SAINT-VALENTIN | Closed doors [Judith &. Doug]

Bosser le jour de la Saint-Valentin, c'est plutôt la loose. Mais quand on est en couple, on n'a vraiment pas la tête à faire son job correctement. Trop occupé à penser à sa soirée, le vendeur a fait plus d'une erreur aujourd'hui. Ne pas comptabiliser une réduction, en faire une là où il n'y en avait pas, oublier de compter un article, ... mais la pire restait celle-ci : s'empresser de fermer boutique pour aller à son rencard sans vérifier que les lieux étaient vides. Hélas, perdus dans les articles des rayons du fond de la boutique, Judith et Doug voient soudain les lumières s'éteindre et plus rien ! Plus personne à part eux coincés là le soir de la Saint-Valentin...

Aujourd’hui, c’était la Saint Valentin ! J’adorais ce jour là. Les gens étaient beaucoup plus heureux, pimpant, dynamique… Même les célibataires trouvaient toujours des choses à faire pour la Saint Valentin que ce soit entre amis ou bien seuls avec un bon verre de vin et un plat gras. Tout le monde semblait occupé pour la Saint Valentin. Pour ma part, mon histoire était compliqué avec mon mystérieux inconnu. Je nous qualifierai pas de couple parce qu’on ne s’étais jamais vus mais je nous qualifierai pas d’amis non plus, il y avait une ambiguïté vraiment importante entre nous. C’était tellement compliqué que j’en perdais complètement la tête. En plus de ça, à chaque fois que je lui demandais qu’on se rencontre, il trouvait toujours une excuse pour ne pas le faire. Je commençais à vraiment avoir des doutes. Peut être que je lui en parlerai ce soir par sms. En attendant, je décidais d’aller me vider la tête pour ne plus penser à mon bel inconnu. J’avais envie de bougies parfumées pour ce soir. Je regarderai sûrement un film de filles avec mes petites bougies. J’allais dans une boutique à Fremont, dans Seattle. Il était tard parce que j’avais eu mon dernier cours assez tard. Je n’avais pas pu quitter l’université plus tôt. Je m’étais empressée d’aller chercher les bougies. Et alors que je me dirigeais vers la caisse, je fus interpellée par des gros nounours. Si je n’avais pas de cadeaux pour la Saint Valentin autant que je m’en fasse un moi même. Je regardais les différentes peluches pendant dix bonnes minutes. Mon choix se porta sur un petit chat couleur caramel portant un coeur en collier. Ca y est, j’avais tout pour passer une bonne Saint Valentin en « célibataire ». Cependant, je ne m’étais pas rendue compte que certaines lumières s’étaient éteintes laissant juste les veilleuses. Ohéh ! Il y a quelqu’un ? Il y avait un silence de mort. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Je me rendais immédiatement à la caisse. Personne. Allô ? Je voudrais payer mes articles et m’en aller ? Dis je d’une voix très forte pour que quiconque m’entende dans cette boutique.

