marlon, était un neurochirurgien très doué dans son domaine - encore à ce jour - qui transmettait également son savoir en tant que professeur et mentor à la clinique dans laquelle il exerçait.  Invité à tout un tas de colloques à travers le pays, il devait régulièrement laisser ses enfants à leur grands-parents, et partait, accompagné de sa femme. Linda, quand à elle, était une écrivaine qui vivait aisément de son petit succès, et qui trouvait son inspiration en voyageant avec son époux à travers les états du pays. Pour résumé grossièrement, l'enfance de Megara fut plutôt simple et sans accroc. Elle n'a jamais manqué de rien, que ce soit important ou futile, l'argent n'ayant jamais été un soucis pour la famille Jones. Ils avaient la chance de pouvoir partir en vacances aussi souvent qu'ils le souhaitaient, sans avoir besoin de se poser de questions.

A l'adolescence, Megara était une jeune fille plutôt discrète, contrairement à sa sœur ainée qui vécue très mal cette période, toujours en crise, toujours en colère contre tout le monde, sans raison particulière d'ailleurs. A l'école, elle était relativement travailleuse, pour tenter de garder le niveau, n'ayant clairement pas les mêmes facilités que ses ainés. Felix commençait déjà ses études avec succès, et Rowena était présidente des élèves tout en assurant un bulletin scolaire à faire rêver n'importe quel parent. Megara, quand a elle, avait souvent l'esprit ailleurs et se faisait rappeler à l'ordre sans cesse en cours, se prenant des pluies de sanctions à cause de tous ses gribouillis ici et là sur ses feuilles de cours. Elle préférait de loin dessiner que de prendre des notes, mais rattrapait son retard avec vigueur une fois à la maison. Si sa sœur était très populaire dans leur lycée, elle, l'était dans la salle de retenue, trainant avec tous les cancres de l'établissement. Elle était beaucoup plus sage qu'eux, mais elle se sentait bien plus à l'aise avec cette bande là qu'avec celle de sa frangine. Pourtant, jugeant qu'ils avaient une mauvaise influence sur sa sœur, Rowena fit de son mieux pour que Megara cesse d'être avec ces gens là. Pensant que ça partait d'une bonne intention, elle s'éloigna progressivement d'eux, ne voulant pas décevoir sa sœur ainée à ce sujet.

Avec le recul et le vécu qu'elles ont aujourd'hui toutes les deux, Meg a plutôt l'impression que finalement, c'était sa propre image qui intéressait Rowie, ne voulant pas que celle-ci soit tachée par les fréquentations bizarres de sa petite soeur. Mais à l'époque, elle n'y avait vu que du feu. Passer autant de temps avec son ainée avait au moins eu le mérite d'en faire deux frangines inséparable, et sa propre cote de popularité explosa. C'était plutôt agréable cette impression d'être aimé de tous, surtout pour une fille comme elle, qui avait sans cesse cette peur inexplicable l'abandon.  Les deux frangines étaient invités dans toutes les fêtes, et faisait jalouser toutes les frangines de Kirkland, qui enviait une si belle relation. Séraphine n'était pas en reste. Si son trop jeune âge la privait de ses moments là entre sœurs, celles-ci n'hésitaient pas a embarquer la petite dernière avec elle pour les moindre sorties en journée, que ce soit pour trainer avec elle dans les galeries marchandes, pour aller voir un film avec leur petits amis respectifs, ou pour le moindre moment à partager.  Existant soudainement aux yeux ce tous, Megara était devenue le sujet de conversation préféré de l'équipe de foot du lycée, l'adolescente devenant jour après jour une femme. Se sentir belle et intéressante gonfla sa confiance en elle l'espace de quelques années...  Suffisamment pour oser affronter sa sœur et ses amies, des années plus tard, pour prendre la défense d'une fille à qui elles faisaient vivre un vrai enfer.  

