Rafael & Judith ¤ The hour of truth

Ce moment-là Rafael l'avait redouté autant qu'il l'avait espéré. Ce rendez-vous il n'avait aucune idée de la manière dont il se déroulerait, mais ce qui était sur c'était que Judith allait terriblement lui en vouloir à cause de ce mensonge. Pourtant cela avait été loin d'être volontaire de la part du beau brun. Le jeune homme ne s'expliquait d'ailleurs toujours pas comment le numéro qu'il pensait avoir obtenue de la part d'une jeune étudiante de l'université avait finalement été celui de sa demi-sœur. Le problème c'était que rapidement le jeune Gomez était devenu dépendant à ses échanges de messages et il s'était enfoncé dans le mensonge. Du coup le beau brun n'avait eu de cesse de repousser le rendez-vous que Judith lui avait quémandé depuis plusieurs jours.

Puis finalement il avait fini par céder sachant pertinemment qu'il devrait un jour lui dire la vérité. C'est ainsi qu'il avait donné rendez-vous par sms à Judith au sentier de Burke-Gilma. Un lieu plutôt tranquille qu'il avait choisi pour pouvoir profiter du coucher de soleil avec la jeune femme. Rafael avait étalé une couverture sur le sol, déposant sur celle-ci un panier garni de deux bières, de deux parts de gâteau au chocolat, et de quelques fraises. Le jeune homme savait de source sûr que Judith avait un faible pour ces gourmandises. Peut-être un bon point pour Raf qui était toujours autant inquiet de la réaction de la jolie brune. Ce rendez-vous avait autant de chances de bien se passer, que de finir en désastre.

Assis sur la couverture, Rafael n'avait de cesse de regarder l'heure sur sa montre, attendant avec impatience l'arrivée de sa demi-sœur. Une demi-sœur pour laquelle il ressentait des sentiments de moins en moins fraternels. Remarque il n'avait jamais considéré la jeune femme comme sa soeur, ressentant même plutôt de la haine envers elle. Seulement depuis plusieurs mois bien des choses avaient changé dans l'esprit du jeune garçon.

Dos au chemin, le beau brun avait soudainement entendu du bruit derrière lui. Les sens en alerte, Raf s'était relevé, prenant une longue respiration avant de se retourner lentement. Son regard se posant sur Judith, il avalait difficilement sa salive avant d'oser prendre la parole. « Salut...» Déclarait-il le premier, avant d'ajouter nerveusement. « Je sais tu ne t'attendais pas à me voir, mais je peux tout t'expliquer...»  S'empressait-il de lui dire avant que Judith ne se mette en colère.

Ca y est, enfin le grand saut. Mon mystérieux inconnu m’avait proposé de nous rejoindre au sentier de Burke-Gilma. Je ne connaissais pas trop ce coin là donc je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. J’avais essayé de le questionner par message pour savoir comment je devais m’habiller, ce que nous allions faire exactement… mais Monsieur restait mystérieux. Il fallait simplement que je reste moi. A vrai dire, j’appréhendais énormément cette rencontre. Après tout, ça faisait maintenant presque un an que nous parlions par message sans nous voir et savoir qui nous étions réellement. L’autre jour, je lui avais avoué mon prénom. Lui, non. Je ne savais rien de lui. Mais j’avais totalement confiance, je savais que ce n’était pas un vieux pervers de quarante ans. Toutes ces choses que nous nous étions dites depuis des mois étaient vraiment sincères. Je ne doutais pas de lui, aucunement. Par contre, je doutais de moi et de ne pas être à la hauteur. Et si je ne lui convenais pas ? Et si on ne savait pas quoi se dire ? Et si ça ne matchait pas ? Tellement de questions sans réponses… J’arriverai à y répondre dès que nous nous retrouverons l’un en face de l’autre. En attendant, je changeais dix mille fois de tenues pour être certaine d’être le plus belle possible. Dès que j’eus trouvé une belle combi fleurie mettant mes yeux en valeur, je passais par la case maquillage et coiffure optant pour quelque chose de simple et qui me ressemble. Mes cheveux restaient donc détachés et lissés.

Dès que je fus enfin prête, je me rendis à pied jusqu’au fameux sentier. Mon coeur battait la chamade. J’étais stressée, très stressée, trop stressée. Je n’avais pas arrêté de cogiter sur le trajet. Il fallait que je me calme. Je repris tranquillement ma respiration. Ce n’était pas facile. Dès que j’arrivais à hauteur du sentier, je vis au loin une grande silhouette. Je fronçais les sourcils et je reconnus rapidement mon demi frère Rafael. Qu’est ce qu’il faisait là celui ci ?! Je m’approchais de lui, les sourcils froncés. Il fallait encore qu’il gâche tout ! Il tenta de m’expliquer pourquoi il était ici. Ecoute Rafael, ce n’est pas le moment ! J’attends quelqu’un donc si tu peux choisir un autre endroit, ça m’arrangerait bien. En attendant, je regardais autour de moi s’il n’y avait pas un homme qui arrivait incessamment sous peu.

Maintenant qu'il avait tout installé, ce n'était plus le moment de reculer pour Rafael. Pour autant il sentait le stress monter en lui à mesure que les minutes s'écoulaient. Bientôt Judith saurait tout de son double jeu et il craignait véritablement la réaction de la jolie brune. Son charmant sourire ne lui sauverait probablement pas la mise cette fois-ci. D'ailleurs à cet instant même le jeune homme ne l'arborait pas sur son visage. Il avait même le visage plutôt fermé à mesure qu'il s'était retourné vers sa demi-sœur. Cette dernière avait elle commençait à froncer les sourcils ce qui n’annonçait rien de positif. Alors tout de suite le beau brun avait pris les devants pour la saluer et lui faire savoir qu'il pouvait lui expliquer les raisons de sa présence ici. Seulement la jeune femme l'avait tout de suite arrêté dans son élan en lui disant que ce n'était pas le moment. De plus elle attendait quelqu'un, alors elle l'invitait à choisir un autre endroit. Avalant difficilement sa salive, le jeune Gómez s'était quelque peu rapproché de la jolie brune, oubliant à l'instant même tout ce qu'il avait prévu de lui dire. Son cerveau semblait en effet totalement vide maintenant que la jeune femme se trouvait devant lui. « Non je ne peux pas » Avait-il déclaré avant de baisser un instant la tête et de la relever ensuite. Son regard s'était perdu un instant sur la manière dont Judith était habillée et qui lui avait fait à l'instant même de l'effet. Définitivement il était beaucoup trop troublé par sa demi-soeur qu'il avait pourtant toujours détestée. « J'attends quelqu'un... » Et ce quelqu'un c'était toi avait-il eu envie d'ajouter, mais il s'était retenu au dernier moment. À la place il n'avait rien ajouté, espérant que peut être cela questionnerait la jolie brune sur la raison de sa présence ici.