Quand le vent se lève et m'appelle, sifflant dans le ciel d'été, la montagne chante et me rappelle ce qu'est la liberté. | Maisie

Quand j'étais petite je passais mon temps à rêver, rêver d'une grande maison, de deux parents souriants, un chien avec qui jouer dans notre grand jardin, d'un trampoline où on sauterait avec mon frères et mes sœurs, ... Et puis j'ai arrêté de rêver, j'ai accepté la réalité de ce qu'était ma vie et j'ai avancé. C'est en grande partie grâce à mon grand frère, il était là quand ma mère ne pouvait plus s'occuper de nous. On a même pas un an d’écart, je sais que j'aurai pu l'aider avec nos petites sœurs, mais je n'en étais pas capable, bien trop accès sur ma petite personne. Mon frère, mon héro. Malgré un début de vie plutôt déplorable les choses ont finit par s'améliorer, enfin pour un temps ... Ma mère avait finit par trouver un homme qui en valait le coup, un homme qui prenait soin de nous et qui acceptait son ancien statu de prostituée. Et oui on est tous nés de père inconnu ou presque, la seule chose que je sais sur lui c'est qu'il était Polonais ou un truc comme ça. Je n'ai jamais cherché à en savoir plus et puis de toute façon se serait comme chercher une aiguille dans une meule de foin. Notre bonheur fut de courte duré quand Gabriel le père qu'on avait tant espéré a succombé à un accident de voiture, le tuant sur le coup. Ma mère dévasté s'est laissé aller nous laissant livré à nous même, je lui en ai beaucoup voulu de ne pas avoir la force de passer au dessus de la douleur pour nous, j'avais l'impression qu'on avait pas d'importance pour elle, que sans l'amour de sa vie elle n'avait plus rien. Et j'ai commencé à la détester. J'étais jeune et mon esprit rebelle avait pris le dessus sur le reste, j'imagine que je m'en voulais aussi de laisser mon frère assumer toute les responsabilités, cherchant du boulot pour nous ramener de quoi vivre, allant même jusqu'à vendre de la drogue. J'imagine que si j'aurai bougé mes fesses il n'en serait pas là aujourd'hui ...

Adolescente perturbée et en manque d'affection parentale, j'avais besoin de sensation forte, de ressentir quelque chose de fort, de différent. Au début je traînais avec les potes de mon frère pas très recommandable avec qui j'ai pris mes premières cuites, fumé mes premiers joins et avec qui j'ai fais ma première fois. J'ai fini par comprendre que ça ne me suffisait pas, qu'il m'en fallait plus, tellement plus. J'ai rencontré un mec en zonant dans les rues de Seattle, il avait un skate dans les mains, un air insouciant sur le visage, un je ne sais quoi qui m'attirait vers lui. Il m'a apprit à lâcher prise, m'a montré qu'il n'y avait pas de limite, que l’adrénaline qu'on ressentait quand on se tenait prés du vide était la meilleure sensation au monde et j'en suis devenu accro. Ce mec est rapidement devenu un très bon ami, on a fait les quatre cent coups ensemble. Je m'en suis prise des gamelles avant de réussir quelques figures, j'en ai passé des heures à l'hosto à me faire recoudre ou pour un bras casser, mais j'ai toujours recommencé, c'était plus fort que moi. Je venais d'avoir 20 ans quand ma mère s'est suicidée, ce fut un choc pour nous cinq et en particulier pour mon frère qui partit totalement en vrille.

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