Tell me pretty lies + Theresa

Theresa n’était pas le genre de fille à se prendre la tête sur beaucoup de choses. Il faut dire qu’elle avait grandie assez simplement malgré le fait que son père était policier. Il avait assez confiance en elle pour lui laisser pas mal de libertés, parce qu’il savait qu’elle était prudente, et qu’elle lui racontait aussi beaucoup de choses. Bon, il devait bien se douter qu’elle ne lui disait pas tout, qu’elle gardait des choses pour elle, comme toutes les jeunes femmes, mais il savait aussi que si elle avait un problème, elle n’hésiterait pas à venir lui en parler. Et c’était vraiment une chose qu’elle appréciait dans leur relation et qui avait rendu son départ à Seattle un peu compliqué pour elle. Elle avait encore envie de rentrer à New York d’ailleurs, mais elle espérait pouvoir trouver la chose, ou la personne, qui lui donnerait sincèrement envie de rester ici. Autant dire qu’elle ne pensait pas qu’Adam serait cette personne dans l’immédiat, même s’ils passaient tous les deux une bonne soirée pour l’instant.

« Oh, je serais bien curieuse de voir certaines de tes photos. »

Et aussi de lui poser des questions sur ce corps de métier qu’elle ne connaissait absolument pas. Enfin, disons plutôt qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de s’y aventurer, et qu’elle était assez curieuse de savoir comment ça se passait, les séances et toutes ces choses. La rousse était de nature curieuse de toute manière, un rien pouvait l’intéresser, parce qu’elle appréciait développer sa culture générale et en apprendre toujours plus. En fait, elle pensait que la vie était aussi longue justement pour ça, pour leur permettre d’apprendre tout un tas de choses au fil des années, et de voir leur façon de penser évoluer. Elle l’écoutait d’ailleurs alors qu’il continuait à parler, haussant un sourcil amusé quand il lui dit qu’il n’avait pas d’enfants à sa connaissance, et que la petite qu’il était venu chercher à l’école était la fille de son frère. Et elle avait l’impression de ne pas s’être tellement trompée sur son compte. Il était le genre de mec à enchainer les coups d’un soir, et ça lui convenait très bien.

« J’ai vingt-quatre ans. Pas mariée ni rien de tout ça non plus, fille unique, je viens de New York où j’ai grandi, élevée par mon père et je vis à Seattle depuis quelques mois. »

Elle n’entrait pas non plus dans les détails du genre que son père était policier, et que sa mère l’avait abandonnée alors qu’elle n’avait que quelques semaines. Elle ne trouvait pas cela spécialement important pour apprendre à la connaître, même si ça faisait un peu partie d’elle. Mais elle trouvait que ce n’était clairement pas ça qui la définissait.

Theresa savait que ce n’était pas forcément facile de trouver sa voie, et elle admirait d’ailleurs les gens qui arrivaient à gérer deux métiers à la fois. Elle avait eu de la chance de son côté, vu qu’elle avait rapidement trouvée ce qu’elle voulait faire et qu’elle adorait être en compagnie des enfants au quotidien. Ce n’était clairement pas le cas de tout le monde, et certains avaient même du mal à supporter leurs propres enfants, la rousse trouvait d’ailleurs ça dommage. Après tout, ils étaient leur avenir, quand on regardait bien. Mais elle était bien placée pour savoir que certains parents en avaient strictement rien à foutre, et qu’ils abandonnaient leurs gosses sans même un regard de regret. C’était pitoyable à ses yeux, certainement parce qu’elle l’avait vécue, et qu’elle savait quel sentiment ça faisait d’être abandonné par l’un de ses parents. Et encore, elle avait eu de la chance de son côté, parce que son père était toujours là, et qu’il l’avait élevé.

« Je prends ce détail en note. »

Il venait donc de lui proposer indirectement de passer le reste de sa soirée chez lui une fois leur repas consommé, et elle doit bien avouer que c’était une chose qui la tentait de plus en plus. Après tout, elle aussi elle avait des besoins, il n’y avait pas que les mecs qui étaient des spécialistes pour ça. Et oui Adam était clairement attirant, elle ne va pas mentir là-dessus. Sans parler du fait qu’ils arrivaient bien à discuter tous les deux, et que c’était clairement un point non négligeable. Même si leur relation ne serait certainement que physique, la jolie rousse aimait bien échanger un minimum quand même avant de se retrouver dans le lit de quelqu’un. Et puis, peut-être qu’ils finiraient par devenir amis, qui sait.

« Oui, c’est très différent, mais c’était justement ce que je recherchais. J’ai passé toute ma vie à New York, et j’avais besoin de changement. Changer de ville m’a semblé être une bonne solution. »

Et ç’en était clairement une, parce qu’elle se sentait bien ici. Enfin du moins jusque-là, est-ce que ça allait durer, elle n’en savait encore rien, mais elle l’espérait sincèrement. De toute manière, elle ne se voyait pas revenir à New York, sauf si son père tombait gravement malade, mais ça, c’était encore une autre histoire. Et elle ne préférait clairement pas penser à ce genre de scénarios.