Elle ne resta pas longtemps à l'université, s'y sentant beaucoup trop mal pour poursuivre ses études jusqu'au bout. La guerre qu'elle avait déclenché avec les garces de la sororité de Rowie lui plombait le moral jour après jour, toujours un peu plus à chaque fois. Megara était convaincue d'avoir agit au mieux et pourtant, on le lui faisait payer, au point où elle arrivait à se demander si elle avait bien fait. N'ayant pas envie que quiconque puisse lui faire douter de sa morale qu'elle trouvait exemplaire, mais n'en pouvant plus d'être harcelée jour après jour, elle décida d'interrompre son cursus. Ce fut assez compliqué, puisqu'en agissant ainsi, c'était ses parents qu'elle décevait alors.  Pour ne plus avoir l'impression d'être une moins que rien, elle décida de montrer à tout le monde qu'elle pouvait être indépendante et se suffire à elle-même. Aussi, après avoir quitté le campus, ce fut le foyer familiale qu'elle désertait, se trouvant un petit appartement et un travail. Elle découvrit le monde de la restauration, en travaillant dans un petit resto sur Seattle, où elle y rencontra d'ailleurs son futur ex-fiancé. C'était un étudiant en arts, qui travaillait ici, à côté de ses études. Son seul exutoire durant toutes ses années fut sa grand mère, chez qui elle allait plusieurs fois par semaine. Et ça leur faisait du bien à toutes les deux. Sa mamie ne la jugeait pas, et semblait toujours fière d'elle, qu'importe la situation, qu'importe ses choix. Cet amour inconditionnel qu'elle lui portait venait sans doute de cette relation fusionnelle qu'elles avaient toujours eut l'une et l'autre, mais aussi du fait que Meg était la seule à aller la voir aussi souvent après le décès de son grand-père, quelques années plus tôt. Ses enfants avaient vieillit, ses petits enfants avaient grandit, et personne ne semblait trouver du temps pour aller la voir, sauf MJ qui écoutait avec tendresse sa grand-mère lui répéter les mêmes histoires, semaine après semaine. Au décès de celle-ci, ce ne fut donc presque un choc pour personne que Meg se retrouve héritière principale de la quasi totalité des biens de sa mamie, sauf pour elle, qui se sentait vraiment mal vis à vis de toute la famille...

Au fil des ans, les repas de famille dans cette belle demeure à Kirkland ressemblèrent de plus en plus à des règlements de compte et des combats à morts qu'à un moment heureux de partage, comme à l'époque de ceux chez les grands-parents. Félix avait sans arrêt le droit à des remarques concernant le fait qu'il n'avait toujours pas d'épouse, et bien souvent, il échangeait un regard avec MJ - qui connaissait les raisons - et répondait que son travail de vétérinaire ne lui offrait pas la chance de rencontrer de vraie petites minettes. Megara et son chéri se faisait quand à eux mettre la pression pour le mariage, après l'annonce de leurs fiançailles. Avec son petit job et les minces revenu de son mec, ils n'avaient pas de quoi financer un tel événement. Ses parents avaient bien soumis l'idée d'y participer, mais Rowena avait balancé que sa sœur n'avait qu'à vendre la maison qu'elle avait volé à la famille ou utiliser l'argent que la grand mère lui avait légué. Claquer tout l'héritage la dedans serait aller à l'encontre des dernières volontés de sa grand mère, qui lui offrait pour un avenir meilleur. Meg n'avait jamais été le genre de femme dont le bonheur reposait sur un époux et un mariage grandiose, comme son ainée, il était donc évident que sa grand mère n'avait pas ce genre de projet pour elle.  Et ça partait souvent en couilles à ce moment là. Félix et Séraphine se liguait contre elle pour protéger Meg, tout le monde en ayant ras le bol de ces accusations, d'autant plus que Rowie n'avait pas de quoi se plaindre. Elle avait obtenue tout ce qu'elle avait toujours souhaité,  mais, comme elle le disait si bien, elle ne le devait qu'à elle. Dans ces moments là, MJ s'excusait, et sortait fumer une cigarette dehors. Bien souvent, Rowena venait pester contre elle, l'accusant d'avoir encore gâcher le repas avant de partir avec son époux et ses enfants a qui elle ne pouvait glisser qu'un rapide bisou. Félix ou Séra venait lui tenir compagnie dehors, en râlant sur Rowie, et bien souvent, Megara trouvait le moyen de la défendre et de lui trouver des excuses, ne voulant pas plus de tensions dans la famille qu'il n'y en avait déjà.  Bientôt, le sujet du mariage fut un sujet de discorde en moins, puisque Meg se sépara de son fiancé, avec qui les choses n'allait de toute façon plus si bien...

