Babysitting + Rochefort

Ce soir, mon frère m’avait demandé de garder sa petite fille. Il avait un diner de prévu je ne sais où et il ne pouvait pas emmener Jade. Je lui avais répondu avec grand plaisir. En plus de ça, cela me permettait de m’évader de la maison de mon père. La cohabitation avec sa nouvelle famille était compliquée. Je passais le plus clair de mon temps dans ma chambre à bouquiner ou regarder des séries. Je ne voulais pas avoir de nouveaux frères et soeur. J’avais les miens et ça me suffisait largement. En partant de la maison, je prévins mon père qu’il ne m’attende pas ce soir vu que j’allais chez Alexander garder Jade. Il eut les yeux qui brillaient. Je savais qu’il voulait les voir également mais ça, il fallait qu’il voit avec Alexander. Ce dernier était venu me chercher pour m’emmener chez lui. Sur le trajet, je lui avais parlé des cours de façon banale. Je n’avais qu’une hâte : voir ma petite Jade. C’était grâce à elle que j’avais trouvé ma voie professionnelle : être psychologue pour enfant. Nous arrivions chez lui et il s’empressa de partir. Je m’occupais alors de ma petite nièce en lui donnant son bain puis en lui donnant à manger. Dès que nous avions fini tout ça, je lui proposais de regarder un petit dessin animé. Elle était toute contente et nous nous étions installés sur le canapé pour voir le film. Tout se passait bien jusqu’à qu’elle se gratte les yeux, signe de fatigue. Je lui proposais alors d’aller se mettre au lit et je lui lirais une petite histoire, chose qu’elle accepta. Je la portais alors jusqu’à sa chambre tandis qu’elle avait les yeux qui fermaient. Je pensais au fond de moi que j’avais de la chance parce que d’habitude, ce n’était pas aussi facile. Les enfants étaient très énergiques quand ils voyaient d’autres personnes que leurs parents. Ce n’était pas habituel pour eux. Je lui lus une histoire dès que je l’avais allongée dans son lit. Je lus trois pages qu’elle était déjà dans les bras de Morphée. Un sourire s’installa sur mon visage. Elle était si paisible et si mignonne. Je lui fis un bisou sur le front et je retournais dans le salon, restant tout de même à l’affut du moindre bruit. Je me mis Netflix sur la télévision de mon frère et j’attendis qu’il revienne de sa soirée. Un peu plus d’une heure après, j’entendis le verrou de la porte tourner. Ca devait être Alexander. Alex ? C’est toi ? Je préférais tout de même demander, au cas où. Dès que sa tête fit son apparition, j’esquissais un sourire. Alors, comment était ta soirée ? Je mis pause sur Netflix pour l’écouter parler.

Sortir avec une femme, penser à quelqu’un d’autre que Sarah, essayer de reconstruire quelque chose avec quelqu’un de nouveau, voilà ce que mes sœurs se tannaient à me répéter. Mais je n’étais pas comme ça. J’avais conscience de la chance que j’avais eu de rencontre l’amour, le vrai, l’unique, l’inaliénable et je ne comptais pas tenter ma chance de rencontre quelqu’un d’autre. Si ce soir je sortais diner sans ma petite fille laissée à la garde de sa tante Judith, ce n’était pas pour un rendez-vous galant. Non, c’était pour un diner professionnel avec les autres développeurs de ma société et une ribambelle de sponsors prêt à acheter nos produits. Chaque chef de projet était tenu d’être présent, je n’avais donc pas pu y échapper. Et comme les conversations ne tourneraient qu’autour de choses dont seules les grandes personnes parlent, je ne pouvais pas emmener ma fille. Je l’avais donc confiée à ma plus jeune sœur, Judith avec qui la petite s’entendait à merveille. Je n’avais aucune peur en laissant ses deux-là ensemble, je savais que malgré son jeune âge, ma sœur était responsable et ne prendrait aucune décision stupide concernant ma fille. Je n’avais en revanche pas prévu de rentrer aussi tard de ce rendez-vous. En effet, quand je passais le pas de la porte d’entrée de ma maison, il était déjà plus de 23 h passé. Oui désolé du retard, je ne pensais pas que des vieux croutons pouvaient parler autant… Ce n’était pas vraiment sympa de parler des actionnaires et des sponsors de cette façon mais honnêtement quand on se contente de diners mondains et d’investir dans une société à la pointe du jeu virtuel sans connaitre un traitre mot à l’informatique, on est pas très respectueux non plus envers les salariés ni même les clients… Ma jeune sœur me demanda comment c’était passé ma soirée. Bien, je crois que j’ai réussi à vendre la suite de mon second jeu à un des actionnaires majeurs de la boite… Et toi ta soirée ? Jade dort ? Après avoir obtenu une réponse positive à ma seconde question, je souris à ma sœur. Je vais lui faire un bisou et je reviens Ma princesse dormait depuis bien longtemps lorsque je passais lui faire un bisou sur le front avant de rejoindre ma sœur dans le salon. Je souris à Judith. Tu veux que je te ramènes maintenant ou tu veux continuer à profiter un peu de mon abonnement Netflix ? Cela ne me gênait pas qu’elle reste, cette maison était comme la sienne, elle y avait d’ailleurs vécu quelques temps et désormais, elle passait assez souvent pour savoir où chaque chose se trouvait. Et puis, avoir une présence adulte dans cette maison me faisait du bien. Depuis la mort de Sarah, ce n’était plus que moi et Jade dans cette demeure devenue trop grande et une fois la petite couchée, il m’arrivait de me sentir seul…