Franchement la Saint Valentin ça me gonflait tous les ans, que ça soit d'une façon ou d'une autre. Quand j'étais célibataire ou quand j'étais en couple. Je voyais ces pubs partout, ces rappels constant de ce jour qui était censé être le jour de l'amour, celui ou tout le monde faisait des efforts pour être romantique. Scoop, je n'étais pas romantique. Ça ne m'empêchait pas d'aimer et d'avoir des petites attention mais le grand romantisme ça n'était pas mon truc. Alors heureusement aujourd'hui je passais cette journée en célibataire, je pouvais donc passer cette soirée comme toute les autres. Du moins une fois que je serais sortis de ce magasin et rentré chez moi pour ne plus voir tous ces trucs de St Valentin. Je ne savais même pas si Dodo avait prévu de sortir mais pour ma part j'avais prévu de ne rien prévoir. J'allais passer ma soirée comme si de rien était et si on me proposais de sortir peut-être que j'accepterais, ou peut être pas en fonction du style de soirée. Peut-être aussi que je prendrais ma gratte et que je réviserais mes morceaux, tentant des arrangements. Au moins je pouvais faire ce que je voulais. Quand je me retrouvais en couple à cette période de l'année huit fois sur dix j'avais droit à une mauvaise réaction si je ne prévoyais pas quelque chose de particulier. Parce que oui pour certaines femmes tu pouvais bien leur prouver ton amour tous les jours, si t'avais le malheur de ne pas le montrer encore plus ce jour la laisse tomber c'était comme si tu ne lui avait jamais montré. Comme s'il n'y avait que ce jour qui comptais. J'avais déjà été largué juste pour ça d'ailleurs. Voilà pourquoi cette fête commerciale me gonflait particulièrement, ça ne faisait qu'obliger les gens à faire des choses dont ils n'avaient pas forcément envie tout ça pour que ça continue à se passer bien. Alors qu'on pouvait très bien passer d'excellente soirée romantique le jour où on en avait envie au pire des cas ! Heureusement il y avait aussi certaines femmes qui n'en avaient rien à battre de cette fameuse journée, mais j'étais beaucoup plus souvent tomber sur des femmes à qui ça importait. Aujourd'hui si j'étais dans ces rayons c'était uniquement parce que j'avais besoin de racheter des sacs poubelles et que j'avais oublié de le faire hier. Et oui, malgré ce que certaines personnes pouvait pensé j'étais quelqu'un de simple et j'allais faire mes courses moi même. Je pensais d'ailleurs faire ça très vite. Rentrer dans le magasin, trouver le rayon, prendre ce don j'avais besoin puis payer et partir. Mais tout sembla compromis au moment où les lumières s'étaient éteinte avant même que je ne trouve le bon rayons. Je levais la tête "What the f..." qu'est ce qu'il se passait ? Panne de courant ? Seule quelques faibles lumières me permettaient de mettre un pied devant l'autre sans finir la tête dans les articles. Les sourcils froncés en voyant que ça ne revenait pas je me dirigeais vers la caisse histoire de voir ce qu'il en était. J'avais entendu une voix donc c'était qu'il y avait toujours quelqu'un. Je plissais les yeux en voyant une silhouette à peine éclairée vers la caisse. Une peluche et je ne savais quoi d'autres entre les mains. Mais il n'y avait personne derrière la caisse. Je regardais autour de moi. Aucun autre client ne semblait venir par ici, peut-être qu'on était les derniers. Je m'approchais d'elle "Salut ! On dirait que c'est pas une simple panne finalement" je prenais mon portable pour regarder l'heure. Ce qui confirmais ce que j'étais en train de penser. J'avançais vers les portes automatiques mais elles ne s'ouvraient pas, j'avais beau faire des gestes devant, reculer puis ravancer, rien. Je soupirais me tournant à nouveau vers l'adolescente "Je crois qu'on a été complètement zappé" verdict on était coincé ici et le caissier c'était barré. Je regardais à nouveau mon écran et baissais la luminosité de celui ci parce que dans cet asthénosphère sombre ça m'explosait un peu les yeux. Pas de réseau, évidemment, sinon c'était pas drôle "Je crois que tu vas devoir faire une croix sur tes projets pour la soirée" Fait chier ! Vu comme c'était partis on était bon pour rester coincé un moment. Probablement jusqu'à l'ouverture si elle n'avait pas de réseau non plus, ou pas de batterie.

