ISIS ❞ Si le porno était immoral, il n'y aurait pas autant de bonnes soeurs dedans !

Isis, enfant.. c'était une petite fille plutôt joyeuse. Au début. Non pas qu'elle ait eu une enfant malheureuse, mais comme tout un chacun, l'enfance et l'adolescence n'avaient pas été la meilleure période de sa vie. Fillette bien en chaire, il n'avait pas fallut beaucoup plus pour qu'on se moque d'elle à l'école. Et comme elle se contentait de baisser la tête et d'encaisser les insultes, les rires, les bousculades, ... ça ne faisait qu'empirer. Pas totalement seule, elle avait bien quelques copains, mais hélas, ils n'avaient pas beaucoup plus de caractère qu'elle alors même s'ils auraient bien voulu la défendre, ils n'auraient fait qu'être une victime de plus au tableau de chasse des ces petits cons qui se croyaient tout permis. En dehors de ça, lorsqu'elle était à la maison, elle allait bien, car personne ne la jugeait. Elle avait un père et une mère aimants, une petite sœur de cinq ans sa cadette et tous ensemble, ils formaient une jolie petite famille. Mais voilà, Dieu, le destin, ce que vous voulez, avait décidé qu'il était temps que la vie de la petite Isis, dix ans à peine, bascule. Ses parents divorcèrent. Autour d'elle, la plupart des enfants avaient des parents divorcés mais sa famille, c'était le seul équilibre qu'elle avait dans sa vie, le seul moment où elle se sentait bien c'est quand ils étaient tous les quatre... alors voir son père disparaître de la maison du jour au lendemain... apprendre qu'il allait vivre avec un autre homme à une période où Isis ne comprenait encore rien à la sexualité et à l'orientation sexuelle, se retrouver juste toutes les trois entre filles... c'était compliqué.

Heureusement, Isis fit une rencontre qu lui remonta sérieusement le moral. Plus discrète encore que d'habitude, toujours à regarder ses pieds, deux garçons l'embêtèrent un midi à l'école, et Vic vola à sa rescousse. Vic, c'était une fille de sa classe qu'elle ne connaissait pas plus que ça. Elle l'avait toujours trouvée belle et charismatique, le genre de personne qu'elle aurait voulu être mais elle ne s'étaient presque jamais parlé à part quand des profs leur faisaient faire du travail de groupe. Ce midi-là, elle avait mangé avec Vic et elles ne s'étaient plus quittée. A partir de là, il n'y avait plus grand monde pour embêter Isis car désormais, il y avait en face d'eux une personne avec du répondant. Isis se cachait pas mal derrière Vic mais ça lui faisait du bien de se sentir soutenue par quelqu'un. Pas comme sa mère qui depuis qu'elle avait un nouvel amoureux avait tendance à oublier un peu l'existence de ses deux filles... Leur père jouait les mecs présents uniquement lorsqu'elles avaient besoin de lui, sinon il ne prenait pas d'initiative. Quand au nouveau mec de sa mère... elle le leur avait présenté pour la première fois il y a une semaine et ça ne s'était pas très bien passé. Isis ne sentait pas ce type... peut-être parce qu'elle ne voulait qu'aucun homme ne remplace son père. Toute la soirée et pendant tout le dîner, Isis s'était montrée très froide avec lui et n'avait fait aucun effort, résultat, une fois qu'il était parti, Isis avait été punie par sa mère...