Il commençait à se faire tard mais je ne voyais pas le temps passer avec Netflix devant les yeux. Au bout d’un moment, j’entendis la porte s’ouvrir et je demandais si c’était Alex, juste par confirmation. Ca ne pouvait être que lui de tout façon sinon ce serait très inquiétant et je ne saurais pas trop comment réagir dans ces cas là. Mon frère pointa le bout de son nez et s’excusa pour son arrivée si tard en se justifiant. Je lui offris un sourire réconfortant. Ne t’en fais pas ! J’ai dégommé « The Good Place » en t’attendant. Je n’ai pas vu le temps passer. C’était bien que mon frère sorte un peu. Je me demandais s’il avait une vie sociale à côté de nous, ses soeurs. Après la mort de Sarah, ça n’avait pas été facile pour lui et j’espérais qu’il arrive à se reconstruire. J’adorais Sarah mais je voulais également le bonheur d’Alexander. Il fallait qu’il se trouve une autre femme, il était encore jeune… Je lui avais alors demandé comment s’était passé sa soirée. Il réussit à atteindre son objectif et j’étais super contente pour lui. Bravo, t’es le meilleur ! J’ai joué avec Jade, je l’ai fait manger et je lui ai lu une histoire avant de dormir. Et après, quand elle dormait, je me suis calée devant la télé. Elle doit bien dormir depuis plus de deux heures maintenant. Je lui faisais le rapport de notre soirée. Tout s’était bien passé, je n’avais rien à me reprocher. Alex fila alors lui dire bonne nuit à. sa petite fille. J’en profitais pour ramener mon verre qui se trouvait sur la table basse pour le laver. Je commençais à nous faire chauffer un peu d’eau dans sa bouilloire. Mon frère revint et me proposa de me ramener ou alors que je profite encore de son abonnement à Netflix. Oh tu sais, papa a toutes les chaines de sport avec ses deux nouveaux fistons et il nous a pris Netflix pour la petite et moi. En disant ça, je levais les yeux au ciel. J’avais du mal avec la nouvelle famille de notre père avec qui je devais vivre désormais. Par contre, je nous ai fait chauffer un peu d’eau, on se boit un petit thé et tu me ramènes après ? Cela nous permettrait de discuter un peu tous les deux. Ca faisait longtemps qu’on ne s’était pas vus rien que tous les deux.