Alors là, je n’avais pas de chance. Personne ne me répondait. Je voulais simplement payer mes articles et m’en aller. Si j’avais su, les bougies auraient pu attendre et être prises aux courses de la famille. Mais non, j’avais voulu me faire ma petite soirée Saint Valentin en solo, tranquillement., devant un film de fille. Je n’avais pas vu l’heure, le temps passait beaucoup trop vite. De plus, je n’avais pas vu que les lumières avaient été éteintes. J’étais vraiment tête en l’air ce soir. Mais maintenant que je ne voyais plus personne et qu’il y avait un silence de mort, je me rendais compte que le magasin devait être fermé. Seules les veilleuses des magasins m’éclairaient. Pourtant, comment avais je fait pour rentrer ? D’un coup, j’entendis une voix juste derrière moi et je sursautai. Oh mon dieu ! Tu m’as fait peur ! Je me retournais et ouvrais grands les yeux. Mais c’était Doug !! Doug du groupe Toxic Shark dont j’étais fan. Je n’écoutais même plus ce qu’il me disait. J’aimais vraiment trop ce groupe et là, j’étais enfermée avec le guitariste ! En fait, ça allait mieux se passer que je le pensais. J’observais le moindre de ses gestes. Il regardait son téléphone, il devait sûrement essayer de contacter quelqu’un à l’extérieur. Je me repris très vite et à mon tour, je regardai mon téléphone. Batterie vide, téléphone éteint. Super ! J’avais passé toute ma journée en cours et mon portable n’avait pas supporté toute la journée sans être chargé. Doug m’avoua que mes plans allaient tomber à l’eau pour ce soir. Je baissais la tête, je n’aimais pas du tout cette situation. Je sentais la panique arriver et surtout envahir mon corps. Quelques tremblements, des difficultés à respirer… Je n’ai pas envie de rester là ce soir… Non pas que je ne veux pas rester avec toi ! Loin de là même ! Mais je sais pas, je commence à avoir chaud, à pas me sentir bien. La crise d’angoisse commençait à arriver. Je m’asseyais par terre et j’inspirais par le nez, j’expirais par la bouche. Cela allait me calmer, du moins, c’était ce que m’avait dit ma mère. Elle devait sûrement avoir raison. Les larmes coulaient toutes seules sur ma joue. Je ne me sentais pas du tout en sécurité. Depuis l’agression vécue en début d’année, je n’étais plus à l’aise à être seule le soir. Et là, il pouvait m’arriver énormément de choses et immédiatement, je pensais au pire.

Quel espèce d'abrutit pouvait bien partir de son magasin sans avoir vérifié s'il restait des clients à l'intérieur ou non ? Sérieusement ? La St Valentin ça faisait vraiment perdre la tête à certaines personnes. C'était dangereux en fait comme fête ! Oh mon dieu ! Tu m’as fait peur ! un léger rire m'échappa "J'ai bien vu oui" à son sursaut y'avait pas vraiment de doute possible. Mais ça se comprenait ! Être la tout seul sans lumière et d'un seul coup entendre quelqu'un parler dans son dos ça ne pouvait que surprendre ! Après un coup d’œil à mon portable je relevais les yeux sur la petite demoiselle qui regardait le sien mais il n'avait pas l'air de s'allumer. Bon ben la poisse quoi, la nuit risquait d'être longue ! Bon ceci dit on était deux, le temps passerait probablement plus vite que si l'un de nous avait été tout seul ici. Enfin, en tout cas c'était ce que je pensais avant de la voir commencer à trembloter et respirer un peu plus fort. Je fronçais légèrement les sourcils parce que j'étais a peu prêt sûr de savoir ce qui était en train de se passer, ayant déjà assisté à plusieurs crises de panique. Je n’ai pas envie de rester là ce soir… Non pas que je ne veux pas rester avec toi ! Loin de là même ! Mais je sais pas, je commence à avoir chaud, à pas me sentir bien je la suivais du regard alors qu'elle s'asseyait "Tu devrais peut-être retirer ta veste, t'aurais déjà moins chaud" merde, un de ses quatre faudrait vraiment que je me renseigne sur la marche à suivre quand on se retrouvait devant quelqu'un qui faisait une crise. Je ne savais jamais comment réagir. Je m'asseyais à côté d'elle. En m'approchant et avec mes yeux qui s'habituaient de plus en plus à l'obscurité je pu distinguer son visage et également les larmes qui coulaient sur sa joue. "Okay bon heum.." je passais mon bras autour de ses épaules et frottait doucement son bras d'une manière qui se voulait rassurante "Hey, ça va aller, dis toi que c'est pas bien grave c'est simplement une aventure un peu loufoque" je souriais en tournant la tête vers elle "Plus tard ça sera une anecdote marrante, tu pourras dire qu'un soir de la St Valentin un employé avait tellement peur de s'attirer les foudres de sa nana en arrivant en retard qu'il a fermé le magasin et que tu t'es retrouvée coincé dedans avec un autre type et une peluche !" ça n'arrivait pas à tout le monde après tout "Et promis je ne suis pas un psychopathe" je savais pas si ça allait la rassurer ou non. Après tout je disais ça dans le but de la faire rire et de la détendre mais vu qu'elle paniquait déjà si ça se trouve ça allait juste la faire flipper encore plus. Je lui tendais la main "Je m'appelle Doug d'ailleurs, et toi c'est comment ?" Si on devait passer la nuit ici c'était mieux qu'on s'échange nos prénoms quand même non ?