 Le moral en dent de scie après sa séparation, MJ ne supportait plus grand chose, y compris son petit job alimentaire qu'elle décida finalement de quitter, lui aussi. Le temps de trouver autre chose, elle pourrait toujours taper dans ses économies... Dans les moment durs, Meg aimait cuisiner pour s'occuper l'esprit. En le faisant, elle avait l'impression d'avoir sa grand mère dans la cuisine, avec elle. Cette journée là, elle avait fait tellement de pâtisseries qu'elle avait proposé à Félix de venir après le travail, avec son copain, pour l'aider à tout engloutir. Il lui suggéra de condamné cette vieille chatière dans sa porte, pour que les animaux du coin cesse de squatter sa maison comme ils le faisaient déjà tous, poussant l'un d'eux qui ne voulait pas laisser sa place sur le canapé. Mais MJ aimait bien leur présence, ils l’apaisaient. Et puis, c'était plus facile de les avoir sous la main pour les faire adopter aux gens du coin. C'était un peu comme à l'époque, lorsqu'ils étaient gamins et qu'ils ramenaient tous les animaux errant à la maison... Alors qu'ils se souvenaient de ses bons souvenirs, le petit ami de Félix qui se régalait, demanda à MJ si elle pouvait lui préparer des cupcakes pour une centaine de personnes, pour un événement qu'il organisait, lui proposant de la payer pour ça. Elle prit ça pour de la pitié, du fait qu'elle n'avait plus d'activité, mais en réalité, il intéressait vraiment à ceux-ci... Il lui passa plusieurs commande, à plusieurs reprises, jusqu'à ce que d'autre personne fasse de même. Ce fut finalement Séraphine, à l'époque où elle habitait chez MJ pour être proche de la fac, qui demanda à son ainé pourquoi elle n'ouvrait pas sa propre boutique. Cette idée sonna folle, mais avait tout d'un avenir meilleur, comme lui avait souhaité sa grand mère. Une idée que toute la famille confirma, même Rowena, bien qu'elle trouvait encore à redire la dessus. Oui, Megara était bonne pâtissière, mais il fallait bien plus que ça pour gérer une boutique, et c'était un projet trop risqué pour quelqu'un de seule. Rowie n'avait pas tord. Non seulement, Meg y mit tout son cœur, mais aussi toutes ses économies. La pâtisserie ne lui permettait pas de faire de bénéfices, ou peu, et cet argent là, elle s'en servait pour s'occuper des animaux qu'elle recueillait chez elle. Félix décida alors de lui donner un coup de pouce moral et financier. Il lui proposa un partenariat, où il s'occuperait de toutes ses bêbêtes à ses frais, si et seulement si elle trouvait des adoptants.

L'idée se mit à germer dans leurs têtes, et bientôt, ils transformèrent sa boutique en café félin : Cake and the Kitty. Un salon de thé où les gens pouvaient se relaxer en compagnie de petites boules de poils, et les adopter s'ils avaient un coup de cœur pour l'un d'eux. Après la signature de formulaires réglementaires, Félix touchait l'argent de l'adoption pour couvrir une partie de ses frais engagés. Rapidement, le concept fit parler de lui et la boutique gagna en notoriété à travers toute la ville. A 27 ans, Megara avait donc réussi ce pari fou, non sans aide, alliant finalement sa passion pour les animaux à celle de la pâtisserie tout en se rendant utile pour la cause animalière. Aujourd'hui, à l'aube de ses 29 ans et après avoir travaillé dur chaque jour, sa dette auprès de son ainé est presque remboursée. Megara a même du faire agrandir son salon de thé pour pouvoir répondre à la demande croissante des clients ainsi que pour le bien-être de ses petites boules de poils.