Les félicitations de ma jeune sœur m’allaient droit au cœur, il faut dire que j’avais bien réussi mon coup ce soir et que vendre la suite de mon jeu était l’un de mes principaux objectifs depuis quelques mois. Je savais aussi que rien n’était réellement acté car aucun contrat n’avait été signé ce soir mais je savais avec quelques années de recul dans la boite que ce qui se disait dans ce genre de repas ne restaient que peu souvent au stage de la parole. J’étais donc fier de moi et du travail de toute mon équipe qui ne manquerait pas de fêter la nouvelle quand je leur annoncerais demain matin. Mais ce qui m’intéressait à l’instant, c’était la description de la journée de ma princesse. Elle devait être extenuée après tout ça. Je ris doucement. Tu sais qu’elle adore quand tu lui racontes des histoires ? Quand c’est moi qui le fait, elle demande toujours que toi ou une des filles me remplaces et c’est presque humiliant ! Bon il faut dire qu’avant, c’était sa maman qu’elle réclamait, il y avait donc une sorte de progrès même si se faire entendre par sa fille qu’elle préférerait avoir une histoire de ses tantes que de son papa, c’est pas agréable. Je passais dire bonne nuit à ma fille avant de revenir dans le salon. Judith évoqua la nouvelle vie de notre père ce qui me fit légèrement me contracter. Cette nouvelle famille, ce nouveau toit et cette nouvelle femme était des choses pas faciles à accepter pour des enfants et encore plus pour Judith qui devait vivre avec tout ce petit monde mais aucun de nous n’avaient vraiment compris le choix de notre père. Surtout que depuis qu’il était de nouveau en couple, il ne nous consacrait plus tellement de temps, je ne me souvenais même plus de la dernière fois qu’il avait vu sa petite fille. S’ils ont toutes les chaines de sport, il faudra que je traine plus souvent là-bas ! Mais sinon, ça va à la maison avec papa et tous les autres ? demandais-je prudemment. Je souris en hochant la tête à ma sœur lorsqu’elle me proposa un thé.  Soudain une crampe d’estomac se fit sentir. Je fis une grimace à peine masquée à ma sœur. Ouh là, j’aurais pas dû manger du guacamole, il était vraiment trop épicé ! Je suis bon pour une nuit à avoir mal au ventre maintenant… Je suivis ma sœur dans la cuisine et sortis les tasses et les sachets de thé. Je pris également un médicament pour faire passer le mal de ventre, stupide estomac fragile ! Bon dis-moi, on commence par le sujet qui fâche, comment vont les études ?

J’étais fière de mon frère et de ce qu’il entreprenait. Il était doué dans son domaine et quelque chose lui réussissait enfin. Il n’avait pas eu la vie facile, du moins, depuis le décès de Sarah et j’étais fière de ce qu’il était. J’aimais mon grand frère plus que tout, c’était mon modèle masculin. En plus d’être un bon frère, il était un bon père avec Jade. Je lui avais raconté notre petite soirée en tête à tête, elle et moi. Il était presque jaloux de mes sœurs et moi quand elle nous réclamait pour lire une histoire. Je riais à sa remarque et je fis un peu la craneuse pour le taquiner. Tu n’as pas cette âme de lecteur que moi j’ai. Je lui tirais la langue. Il ne fallait pas qu’il s’inquiète, il s’occupait très bien de Jade et ce n’était pas parce qu’elle nous réclamait pour lire une histoire qu’elle n’aimait pas son papa ou qu’elle n’aimait pas comment il la gérait. Alexander prenait vraiment très à cœur tout ce qui concernait sa petite fille et c’était absolument normal. Le temps qu’il monte faire un bisou à Jade, je mangeais un dernier bonbon que j’avais acheté pour ce soir et je le rangeais dans mon sac. Cela me déclencha un hoquet et je tentais de le faire passer un buvant un peu d’eau ou en mettant la tête en bas. Heureusement, il passa lorsqu’Alexander redescendit. Ce dernier me proposa de rester pour regarder Netflix mais je l’informais que Papa et sa nouvelle famille avaient toutes les chaines payantes. Cela me saoulait rien que de parler de cette famille. D’ailleurs, Alexander le vit très bien et me posa une question à ce propos. Ca peut aller… Je reste le plus souvent possible dans ma chambre. Je me prends beaucoup la tête avec le plus grand. Et les autres, je les « supporte ». Ce qui m’énerve le plus, en fait, c’est de voir Papa heureux avec une autre femme. Pour une petite fille comme moi, c’est compliqué de voir ses parents divorcer et refaire leur vie… Suite à cela, je proposais à mon grand frère du thé et là, une crampe à l’estomac se déclencha pour lui. Oh ça va aller ? Essaye d’aller aux toilettes avant de te coucher. S’il avait mangé épicé, c’était le meilleur remède pour évacuer ce mal de ventre. Je nous fis alors chauffer l’eau et je me mis à bailler sans mettre ma main devant ma bouche. Après tout, il n’y avait aucune gêne entre mon frère et moi. Le temps que l’eau chauffe, Alexander me demanda comment se passer mes études. Et bien, ce n’est pas si fâchant que ça. Je me plais à l’université, c’est différent du lycée. Et puis, j’ai choisi MA voie et je sais que je veux vraiment faire ça. Pour l’instant, je n’ai que des cours mais à la fin du trimestre, je sens les gros examens arriver… J’étais une fille très studieuse et j’adorais étudier. Ce n’était pas un sujet fâcheux pour moi. Je nous servis alors à boire dans nos tasses contenant le sachet de thé. Je reposais la bouilloire et là, une grosse araignée fit son apparition. J’en avais la phobie ! Au secours, Alex ! Tu as une araignée chez toi ! Tue la ! Vite !! Je n’aimais pas ça du tout et j’étais incapable de la tuer moi-même.

