I hate you + RAFAEL

A la maison, je ne sortais de ma chambre que pour les besoins élémentaires comme manger, me doucher, aller aux toilettes… Le reste du temps, je restais dans ma chambre. Je n’avais pas envie de me mêler à ma nouvelle famille ou du moins, celle de mon père. Moi, ma famille était mes vrais frère et soeurs ainsi que ma mère. Eux, la famille Gomez, je ne les connaissais pas et je n’avais pas envie de les connaitre. C’est pour cela que je restais dans ma chambre à regarder des séries, lire des livres ou bien faire mes devoirs. Mon père venait me voir de temps en temps pour faire des efforts mais la seule réponse que je lui répondais était le souffle. Je soufflais à longueur de temps en levant les yeux au ciel. Je n’avais pas eu le choix de venir là si je voulais poursuivre la voie professionnelle choisie. Ce matin, c’était le début du weekend. Je m’étais concoctée tout un programme : regarder la nouvelle série, aller me balader au parc, réviser les cours pour le contrôle de lundi… Je décidais de débuter cette nouvelle journée par une bonne douche. Je passais devant Rafael et je me fermais à double tour dans la salle de bain. Je pris tout le temps possible pour le faire rager encore plus. Je pris bien le temps de mettre un soin sur mes cheveux, de me faire un petit masque sur le visage. Puis, je rinçais tout ça et j’étais toute pimpante. Lorsqu’il fallut sortir de la douche, je découvris que je n’avais plus de serviette. Ca devait être encore la mère de Rafael qui avait décidé de laver les serviettes. Je soufflais un bon coup et je pris une serviette au pif. Tant pis pour celle à qui elle appartenait. Elle avait l’air d’être propre et sèche. Ca ne se verrait pas, je la mettrais à sécher sur le sèche serviette dès que j’avais ôté toute l’eau sur mon corps. Je m’habillais assez rapidement, je me maquillais très légèrement et me brossais les cheveux. Je pus sortir de la salle de bain après presque une heure à l’intérieur. Tu peux y aller. Dis je à Rafael avec un regard dédaigneux. Il devait rager pour tout le temps que j’avais mis mais je m’en fichais complet. J’allais de nouveau m’enfermer dans ma chambre.

Voilà une heure que Rafael était véritablement en train de pester contre sa charmante demi-sœur qui était entré dans la salle de bain pile poil au moment où lui-mêmeavait décidé d'y aller. Autant dire que cela l'avait véritablement énervé sur le moment et cela n'avait fait qu'empirer à mesure qu'il avait patienté pour pouvoir aller dans la salle de bain. Lui qui avait donné rendez-vous à ses potes il y a une demi-heure de cela n'avait pas eu d'autre choix que de leur envoyer en message pour les informer qu'il allait être en retard. Tout ça à cause de la fille de son beau-père qui depuis peu avait emménagé chez les Gomez. Une fille avec qui Raf n'avait aucune affinité et avec qui il ne cherchait pas le contact non plus. La réciproque semblait d'ailleurs être tout aussi vraie du point de vue de la jeune Rochefort.

Au bout d'une heure la jeune femme était enfin sorti de la salle de bain, ce qui avait fait un instant lever les yeux au ciel du jeune Gomez lorsqu'il l'avait entendu dire qu'il pouvait y aller. Et bien ce n'était pas trop tôt ! Le regard dédaigneux de Judith ne lui avait d'ailleurs pas échappé tandis qu'il n'avait même pas pris la peine de lui répondre tout en se dirigeant vers la salle de bain. Il avait déjà bien assez patienté et n'avait pas eu envie de perdre encore plus de temps. Pour toute réponse le brun avait même simplement claqué la porte de la salle de bain derrière lui, histoire de bien faire comprendre à Judith que tout cela l'avait quand même agacé. Après quoi le jeune homme s'était brossé les dents avant de se déshabiller pour pouvoir prendre une douche. Seulement en voulant rapprocher sa serviette de la sortie de douche, le brun avait soudainement froncé les sourcils en remarquant que l'objet n'était plus à sa place. Cherchant le bout de tissu Rafael l'avait bien vite retrouvé. Sur le sèche serviette. Autrement dit pas du tout à sa place et déjà trempé n'avait-il pu que constater en voulant la prendre. « Putain » N'avait-il pas pu s'empêcher de jurer, tout en comprenant qu'une seule personne avait pu utiliser sa serviette. Une personne qui habitait depuis peu ici et qui semblait vouloir faire comme chez elle. Renfilant son caleçon, Raf avait ensuite empoigné sa serviette avant de prendre la direction de la chambre de Judith de manière assez vive, ce qui trahissait son énervement. Ouvrant la porte à la volée, le jeune homme n'avait même pas pris le temps de frapper. « Ça va ? Ça te dérange pas d'utiliser les affaires des autres ? » Questionnait-il tout en affichant la serviette dans l'une de ses mains. « Non mais tu ne peux pas utiliser ta propre serviette ? » Non mais ce n'était pas si compliqué tout de même.