Avec son beau-père, plus ça allait... et moins ça allait. Maintenant, il habitait avec elles. Sa mère était aveuglée par l'amour qu'elle lui portait, sa petite soeur l'avait connu trop jeune pour avoir la même vision des choses qu'Isis, elle ne voyait qu'un amoureux de sa maman qui était gentil avec elle et venait la chercher à l'école quand sa mère ne le pouvait pas. Isis avait treize ans, elle prenait un peu plus confiance en elle grâce à la présence de Vic qui lui bottait les fesses pour qu'elle arrête de se laisser marcher dessus. Un soir, sa mère avait du rester tard au travail, sa petite-soeur dormait chez une copine après un anniversaire, Isis était seule à la maison avec son beau-père. A table, ils n'avaient pas prononcé un mot. De jour en jour, c'était plus tendu entre eux. Sa mère ne le voyait pas, mais il arrivait à son beau-père d'être verbalement violent avec Isis quand personne n'écoutait.. et ce soir là, il avait bu pendant le repas. Une dispute avait éclaté. C'était parti d'un rien du tout. Une Isis qui n'avait pas débarrassée son assiette. Il lui avait ordonné de le faire. S'il l'avait demandé gentiment, elle aurait juste débarrassé. Mais le ton qu'il avait  employé n'avait pas plus à Isis qui l'avait envoyé boulé et il l'avait giflé. Suffisamment fort pour qu'Isis tombe par terre et voit trouble pendant quelques secondes. Choquée, effrayée, dès qu'elle s'était relevée, elle avait couru dans sa chambre et bloqué la porte avec une chaise. Il n'avait pas essayé de monter, mais Isis n'avait pas pu fermer l’œil. Dès que sa mère était rentrée, Isis s'était empressée de sortir de sa chambre. « Maman, il m'a frappé !! » Sa mère avait à peine refermé la porte d'entrée et ne comprenait rien. « Il m'a frappé ! » répéta Isis désemparée. Mais sa peau ne marquait jamais, depuis qu'elle était toute petite. Alors malgré la force du choc, sa joue n'était même plus rouge, mais elle sentait toujours la douleur. Bien entendu son beau-père avait nié. Il avait inventé une histoire, admettant qu'il l'avait malencontreusement bousculée par accident. Sa mère avait alors conclus qu'Isis cherchait une excuse de plus pour exclure son beau-père. Sa mère l'avait engueulé pour ses mensonges et elle avait été punie. Une fois de plus.

Les années passaient. Isis grandissait. Elle s'affinait. Elle avait quinze ans et était désormais une belle fille, le genre sur qui on se retournait désormais dans la rue. Elle était fière de son physique, fière que tous les kilos en trop qui lui avaient valu tant de moqueries se soient aujourd'hui envolés. Elle avait plus confiance en elle, un peu plus de caractère qu'autrefois.. Quant à son beau-père. Il l'avait à nouveau frappé. Elle s'était à nouveau plainte, et on l'avait à nouveau accusée de mentir. Alors chaque fois qu'il levait la main sur elle, de plus en plus souvent, de plus en plus fort... Isis se contentait de se taire. Elle fuyait dès que possible chez sa meilleure amie. Loin de son beau-père. Loin de son aveugle de mère. Loin de sa manipulée de sœur. Sa sœur... c'était la seule raison pour laquelle elle restait là plutôt que de partir vivre chez son père. Parce qu'elle préférait encore qu'on lui tape dessus plutôt qu'on tape sur sa cadette... Isis était devenue belle. Son beau-père s'en était rendu compte. Les insultes envers son physique et sa personnalité s'étaient peu à peu muées en remarques sexistes et dégoûtantes. Isis était seule à la maison. Sa soeur avait sa première boum et sa mère et son beau-père étaient "sortis en amoureux". Ils étaient tous les deux rentrés totalement ivres. Sa mère s'était affalée et endormie sur le canapé. Lui, il était monté, avait croisé Isis dans le couloir qui s'était levée pour aller aux toilettes. Dans sa nuisette, elle s'était sentie complètement nue devant lui. Il avait commencé à lui faire des avances, des remarques, Isis l'avait envoyé balader et s'était empressé de retourner dans sa chambre. Mais il l'avait suivi. Quelques minutes plus tard, une main plaquée sur sa bouche l'empêchait de hurler pendant qu'il profanait son corps. Complètement dévastée, elle était restée en boule dans son lit pendant qu'il s'en allait tranquillement. Personne ne te croira. Cette phrase qu'il avait murmuré à son oreille résonnait en boucle dans sa tête. Elle savait qu'il avait raison. Jusqu'au petit matin, elle était restée prostrée là, paralysée par la peur et par le dégoût.

Isis avait prétendu être malade pour ne pas aller en cours ce matin-là. Avec son teint livide et le fait qu'elle ait vomit toute la matinée, elle n'avait pas eu besoin de mentir pour être crédible. Dès qu'elle se retrouva seule chez elle, elle mit des affaires dans un sac et sortit de chez elle. Elle traîna toute la journée dans des cafés, à la bibliothèque, et elle attendit Vic à la sortie des cours. Vic avait pu la cacher quelques jours chez elle, mais elles avaient rapidement été découvertes et Isis avait du rentrer chez elle... mais elle s'y refusait. Elle ne pouvait pas le regarder. Elle ne pouvait pas faire comme si de rien n'était face à l'homme qui l'avait violée alors que sa mère comatait sur le canapé à l'étage du dessous... elle en était tout bonnement incapable. Rien qu'à l'idée de se retrouver face à lui, elle avait envie de pleurer. Alors elle fit la seule chose qu'elle pouvait... contacter des numéros d'aide. Pendant quelques jours, elle intégra un foyer pour femmes et enfants battus, pour adolescentes enceintes, pour les femmes désemparées... pendant les premiers jours, elle ne parlait pas. Puis au fur et à mesure, elle s'ouvrait. Elle parlait à la psychologue, s'exprimait pendant les réunions. Écoutant les gens qui lui répétait qu'elle n'était en rien responsable de ce qui s'était passé. Petit à petit, elle avait finit par s'en convaincre elle-aussi.