La remarque de ma sœur me fit sourire, il est vrai que je n’avais pas le même feeling avec la lecture qu’elle qui voulait devenir psychologue pour enfant. Je n’avais pas non plus la même relation avec ma petite princesse. Cette dernière avait le droit a une histoire de ma part chaque soir alors que de ses tantes, c’était plus rare, c’était donc plus précieux et je comprenais qu’elle me demandait la lecture par elles. C’est mon plus grand regret…

Je m’éclipsais un instant pour dire bonne nuit à la plus belle des petites filles, oui je sais, je suis le plus objectif pour dire cela. Dans l'escalier, je ne pus m'empêcher d'éternuer bruyamment, manquant de réveiller ma fille mais heureusement pour moi, elle dormait à poings fermés. En revenant, je trouvais ma sœur en train de regarder Netflix et lui demanda comment cela se passait chez mon père. J’écoutais sa réponse quand mes yeux se posèrent sur le paquet de bonbons qui dépassait de son sac à main. J’attrapais le paquet et y pris un bonbon que je mangeais en un instant, l’écoutant toujours attentivement. J’avalais difficilement quand ma sœur pointa ce qui la gênait le plus dans cette situation de vie. Tu sais, Judith, si il est heureux comme ça… Mais tu n’as pas à rester là-bas si tu ne le sens pas… J’ai une chambre de libre et elle t’est grande ouverte si tu le souhaites ! Et ne le dis pas aux parents mais si tu veux faire une fête, je peux aussi te prêter les lieux… Tant que tu me rends ça à peu près en état !

Une crampe d’estomac m’obligea à m’arrêter de parler et à m’asseoir alors que ma sœur me donnait ses conseils et mettait l’eau à chauffer dans la bouilloire. Je souris à la suite de notre conversation. C’est cool que tu te plaises ! J’avais un peu peur que tu es pris cette voie sur une impulsion mais si c’est vraiment ce que tu veux faire, il y a moyen que tu t’amuses autant que Silver dans ton boulot plus tard. Courage pour les examens, je ne pourrais absolument pas t’aider à moins que tu es des cours d’informatique en psychologie mais j’en doute… Tu as trouvé des clubs qui t’intéresse ou tu préfères rester focus sur les études ? La curiosité est un vilain défaut mais Judith étant ma sœur, j’étais en droit de poser des questions.

Avant que ma cadette puisse répondre à la question, un hurlement sorti de sa bouche provoquant un hoquet de stupeur chez moi. Je luttais contre ce hoquet pour le faire partir mais ce n’est qu’en voyant l’araignée moi-même que ce dernier disparu. J’étais tout aussi arachnophobe que ma sœur et c’est tout le courage du monde qu’il me fallut pour tuer la bestiole d’un coup de torchon. Je balayais le corps de la créature en fredonnant la chanson « This is Haloween » Une fois le corps à la poubelle, je regardais ma sœur. Elle est partie ! Maintenant, thé ! Je tentais de ne pas montrer ma phobie à ma jeune sœur mais la vérité c’est que je n'en menais pas large.