J’avais vraiment la poisse, être coincée dans un magasin le soir de la Saint Valentin, ce n’était pas du tout un bon plan. Je n’avais rien de prévu ce soir là mais quand même, je préférais être chez moi plutôt que bloquée ici. Ce n’était pas très agréable. D’ailleurs, la crise de panique commençait à arriver. J’avais chaud, froid, des sueurs froides apparaissaient sur mon front. La crise de panique faisait son apparition. Doug me conseilla d’enlever ma veste et comme un robot, je l’enlevais. Je m’étais assise ensuite par terre et je me forçais à respirer fort… inspiration… expiration. Je tentais de me calmer comme je pouvais. Et là, le guitariste posa une main sur mon bras et me le frottais. Il tenta de me détendre du mieux qu’il pouvait. Alors là, si j’avais pensé qu’un jour Doug Maxwell me consolerait, je ne l’aurais pas cru. Il arriva à me faire rire et bizarrement son geste réconfortant plus ses paroles me détendirent. Il était très fort ! Je m’essuyais le front d’un revers de main. Si je retrouve l’employé en question, je l’étripe ! A cause de ce mec, nous étions coincés pendant une durée indéterminée dans ce magasin. Doug finit par se présenter en me demandant également comment je m’appelle. Moi c’est Judith. Et je sais très bien qui tu es ! Je suis une grande fan de ton groupe. Je me retenais pour ne pas faire la groupie non plus. J’essuyais les quelques larmes sur mes joues d’un revers de main et je repris une bonne fois pour toute ma respiration afin d’en reprendre une normale. C’était fini de faire le bébé, pleurer et paniquer n’allaient rien changer à notre situation. Désolée pour ce moment de panique… Le pauvre, il devait déjà supporter l’enfermement pour lui mais en plus, il avait dû me consoler. Il fallait que j’arrive à positiver et me dire que j’étais coincée avec un artiste que j’adorais. Ce n’était pas donné à tout le monde ! Il fallait voir le bon côté des choses malgré la situation assez cocasse.

Je ne savais pas gérer les crises de panique moi. Je supposais qu'il fallait agir de telle ou telle façon mais la vérité c'est que ça n'était que de supposition et non un quelconque savoir que j'aurais sur le sujet ! Heureusement elle semblait gérer plutôt bien. Moi tout ce que je lui avais conseillé avait été de retiré sa veste, ce qu'elle avait fait et ensuite elle s'était assise pour essayer de contrôler sa respiration. La seule chose que je pouvais faire de plus c'était essayer de lui changer un peu les idées et de la rassurer. Si je retrouve l’employé en question, je l’étripe ! je riais. Bon ça avait l'air d'aller un peu mieux ! "Doit bien y avoir quelques outils de bricolage pour aider à ça ici, une hache peut-être ?" comment ça ça se faisait pas de parler de massacrer un employer ? Oh ça va on savait tous que ça n'était pas sérieux, juste de l'humour. Pis faut dire qu'on allait probablement passer la nuit ici alors on avait bien le droit de rager un peu sur lui. Moi c’est Judith. Et je sais très bien qui tu es ! Je suis une grande fan de ton groupe ah je m'attendais pas à ça ! Bon ben ça avait dû bien la faire rire que je me présente à elle du coup ! "C'est toujours un plaisir de rencontrer une fan ! Enchanté Judith alors !" je souriais. S'il y avait un point sur lequel je ne transigerais jamais c'était que jamais je ne me considérerais au dessus d'une personne parce qu'elle était fan du groupe. On était d'égal à égal quoi qu'il arrive et mon comportement ne serait pas différent que si j'étais une personne inconnue du public. Désolée pour ce moment de panique… je souriais en secouant la tête "Mais non t'en fais pas !" ça pouvait se comprendre "Et puis c'est un peu égoïste mais je dois dire que je suis content que tu sois la mine de rien parce que ça aurait été chiant et long tout seul" bon après si je pouvais d'un coup de baguette magique la renvoyer chez elle je la ferais pas rester égoïstement mais bon. "Alors dis moi Judith, tu sais déjà ce que je fais dans la vie toi mais du coup moi je sais rien de toi" je tournais la tête vers elle en souriant "Tu dois être encore étudiante non ?" en tout cas elle avait l'air très jeune !