Isis était au foyer depuis plusieurs semaines maintenant. Elle se rendait en cours de temps en temps, accompagnée et ramenée par l'une des femmes du foyer et elle passait la journée sans se séparer de sa meilleure amie. Sa mère n'avait même pas pris la peine d'appeler la police pour signaler sa disparition... alors qu'Isis avait à peine quinze ans, c'était une gamine. Pendant plusieurs matinées, Isis n'alla pas en cours. Elle avait mal au ventre, elle vomissait. Ça durait depuis un moment, ça allait et ça venait. Est-ce qu'elle était malade ou est-ce que c'était le stress ? Elle n'en savait rien. Une infirmière bénévole s'enquit de sa santé et lui fit quelques tests. L'un d'entre eux révéla qu'Isis était enceinte. A cette annonce, elle tomba tout simplement dans les pommes. Enceinte. De son beau-père. Elle n'avait clairement pas eu l'envie d'avoir des rapports avec qui que ce soit depuis ce jour... mais le pire c'était que pour Isis, un avortement était à exclure. Elle avait réagit trop tard. Elle allait être obligée de mener cette grossesse à terme... Dès qu'elle commença à prendre du poids, elle arrêta immédiatement d'aller en cours. Elle en suivant autant que possible avec des bouquins, mais il était hors de question qu'elle foute les pieds au lycée en étant en cloque. Elle avait déjà eu sa dose de moqueries dans son enfance, pas question d'être la fille enceinte.

Durant les mois qui passèrent, l'idée de garder ce bébé avait traversé l'esprit d'Isis. Parce qu'elle le sentait grandir en elle. Parce qu'elle avait écouté des femmes qui avaient connu la même situation, certaines avaient avorté sans regret, d'autres étaient heureuses avec leur enfant. Elle savait qu'elle ne pourrait pas l'élever, que ce soit une question de maturité ou d'argent, ni encore moins pour se rappeler de ce qui s'était passé cette nuit il y a neuf mois. Et aujourd'hui, Isis était à l'hôpital à faire le petit chien comme on lui avait bêtement appris à le faire mais ça ne faisait que lui faire tourner un peu plus la tête. Elle avait mal au ventre, elle avait mal partout, elle avait envie de mourir. Isis souffrit pendant des heures jusqu'à entendre les pleurs d'un nourrisson. Elle ferma les yeux et se mit à pleurer de plus belle, autant de douleur, que de soulagement. Ses nerfs craquaient. On lui proposa de prendre l'enfant mais Isis refusa, ce n'était pas le moment de changer d'avis sur un coup de tête. Comme prévu, elle laissa l'enfant à l'adoption et ne voulut plus rien savoir. Elle tenta de reprendre le cours de sa vie, mais c'était compliqué... elle revint au lycée à la rentrée. Ayant manqué presque toute l'année précédente, on lui avait posé énormément de question, elle avait répondu qu'elle avait eu des problèmes de santé... La plupart s'en étaient contentés mais elle n'avait pas pu échappé à toutes sortes de rumeurs et d'hypothèses sur son absence.