En revenant dans le salon, Alexander venait de me piquer un bonbon dans mon sac. Je posais mes poings sur mes hanches et je le fusillais du regard. Bon, finalement, il n’en pris qu’un et c’était bien parce que c’était mon frère. Evidemment, c’était pour rire que je faisais tout ça ! Il pouvait se servir, je m’en fichais. Je lui avouais alors comment ça se passait dans la maison de notre père avec sa nouvelle femme et ses beaux enfants. Ce n’était pas la joie tous les jours. Je ne pouvais pas mentir à mon grand frère à ce sujet alors je lui avais dit la vérité. Je n’aurais peut être pas dû… Il ne comprenait pas que je ne pouvais pas partir de chez lui. Si ce n’était que de moi, je repartirai chez notre mère mais elle était bien trop loin de l’université. Alexander me proposa de venir habiter chez lui mais c’était impossible aussi et je ne pouvais pas m’incruster chez lui indéfiniment. Sa dernière remarque sur les soirées chez lui me fit rire. C’est gentil Alex mais je ne peux pas venir squatter chez toi jusqu’à la fin de mes études… Par contre, je retiens pour les soirées chez toi. Je lui fis un petit clin d’oeil. A vrai dire, je n’étais pas une de ces filles populaires qui participait à toutes les soirées de la fac et qui en organisait aussi. Moi, j’étais plus à rester chez moi avec une bonne série Netflix. Pendant que je préparais l’eau chaude, Alexander s’assit après son mal de ventre. Il me demanda comment se passaient les cours. J’étais vraiment contente de la voie que j’avais choisie et je m’y plaisais vraiment. Mon grand frère avait eu peur que je choisisse ça par impulsion. Et pourtant, j’en avais envie depuis que Jade avait pointé le bout de son nez. Tu sais, j’ai envie de faire ça depuis l’adolescence, ce n’est pas une impulsion et c’est bien réfléchi. C’est une réelle passion ! Bon, par contre, je vais éviter de t’appeler pour mes examens. Dis je en rigolant. Je n’avais pas d’informatique dans mes matières donc ça ne servait à rien. Et puis, j’étais studieuse, je saurais étudier comme il le fallait pour réussir les examens. Alexander m’avait demandé pour les associations de l’université, si j’étais intéressée. Avant que je puisse répondre à la question, j’avais poussé un cri parce qu’une araignée avait fait son apparition. Alexander tenta de la tuer du mieux que possible. Il n’avait pas l’air très rassuré non plus. Heureusement, elle finit morte à la poubelle. Nous pouvions nous concentrer sur notre thé. Oui ! Buvons ce thé. Je m’asseyais autour de la table, en face de mon frère et je décidais de répondre à sa question de tout à l’heure. Pour répondre à ta question : il y a un club qui permet d’aider des personnes, je vais chercher à en savoir plus mais ça, ça me plairait bien. Aller voir les petits vieux ou les enfants malades, ça me plairait bien. On verrait bien ce que ça donnerait, il fallait que je demande des informations à la présidente du club.

Je ris à la réponse de ma cadette. Elle avait de la suite dans les idées cette petite. Certes, la proposition des soirées venait de moi mais la jeune femme venait de m’annoncer qu’elle ne vivrait pas chez moi, malgré le climat tendu de la maison familiale qu’elle partageait avec la nouvelle famille de notre père. En revanche, elle n’était pas contre organisé des soirées chez moi. Par contre, je te préviens, le ménage sera pour toi ! Je fus ensuite contraint de m’asseoir pour que la crampe qui venait de terrasser mon estomac se calme. Rendu dans la cuisine, je posais une question à ma sœur sur ses études. Sujet parfois épineux avec beaucoup d’étudiants, cela ne semblait pas le cas avec ma jeune sœur qui semblait heureuse de ses choix, heureuse d’avoir pris la voie de l’université et surtout la voie de la psychologie. J’avais toujours pensé qu’elle avait choisi ce sujet à cause de ma fille et que cela avait été un choix impulsif mais la jeune femme profita de ce moment pour me contredire et me rassurer. Je suis content de savoir que c’est une vraie passion ! Tu vas voir, la vie active c’est tellement mieux que les bancs d’école… Plus que quelques années à tenir et tu pourras exercer le métier, le vrai pendant toutes tes journées, tu pourras aider des enfants et des adultes à longueur de temps, faire un truc vraiment utile… J’encourageais ma sœur dans la voie qu’elle avait choisi car je savais que c’était une voie sûre, une voie qui la mènerait à un métier stable, pas comme la voie choisie par Alexis… Parfois, je ne comprenais pas ma petite sœur mannequin qui avait choisi cette voie avant même de terminer le lycée, avant même d’avoir un quelconque diplôme, avant même de connaitre un stabilité mentale et physique. Elle était partie tôt et même si sa carrière avait bien décollé, je ne comprenais toujours pas ce régime de vie contraignant et frustrant qu’elle s’imposait. Mais ce n’était pas ma vie alors je l’acceptais et essayais d’être là pour elle dans les moments difficiles. Avant que ma plus jeune sœur ne m’annonce quelles associations elle souhaitait faire, une araignée vint nous interrompre. Après avoir tuer l’horrible monstre, nous entamions notre thé, grandement réconfortant après cette bataille acharnée contre une créature à huit pattes velues. Je buvais une gorgée de la douce boisson un peu trop chaude à mon goût et qui me brula légèrement la langue et le palet, m’arrachant une grimace alors que ma sœur répondait finalement à ma question. Tu sais, c’est pas forcément facile de voir des enfants malades… J’avais eu l’occasion d’en croiser lorsque j’emmenais Jade à l’hôpital après l’accident dont sa mère avait été victime. Entre les rendez-vous chez le psychologue et chez le pédiatre pour son bras cassé. Sinon, c’est bientôt l’anniversaire de Maman et je sais pas trop quoi lui offrir, ça te dit qu’on fasse un truc en commun ? Silver et Amber sont d’accord, j’ai pas de nouvelles de Alexis… J’avais failli ajouter « comme d’habitude » mais je m’étais retenu, après tout, Alexis était quand même ma sœur…

