La bière reste moins bonne qu'en Irlande ! | Niamh

28 août 1989. Il pleuvait ce jour-là d'après ma mère. Et pourtant, toujours d'après elle, un rayon de soleil est rentré dans sa vie à ce moment précis. Enfin du moins un deuxième. Le troisième à suivi cinq ans et six moins plus tard. Nous avons toujours été une famille unie. Bon, il y a eu des engueulades, certes, mais les même que n'importe quelle autre famille ordinaire. Nous étions juste banals, rien de plus, rien de moins. Le plus beau souvenir que je garderai sûrement toute ma vie sera celui de notre voyage à Argelès-sur-Mer, en France. C'est durant ce séjour que mon père, après un dîner dans un bon restaurant français, a voulu s'improviser cuisinier. Il a failli faire brûler notre bungalow. C'était la seule fois que je l'avais vu toucher une poêle. Ca avait toujours été ma mère qui cuisinait pour nous et on raffolait tous de ses lasagnes. Rien que d'y repenser, j'en ai l'eau à la bouche et à chaque fois que je leur rends visite, j'ai le droit à un énorme Tupperware qui, en général, me dure une semaine. Ma vocation pour les enfants est arrivée depuis toute petite. J'adorais jouer avec mon poupon et, plus tard, j'ai adoré m'occuper des bambins. J'ai notemment fais beaucoup de babysitting, ne serait-ce que pour me faire de l'argent de poche, mais surtout pour pouvoir passer du temps à prendre soin des plus petits. Contrairement à mon frère, j'avais d'excellente notes à l'école ce qui m'a permis de décrocher une bourse pour mes études. Et c'est sans hésiter, ni même réfléchir d'ailleurs que je me suis dirigée vers la pédiatrie. Pour moi, il n'y avait pas plus beau métier que de pouvoir aider, et même sauver des enfants. L'idée de Seattle n'est pas venue tout de suite. C'est ma tante qui me l'a suggéré. Elle avait une amie qui y vivait et c'était une ville super et l'université était une des meilleures. Elle m'a dit que quitter le cocon familial ne pourrait pas être plus bénéfique et que ça m'aiderait à e concentrer sur mes études. Alors après mûre réflexion et de nombreuses discussions avec mes parents, j'ai décidé de partir. Ils nous ont toujours poussé, tous les trois, à voler de nos propres ailes et pourtant, autant pour eux que pour moi la séparation a été difficile.
Je me souviens encore que j'ai passé un paquet de mouchoirs entier avant que mes larmes ne se tarissent. Et ça y est, j'étais partie pour une nouvelle vie. Je me suis d'abord installée dans une des chambres d'étudiant que l'école mettait à disposition, le temps de trouver mieux. Et puis deux mois plus tard, j'ai emménagé dans un petit appartement trois pièces avec pour seuls meubles un clic-clac, une table et deux chaises. Le reste est arrivé rapidement et deux autres mois plus tard, j'avais tout ce dont on avait besoin pour se sentir à l'aise. Pendant onze longues années, j'ai étudié sans relâche, passé concours sur concours et le jour de l'examen final, j'ai bien cru que j'allais tomber dans les pommes avant même d'entrer dans la salle. Il y en a d'ailleurs une qui l'a fait. Et c'est d'ailleurs elle qui m'a permis de me ressaisir et de passer mon examen haut la main. Après mon diplôme j'ai tout de suite été accepté à l'hôpital central de Seattle, où j'avais déjà effectué tous mes stages d'études. Je me souviens encore de mon premier patient. Rafaël. Il avait sept ans le bout de chou. Et le pauvre souffrait d'une hernie inguinal. Il en avait bavé, car mal diagnostiqué dans un autre hôpital, ces incapables l'avait opéré pour une appendicite. Et aujourd'hui tout va pour le mieux pour lui. Il a pu reprendre le baseball et il est le meilleur de son équipe, et même de sa catégorie. C'est souvent que je vais le voir à ses matchs. Et aujourd'hui nous sommes au mois de janvier, et j'ai hâte de continuer à vivre pour vous raconter le reste de ma vie et de mes aventures au fil de mes consultations et de mes opérations.