Isis était à la fois plus forte et plus fragile. L'expérience qu'elle avait vécu l'avait obligée à se renfermer. A repousser toute forme d'affection et d'attaches. Elle avait repris une vie sexuelle tant bien que mal. Et elle s'était vite rendu compte que ça n'apportait pas grand chose. Mais c'était préférable à une relation qui puisse la blesser. En cours, ses notes avaient clairement chuté par rapport à quant tout allait "bien" mais elle se maintenant tant bien que mal autour de la moyenne. Elle passa ses examens de fin d'année et obtint son diplôme au rattrapage. Mais elle l'avait eu. C'était le plus important. Quelques mois plus tard, Isis fêta ses dix-huit ans et elle ne pensait pas que cela lui ferait autant de bien. Aujourd'hui, elle était majeure. Elle était officiellement libérée de toute autorité parentale, elle pouvait trouver du boulot, elle pouvait vivre seule. Et elle ne tarda pas à le faire. Isis se trouva un petit boulot de serveuse dans un café, mais pour payer ses études, ce n'était pas assez. Vu ses piètres résultats au lycée, elle ne pouvait pas prétendre à une bourse alors elle galérait à joindre les deux bouts. « T'es pas sérieuse ? » demanda Isis en rigolant à sa collègue pendant qu'elles faisaient la plonge « J'te jure ! Il parait que ça paye bien, franchement pourquoi pas ! » « Il "parait" ? » « Okay, j'ai une amie, bon, c'est plutôt la copine de la soeur d'une amie, elle a fait ça le temps de ses études et ça a grave sauvé son compte en banque ! » Isis posa la dernière tasse et s'essuya les mains « Ouais ben la soeur de la copine de la cousine de la meilleure amie de ta tante au troisième degré elle fait bien ce qu'elle veut mais c'est space quand même, nan ? J'veux dire.. se faire sauter devant des caméras avec plein de gens autour c'est chelou. Puis j'sais pas, t'as déjà regardé un porno, c'est hyper avilissant ! »  sa collègue haussa simplement les épaules « Bon c'est vrai des fois c'est chaud mais j'pense que ça se négocie. Allez steuplaiiiit j'ose pas y alelr toute seule, viens avec moi ! » Isis soupira et capitula « Okay, je t'accompagne pour que tu sois pas toute seule et pour être sûre que c'est pas des trucs trop louches ». Quelques semaines plus tard, Isis accompagnait sa collègue à un rendez-vous avec un producteur de films X. D'abord il avait regardé son physique, il l'avait interrogée sur ses expériences sexuelles, ce qu'elle avait déjà fait, ce qu'elle était prête à faire, tout un tas de truc. Il avait aussi demandé un dépistage de MST et ça avait plutôt convaincu Isis que le mec était pro. Ils avaient parlé salaire évidemment. Enfin.. argent, on ne peut pas dire que le porno apporte un "salaire" très régulier. M'enfin bon. Plus elle écoutant, et plus Isis se disait que ça pouvait être avantageux mais entre les apparences et la réalité, il y avait souvent une sacrée marge. Puis le type s'était tourné vers Isis, cherchant à savoir si elle pouvait être intéressée aussi. Isis avait d'abord refusé, sans y réfléchir une seconde. « Si vous changez d'avis, vous avez ma carte. » Isis avait rangé la carte dans son portefeuille. Il était hors de question qu'elle fasse ça, c'était comme de la prostitution. Quoi que... les semaines passèrent, les mois... et sa collègue avait déjà tourné quelques films pour se faire de l'argent. Isis finit par rappeler le producteur pour tourner dans un seul film d'abord, en faisant des scènes plutôt soft. Puis petit à petit, elle avait fini par réaliser que c'était en effet de l'argent facile. Plus d'une fois, il y avait eu quelques débordements, des choses pour lesquelles elle n'avait pas donné son accord, elle s'était contenté de réclamer plus d'argent et on le lui avait donné. Finalement, c'est elle qui maîtrisait tout.

Grâce à l'argent des films, Isis a pu se payer l'Université sans trop de difficultés, mais après un semestre de psychologie, elle laissa tomber. Elle s'orienta sur la sociologie. Difficilement, elle obtint son diplôme. Mais après ça... elle ne savait pas quoi faire. La sociologie, c'était intéressant en soit. Mais question débouchés de métier, ce n'était pas ouf... Prof ? Chercheuse ? Bof... Isis déposa des CVs un peu partout, laissant le porno de côté pour essayer de trouver un "vrai" travail mais face à la difficulté d'en trouver, elle retourna de cette industrie. Avec ça, elle pouvait se payer un bon appartement, faire ses courses sans compter les centimes. Tout ce qu'elle avait à faire c'était d'offrir son cul et de simuler. Non parce que clairement... elle prenait réellement son pied assez rarement. Ce qui rendait le véritable sexe d'autant plus bon parce qu'Isis se rendait compte de la différence. En revanche, chaque fois qu'un homme ou une femme cherchait à se rapprocher d'elle plus loin qu'une relation d'ordre physique, Isis se renfermait. C'était plus fort qu'elle. Elle avait bien essayer de se mettre en couple quelques fois, mais dès que ça devenait sérieux, elle mettait fin à la relation... Quand ce n'était pas son métier qui posait problème. Quoi qu'il en soit, aussi fou que ça puisse paraître, Isis s'épanouit dans un métier peu commun, elle a reprit le cours de sa vie malgré les épreuves qu'elle a pu traverser même s'il reste quelques séquelles émotionnelles...