J’avais vraiment le meilleur grand frère du monde. Il me proposait d’utiliser sa demeure pour faire une soirée. La seule condition était de faire le ménage juste après. Même sans me l’avoir dit, je lui aurais fait quand même. Tu sais que tu es le meilleur des grands frères ? J’avais de la chance de l’avoir. Je m’inquiétais pour lui lorsqu’il se plaignait de crampes à l’estomac mais il me rassura et changea même de sujet pour parler de mes études. J’étais persuadée d’avoir trouvé ma voie de prédilection. Alexander m’encouragea et me donna même envie d’exercer au plus vite. Cependant, je devais avoir les acquis avant. Je ne pouvais pas être psychologue pour enfants en claquant des doigts. J’ai tellement hâte si tu savais ! Quand j’ai les cours de psycho’, j’écoute à fond, ça me passionne. J’ai hâte d’aider les enfants, comme Jade par exemple. Jade serait sûrement ma cobaye par moment. Après tout, c’était elle qui m’avait donné envie de faire ce métier là. Je l’avais tellement gardée et j’avais bien vu qu’elle avait été chamboulée par la perte de sa maman mais difficile de l’exprimer quand on est un bébé. C’était pour ce genre de choses que je voulais aider les enfants, comme ma nièce. Après l’épisode de l’araignée, Alexander et moi dégustions notre petit thé aussi autour de la table. Je lui avouais que j’aimerais bien rejoindre l’association qui rendait visite aux petits vieux et aux enfants malades. Mon grand frère me mit en garde sur la difficulté de voir des enfants malades. Je m’en rendais bien compte, évidemment que ça n’allait pas être facile mais je voulais aider mon prochain. Je sais bien… mais je veux le faire ! Je veux être utile ! Ca ne m’intéresse pas du tout de faire partie d’une asso’ qui aide que les élèves. Je veux aider les gens à l’extérieur aussi. Les élèves avaient assez d’aide avec les différents membres des associations et l’administration. Les enfants malades apprécieraient la visite de jeunes gens avec qui ils pourraient jouer. Alexander changea ensuite de sujet pour parler du cadeau de notre mère. Oh oui, compte sur moi ! J’appellerai Alexis alors. Je lui fis un clin d’oeil. Je n’aimais pas les tensions entre mes frère et soeurs alors j’essayais d’apaiser le truc et de m’en occuper. Tu sais déjà quoi lui prendre ? Personnellement, je n’avais pas encore réfléchi à la question mais avec notre grand budget, on pourrait lui prendre un truc sympa.

