like a dream come true ★ maia & dodoAllez. Plus que deux.
Elle pouvait le faire.
Il suffisait juste qu’elle se concentre sur ses bras. Qu’elle pousse la barre comme elle aurait poussé la terre pour s’extirper d’un trou. C’était aussi simple que ça.
Voilà. Très bien.
Allez. Plus qu’une seule.
Elle pouvait le…
Des ricanements, aussi stridents qu’une fourchette qu’on aurait fait crisser sur une assiette, brisèrent sa concentration en morceaux. Déséquilibrée, elle lâcha la lourde barre de fer pour venir s’écraser deux mètres plus bas, sur le tapis mis à sa disposition.
« Putain d’merde ! » jura t-elle.
Elle chercha parmi les quelques habitués de la salle qui pouvait-être à l’origine de ces bruits affreusement désagréables, bien décidée à lui faire comprendre son énervement. Elle n’eut aucun mal à le trouver.
Là, juste devant elle, se trouvaient trois petites nénettes, les cheveux exagérément blonds. Elles se chuchotaient quelques mots à l’oreille, puis se remettaient à glousser, de leurs rires si… particuliers.
« Bon, c’est pas fini, tout ça ? Y’en a qui essaient de faire du sport, ici ! » les interrompît Maia avec humeur.
« Non mais, on a (éclat de rire) …on a vu (mot incompréhensible, entamé par un gloussement). Il est ici. »Et les trois ados tournèrent les talons, jouant des hanches et sortant la poitrine, dans l’espoir sans doute de conquérir leur bel inconnu.
Si elle était soulagée qu’elles aient disparu de son champ de vision, Maiara restait curieuse de connaître l’identité du jeune homme. S’il leur faisait un tel effet, il devait être célèbre. Et beau.
Après quelques secondes d’hésitation, elle succomba à la tentation. Après tout, elle avait presque terminé sa séance de sport hebdomadaire, à quoi bon continuer ? Elle était exténuée et avait mal partout, ça suffisait amplement pour aujourd’hui.
Elle se décida donc à quitter sa machine pour faire le tour de la vaste salle de sport. Si celui qu’elle cherchait était là, elle le reconnaitrait. Elle n’avait aucun doute là dessus.
Elle commença donc sa ronde. À sa gauche, elle vit un vieillard qui se débattait avec son tapis roulant, ce dernier étant bien trop rapide pour ses jambes abimées. À sa droite, une femme buvait une boisson énergétique après avoir épuisé ses forces. Puis, un garçon. Il semblait avoir dix-huit ans et, vu comme il maniait les machines, ne devait pas être venu très souvent. Non, décidément ce n’était pas eux.
C’est à ce moment-là, juste lorsqu’elle commençait à se dire que c’était stupide, que ces filles avaient dû avoir la berlue, qu’elle l’aperçut.
Soulevant des poids d’une taille monstrueuse, elle aurait reconnu son visage entre mille. Elle connaissait tous ses traits par coeur et était presque certaine de pouvoir tous les retrouver sur cette tête. Oui, c’était bien lui.
Dorian Saltzman.
Le batteur d’une groupe de rock internationalement connu.
Un de ses groupes préféré, dont elle avait vu les vidéos mille fois et écouté les musiques jusqu’à n’en plus pouvoir.
Et il était là.
Juste devant elle.
Que devait-elle faire ?
Il n’y avait personne à ses côtés, elle pourrait donc facilement l’approcher. Mais était-elle en état de le faire ?
Elle transpirait à grosses gouttes et, même si elle s’était aspergée de déodorant avant de venir, elle était certaine qu’il ne faisait plus effet et qu’elle sentait horriblement fort. Son tee-shirt de sport datait d’au moins quatre ans, il était tout rapiécé et ornait un motif ridicule de grenouilles. Quand à ses cheveux, n’en parlons même pas.
Non, elle n’était vraiment pas présentable.
Mais bon, n’était-ils pas tous dans le même état ?
Et puis c’était l’occasion ou jamais.
Décidée, Maia s’avança vers lui, consciente d’être une groupie parmi tant d’autres.
Que devait-elle dire ?
Et faire ?
« Euh… Excusez-moi, vous êtes Dorian Saltzman ? » hasarda t-elle.
@Dorian Saltzman