Je n’en pouvais plus d’habiter dans cette famille. Ils me sortaient tous par les yeux. J’essayais de faire des efforts mais c’était impossible quand il y avait un Rafael qui te faisait vivre un enfer au quotidien. Il avait fallu qu’il aille à la douche en même temps que moi. Il était hors de question que je me laisse faire alors j’étais passée devant lui. Je faisais exprès de prendre mon temps pour le faire rager. Au bout d’un moment, je sortis de la salle de bain pour rejoindre ma chambre. Au passage, je lui avais dit qu’il pouvait y aller. Je rejoignis ensuite ma chambre pour finir de me préparer en ajoutant deux trois bijoux. Au passage, je regardais mon téléphone pour voir si je n’avais pas reçu de message entre temps. Rien. Personne ne pensait pas à moi, super. Cela me fit bailler et je ne pris même pas la peine de mettre ma main devant ma bouche étant donné qu’il n’y avait personne dans la pièce. Alors que j’allais me poser dans mon lit, un hoquet fit son apparition. Je tentais de lutter contre celui-ci en buvant de l’eau ou en retenant ma respiration. Rien ne fonctionnait jusqu’à que Rafael rentre dans ma chambre et me surprenne. Le hoquet disparut aussitôt vu la surprise de sa venue sans même frapper. Il commença à m’engueuler à propos d’une certaine serviette. Je fronçais les sourcils, mais de quoi il me parlait celui là ?! Ta serviette ? J’en ai pris une propre et ce n’était pas écrit Rafael dessus à ce que je sache. T’en prends une propre, comme tout le monde et fais-moi pas chier. Il commençait à réellement me saouler celui-là. Et avant de rentrer dans ma chambre, frappe ! Ce n’est pas open ici ! Plus ça allait, plus je haussais le ton d’une manière très énervée. Il se croyait tout permis parce que sa mère était en couple avec mon père. Mais il fallait qu’il redescende un peu, ce n’était pas le roi ici non plus. C’était avec des histoires comme ça que je ne supportais pas ma nouvelle famille. Ils me faisaient réellement vivre un enfer et je n’exagérais pas quand je disais ou pensais cela.

La patience de Rafael avait été mise à rude épreuve à cause de sa demi-sœur Judith qui en avait fait exprès de passer des plombes dans la salle de bain. Autant dire que le jeune homme avait été particulièrement énervé de devoir patienter de la sorte. Lui qui avait l'habitude de sa petite sœur, et de son petit frère qui étaient plutôt du genre à fuir la salle de bain, le brun devait maintenant composer avec la présence de Judith. Une situation à laquelle il avait du mal à se faire et cela était d'autant pire lorsque ce genre de problème arrivait.