Prêter ma maison à ma petite sœur pour faire des soirées étudiantes n’étaient peut être pas la meilleure idée au monde mais j’avais assez confiance en ma cadette pour savoir qu’elle ne ferait pas n’importe quoi à la Projet X. Je savais donc que je pouvais lui confier mon lieu de vie et le retrouver le lendemain, je précisais néanmoins que le ménage serait pour elle, je souris à sa réponse. Je suis ton seul grand frère… Je suis forcément le meilleur lui argumentais-je en levant les yeux au ciel. Nous enchainions sur le sujet des études qui semblaient passionner ma sœur qui n’avait pas l’air de pouvoir s’arrêter d’en parler. Je souriais en l’écoutant et à la mention de ma fille, je levais les yeux vers sa chambre, à quelques mètres de là, où la petite fille dormait paisiblement. Je remis mon attention sur ma sœur avec un sourire mi-triste mi-résolu. J’espère que tu n’auras pas que des enfants ayant vécus ce qu’elle a vécu… J’ose imaginer que certains enfants ont des histoires moins tristes à raconter… J’en connaissais, notamment dans la classe de Jade qui allait chez un psychologue pour X ou Y raisons mais principalement parce qu’ils avaient des parents surprotecteurs mais Jade, elle, allait chez le psychologue pour arriver à exprimer ses émotions et surtout le manque de sa maman qu’elle n’arrivait pas à exprimer avec moi. Les premières séances avaient été très compliquées et aujourd’hui encore, je me sentais coupable de ne pas pouvoir aider ma fille plus que ça dans ces épreuves mais les séances étaient plus rares et plus espacées, la petite blonde faisant des progrès à vus d’œil et ayant cessé de se renfermer aux autres. Le sujet dériva encore et ma petite sœur m’annonça sa volonté de faire partie d’une association humanitaire. Malgré mes recommandations, elle me sortit des arguments crédibles et ancrés dans sa tête, des arguments que je ne pouvais pas vraiment remettre en cause, ce que je ne fis pas d’ailleurs, me contentant de hocher la tête et de lui apporter mon soutien, quoiqu’elle choisisse de faire. Ma jeune sœur devait se faire ses propres expériences, se prendre quelques murs et se relever toute seule et j’étais décidé à la laisser faire toutes ces découvertes par elle-même comme cela avait été le cas pour moi quelques années plus tôt. Je préférais donc parler de l’anniversaire de notre mère dont la date approchait à grand pas. J’avais déjà contacté deux de mes sœurs qui étaient partantes pour un cadeau commun mais la troisième semblait ignorer mes appels. Je ne le prenais pas mal, j’avais l’habitude que le courant passe mal entre Alexis et moi, ce que Judith comprit facilement. Je souris. Je pensais à un bracelet avec des breloques comme elle en a toujours voulu un et que chacun choisirait une breloque le représentant, qu’en penses-tu ? J’en ai pas encore parler aux filles vu que j’ai eu l’idée hier du coup si tu as une autre inspiration, je suis preneur !  

Alexander était vraiment un grand frère au top, je ne pouvais pas imaginer mieux que lui. En effet, il était prêt à me laisser son appart’ pour faire une soirée. Les frères et soeurs en règle générale n’étaient pas aussi confiants que le mien. Voilà pourquoi je lui dis que c’était le meilleur des grands frères. Bon, je ne me mouillais pas trop étant donné que c’était le seul mec de la fratrie. Je tentais de me rattrapais avec un petit sourire malicieux aux lèvres. Je parlais en règle générale pas que dans notre famille. Ensuite, le sujet dériva sur mes cours et quand j’en parlais, j’avais des étoiles plein les yeux. Ce que je faisais me passionnait vraiment. J’avais tellement hâte d’exercer en vrai même si je n’étais qu’à ma première année à l’université. Je souhaitais aider des enfants comme Jade qui avait vécu des choses traumatisantes malgré leur jeune âge, aider les parents à retrouver leur enfant paisible… C’était ce qui m’importait le plus. Alexander m’avoua que je n’aurais pas que des cas comme Jade, des cas beaucoup plus simples. Ca, je m’en doutais. Des fois, il faut juste redonner confiance aux parents. J’espère même, sinon ce serait triste que de nombreux enfants vivent des choses traumatisantes dans leur courte vie. Enfin bon, on verra bien ce que ça donne mais pour l’instant, je suis comme un poisson dans l’eau. J’espérais que mes notes restent sur la même lancée que ce premier semestre. En même temps, je me donnais les moyens de réussir. Je révisais vraiment à fond, je faisais mes exercices dans les temps voire j’essayais de m’avancer au maximum. Je ne voulais pas être dépassée car la charge de travail était beaucoup plus soutenue qu’au lycée. Alexander me proposa ensuite de faire un cadeau commun pour l’anniversaire de notre mère. Evidemment, j’étais partante. En plus, ce n’était pas avec ma petite bourse que je pourrais lui faire un beau cadeau de mon côté. Se mettre à plusieurs était plus facile pour moi. Etant donné les quelques tensions entre Alexander et Alexis, je m’occupais de prévenir cette dernière. Mon grand frère proposa de lui offrir un bracelet avec des breloques qui nous représentaient. Oh non, c’est tellement parfait ! J’en suis sûre qu’elle va pleurer quand elle va ouvrir son cadeau ! Alexander avait eu une très bonne idée ! Je n’y avais pas pensé du tout. Moi je pensais à des livres, ce n’était pas très intéressant au final, son idée était bien meilleure. Je finis rapidement mon thé. Tu veux que j’appelle Papa pour qu’il vienne me chercher vu que Jade dort ? A la base, Alexander devait me ramener mais il ne pouvait pas laisser sa fille dormir toute seule chez lui. Et je ne voulais pas être la raison de son trouble du sommeil.

