Raf' # Nos cicatrices ont le mérite de nous rappeler que le passé n'a pas été qu'un rêve

Je suis né le 16 mars 2000, il y a maintenant plus de dix-huit ans. Fils d’une famille modeste, j’ai rapidement compris que j’allais devoir travailler dur pour y arriver. Une réalité d’autant plus criante lorsque mon père décéda d’un cancer lorsque j'avais 13 ans. Aîné de la famille, j’avais alors tout fait pour soutenir ma mère dans cette épreuve, essuyant les larmes de son visage lorsqu’il le fallait, tandis que je m’étais fait un devoir de l'aider avec mon petit frère et ma petite sœur lorsque cela était également nécessaire. Alejandro âgé de quatre ans et Nina âgée de seulement un an n'avaient alors pas compris ce qui se passait réellement. La mort était une chose bien abstraite pour des enfants aussi jeunes. Une innocence que je leur avais enviée le soir dans ma chambre lorsque je retrouvais ma solitude de jeune adolescent. Voilà pourquoi j'avais certainement mûri plus rapidement que la moyenne. Travaillant le mieux possible à l'école, même si j'étais loin d'être un génie, tout en faisant des petits boulots à côté pendant les vacances, histoire de soulager ma mère. C'était d'ailleurs grâce à un de mes petits boulots que j'avais découvert à quel point j'aimais le contact avec les autres et que je me prédestinais à une carrière de commercial. D'ailleurs même si je n'étais pas très doué à l'école, cela ne m'avait pas empêché de me donner des objectifs pour réussir et faire en sorte d'assurer un meilleur avenir à ma mère.

Alors si mon enfance avait été heureuse malgré les faibles moyens de mes parents, mon adolescence avait été elle beaucoup plus compliqué à gérer. Heureusement il y avait eu le base-ball. Un sport pour lequel je m'étais pris de passion pendant mes premières années de collège. D'ailleurs il m'était fréquemment arrivé de rêver à l'avenir professionnel que je pourrais avoir dans ce sport. Des rêves qui avaient pris fin à mes 13 ans, même si cela n'avait en rien entaché ma passion. D'ailleurs c'est un sport que je pratique toujours et je compte bien m'inscrire dans l'équipe de l'université.

Aujourd'hui c'est le grand jour, je rentre à l'université. Je crois que ma mère n'a jamais été aussi fière de moi que ce jour-là. D'ailleurs elle n'a pas pu s'empêcher de me prendre dans ses bras et de poser un baiser sur le haut de mon front. Quelque part je suis aussi fier de la voir réagir ainsi parce que ça veut dire que je ne la déçois pas. Que tout ce que j'ai entrepris ces dernières années n'avaient pas été vaine. Toutefois je ne me suis pas éternisé non plus avant de partir parce que malgré moi je sentais les larmes me monter aux yeux. À la place je lui avais simplement déposé un bisou sur la joue, attrapant mon sac de cours avant de quitter la maison. Je n'avais jamais été doué pour les grandes déclarations. Heureusement j'avais rapidement trouvé une nouvelle distraction en la personne de ma demi-sœur. Cette dernière avait déjà pris la direction de l'université, et je n'avais pas pu m'empêcher de lui lancer une petite taquinerie et au vu de son regard, cela avait eu l'effet escompté et cela m'avait fait vraiment rigoler. Quelques instants plus tard nos deux chemins s'étaient toutefois séparés et j'avais pu démarrer sereinement ma première journée d'Université.

Une bonne journée pour moi puisque j'avais trouvé tous mes cours de la journée, j'avais pu m'inscrire dans l'équipe de base-ball et en plus de ça j'avais réussi à obtenir le numéro d'une superbe fille. Bref l'année s'annonçait plutôt bien....