Le brun avait d'ailleurs préféré ignorer la jeune femme lorsqu'elle était sortie de la salle de bain, claquant simplement la porte lorsqu'il était entré dans la salle de bain. Après quoi il s'était dépêché de se brosser les dents, avant de se déshabiller prêt à sauter dans la douche. Seulement ça cela avait été avant de se rendre compte que quelqu'un avait déjà utilisé sa serviette de bain. Rien de tel pour le mettre de nouveau en rogne et l'agacer au plus au point. D'ailleurs il ne lui avait pas fallu longtemps pour connaître la coupable : Judith. Bien évidemment cela ne pouvait être qu'elle puisqu'elle venait elle-même de faire sa douche et qu'il n'y avait aucune autre serviette de mouillé. Tout en pestant, Raf avait renfilé son caleçon avant de sortir en trombe de la salle de bain. La serviette mouillée entre les mains, le jeune homme avait parcouru l'espace qui le séparait de la chambre de Judith en quelques secondes avant d'ouvrir la porte sans crier gare. Énervé le brun avait alors interrogé la jeune femme pour savoir si ça ne la dérangeait pas trop d'utiliser les affaires des autres. Sans même attendre une réponse de sa part le brun avait continué à l'engueuler en lui disant qu'elle pouvait tout de même utiliser sa propre serviette. Non mais c'était le minimum quand même. Où est-ce qu'on allait si chacun utilisait la serviette d'un autre ?

La réponse de la brune n'avait pas mis longtemps à arriver puisque cette dernière lui avait alors rétorqué qu'elle avait simplement pris une serviette propre et que ce n'était pas écrit Rafael dessus. La jeune femme l'avait donc ensuite invité à en prendre une propre comme tout le monde, avant de lui demander de ne pas la faire chier. Puis Judith avait ajouté à l'égard de Rafael qu'avant de rentrer dans sa chambre il devait frapper puisque ce n'était pas open ici. Des recommandations dont Rafael se fichait pas mal, et qui ne diminuait pas sa colère. « Ce n'est peut être pas écrit Rafael dessus, mais ce n'est pas écrit Judith non plus. Tu t'es pas demandé deux minutes que si elle était là, c'était qu'elle appartenait à quelqu'un ? »  Non mais elle se prenait pour qui ? Une princesse ? Avec Rafael ça n'allait pas durer longtemps, c'était clair. « Et si t'as pas envie de me voir rentrer dans ta chambre, fait gaffe à ce que tu fais. T'es peut être la reine chez toi, mais ça ne sera pas le cas ici je te préviens »  Finissait par gronder Rafael, tout en lui jetant un regard sombre.

Je n’en revenais pas de tout le cirque que faisait Rafael pour une simple serviette. J’en avais pris une qui était bien pliée, qui sentait encore la lessive et qui était sèche parce que je n’avais plus la mienne. Sa chère mère avait dû toutes les mettre au sale. Le grand brun me tapa un scandale après être rentré sans frapper dans ma chambre. Lui, il se croyait vraiment tout permis. Il allait falloir qu’il s’imprègne des règles. Ce n’était pas open bar ici. Déjà, je le remis à sa place concernant la serviette. Ce n’était pas à lui, il n’y avait pas son nom dessus. J’avais pris la première serviette sur la pile donc il pouvait bien prendre la deuxième. Tu me soules, Rafael. Tu me prends la tête pour un rien ! Tu es qu’un enfant pourri gâté. Fais comme tout le monde et prends une serviette sur la pile propre, merde ! J’hallucinais vraiment ici. Dans ma VRAIE famille, nous étions cinq frère et soeurs et jamais on s’était pris la tête pour une connerie pareille. Cette nouvelle famille allait me rendre chèvre. D’ailleurs, j’avais dit à Rafael de frapper avant d’entrer, c’est la moindre des choses quand on est respectueux. Mais lui, il se prend pour je ne sais qui et il ouvre comme ça. Je ne pus m’empêcher de lui faire une remarque à ce sujet. Chose à laquelle il me répondit que j’étais peut être une reine avant mais que ça allait très vite changer ici. Reine ? Moi ?! Tu ne sais même pas qui je suis donc t’es personne pour me juger. Toi, tu es irrespectueux, tu ne respectes même pas mon intimité. On va voir si ça va te plaire quand je vais entrer dans ta chambre quand tu seras en train de mater un film porno comme un vieux dégueulasse. Ce mec me mettait hors de moi. Je tremblais tellement j’étais énervée contre lui. J’avais envie de lui dire des horreurs mais je me calmais parce que je savais très bien que ça me retomberait dessus. De toute façon, les enfants de la nouvelle copine de mon père passaient toujours avant moi. J’étais le vilain petit canard de cette maison. Je n’en pouvais vraiment plus de cette maison qui était un véritable enfer.