Le sourire malicieux qui se dessina sur les lèvres de ma sœur ne me trompa pas, elle essayait d’argumenter sur le fait que j’étais le meilleur grand frère mais il fallait dire que la concurrence était peu rude vu qu’inexistante. Je hochais la tête en souriant doucement. Mais oui bien sûr… J’aimais bien taquiner mes sœurs, surtout Judith qui était la petite dernière et qui était celle qui vivait le plus durement le divorce de nos parents, étant celle qui vivait toujours avec notre père, elle avait donc bien besoin de rire et de voir que sa famille ne disparaissait pas malgré sa nouvelle organisation. Nous enchainions ensuite sur les cours de ma cadette qui semblait réellement passionnée par ce qu’elle faisait. Je lui souhaitais de ne pas rencontrer des cas aussi tristes que celui de ma petite Jade qui avait perdu sa mère bien trop tôt. Honnêtement, j’espérais que dans ce monde, les enfants qui allaient voir les psychologues n’étaient pas tous des enfants avec des problèmes comme ceux de ma fille, que certains n’y allaient que pour parler de leur petite amoureuse mais je me faisais surement beaucoup d’illusion sur le monde qui nous entourait. Ca doit être un truc de famille de faire de son rêve, de sa passion un métier… Regarde Silver ! Notre ainée avait toujours aimé cuisiner et elle en avait fait son boulot à plein temps. En parlant de cette dernière, il allait falloir que je l’appelle pour organiser le cadeau de notre mère dont l’anniversaire était désormais très proche. Bon bah on part là-dessus alors ! Je suis sûre que Silver va mettre une breloque casserole. Je ris doucement avant de réfléchir à mon propre cas, je me voyais mal mettre une manette de jeu ou même un ordinateur sur un bracelet appartenant à ma mère, peut-être que le symbole du zodiaque correspondant à ma naissance serait plus adapté. Je me renseignais auprès de ma sœur. Je sais pas trop quoi faire pour moi, mon signe du zodiaque ? Maman croit pas mal en ce genre de chose… Nous prenions ensuite le temps de finir notre boisson et je hochais la tête à la proposition de ma sœur. Je veux bien oui. Elle a mal dormi la nuit dernière, elle a fait des cauchemars je crois, elle avait une petite bouille fatiguée toute la matinée aujourd’hui…   

Notre famille était plus que soudée, nous étions tous très proches les uns des autres. Certes, il y avait quelques différents avec certains mais l’amour était bien plus fort que nous. Alexander me soutenait dans mon choix de métier. Vis à vis de la passion, il me compara à notre grande soeur Silver. Nous avions de la chance de vivre de notre passion. Enfin, pour moi ce n’était pas encore le cas. Oui, j’espère que je pourrais vivre de cette passion. Comme vous. Il ne fallait pas oublier qu’Alexander aussi vivait de sa passion. Il était dans le domaine des jeux vidéos et plus d’une personne souhaiterait travailler dans ce milieu. Nous changions de sujet de conversation pour parler du cadeau d’anniversaire de notre mère. Le bracelet avec des breloques nous représentant était une très bonne idée. La connaissant, elle allait verser sa larme. Alexander pensait que Silver allait mettre un charm casserole. Je haussais les épaules ne trouvant pas l’idée déconnant. Après tout, ça la représente. Ca ne me choque pas. Comme toi et une manette de jeux vidéos. Alexander me dit alors qu’il ne savait pas trop pour lui même, peut être un signe du zodiaque. Il est vrai que notre mère était très attentive au signe du zodiaque et ses significations. A lui de voir ce qu’il préférait. C’est toi qui voit. Si tu juges que c’est le plus représentatif alors prends celui ci. Moi je vais réfléchir encore un peu. Je venais de finir mon thé et je proposais à Alexander que notre père vienne nous chercher. Il accepta ma proposition car Jade avait mal dormi la nuit dernière. Pas de soucis, je comprends tout à fait. Qu’elle se repose la Pitchoune. Je me levais de table pour appeler mon père. Je lui demandai de venir me chercher chez Alexander. Je n’étais pas rassurée de prendre le bus seule de nuit. Mon père accepta et se mit en route immédiatement. Je raccrochais avec lui et revins dans la cuisine. Il arrive d’ici cinq minutes. Merci pour ce soir en tout cas. C’était un plaisir de m’occuper de Jade. J’aimais ma nièce plus que tout au monde. Je prenais soin d’elle comme la prunelle de mes yeux. C’était toujours avec plaisir que j’acceptais de la garder lorsqu’Alexander était absent.