 Theresa n’était pas indifférente au charme d’Adam, et il n’y avait pas besoin d’être un génie pour le voir. Ses sourires, la façon qu’elle avait de le regarder, et aussi les réponses qu’elle pouvait lui donner étaient des indices plus qu’évident à ce qu’elle pensait de lui à cet instant. Après, elle ne se voilait pas la face. Des garçons dans le genre d’Adam, qui ne recherchaient rien de sérieux et juste à se faire plaisir, elle en avait rencontrée moult à New York, mais ce n’était pas une mauvaise chose pour autant. Après tout, elle venait d’arriver en ville, elle ne connaissait encore personne, mais ce n’était pas pour autant qu’elle n’avait pas envie de se faire un peu plaisir. Puis rencontrer quelqu’un, faire connaissance, les rendez-vous, toutes ces choses-là, c’était long. Très long même quand on regardait bien, et pour l’instant, la jolie rousse n’avait clairement pas cette patience.

Après avoir passé commande tous les deux, et que la rouquine ait commencée à siroter son cocktail, la conversation reprenait d’ailleurs son cours, reprenant là où elle s’était arrêtée, aux origines de la jeune femme qui n’était pas du tout d’ici, contrairement au blond. C’était la ville de New York qui l’avait vu grandir et qu’elle avait quittée pour diverses raisons. Mais surtout parce que le souvenir de sa mère était malheureusement un peu trop présent à son goût, surtout dans son quartier où tout le monde l’avait connue, et où tout le monde lui rappelait tous les jours à quel point elle pouvait lui ressembler. Elle en avait eu un peu marre, c’est vrai, et ça l’avait poussé à partir.

« Je suis venue toute seule. En fait, j’ai pris la première offre d’emploi que je trouvais, et ça m’a envoyé ici. J’aimais bien la vie que j’avais là-bas mais… Il y avait certains souvenirs que je n’avais pas envie de me trainer toute ma vie. »

Et puis, à quoi bon de toute façon ? Surtout que des souvenirs de sa mère, elle n’en avait aucun, et au vu de ce qu’elle avait fait, sans parler qu’elle était certainement morte… Theresa n’avait clairement pas envie qu’on lui dise toute sa vie à quel point elles se ressemblaient et toutes les conneries de ce genre. C’était fatiguant, usant même parfois. Et elle voulait oublier cette mère qu’elle n’avait jamais eu pour pouvoir construire sa vie comme elle l’entendait.

« Et toi t’as toujours été ici alors ? T’as jamais eus envie de partir ? »

Ça l’embarrassait un peu que la conversation soit uniquement tournée vers elle, et puis, elle avait envie d’en savoir un peu plus sur lui, elle aussi. Ça l’intéressait vraiment de savoir qui il était, ne serait-ce qu’un tout petit peu. Il l’intriguait, parce qu’elle voyait bien qu’il était le genre de mec qu’on qualifiait de connard la plupart du temps, mais elle avait aussi l’impression qu’il cachait autre chose. Un homme peut-être plus humain qu’on ne pouvait le penser au premier abord, et ça attisait fortement sa curiosité. Et puis bon, il se comportait bien avec les enfants, donc forcément, ça lui donnait clairement un bon point du côté de la rousse.

Même si Theresa restait vague dans ses paroles, sans trop donner de détails sur sa vie et les raisons qui l’avaient poussées à quitter New York, ça lui faisait quand même du bien de se confier un peu là-dessus, parce qu’elle se rendait compte à présent qu’elle ne l’avait jamais fait. Il faut dire qu’elle ne connaissait pas grand monde encore ici, et qu’elle ne s’était pas fait énormément d’amis, ce qui expliquaient beaucoup de choses, mais elle ne se pensait pas capable de se confier à un parfait étranger. Parce que même si Adam était totalement charmant et qu’elle passait actuellement une bonne soirée, pour l’instant, il n’était rien d’autre que ça, un étranger. Chose qu’elle avait tendance à oublier au fur et à mesure que la conversation avançait.

« Tu sais, quand on se sent mal quelque part, il vaut mieux partir plutôt que de remuer le couteau dans la plaie. »

C’était ce qu’elle avait fait en quittant New York, et ça lui avait fait un bien fou. Elle ne regrettait aucunement son choix, même si elle ne savait clairement pas encore si elle allait passer sa vie à Seattle ou non. Peut-être que dans quelques mois elle ressentirait le besoin de partir parce qu’elle ne trouverait pas sa place ici. Ou alors, elle aurait envie de rentrer chez elle, à New York, parce qu’au final elle avait juste besoin d’un petit break pour à nouveau se sentir bien dans cette ville. Seul l’avenir le lui dirait, et pour l’instant, elle ne pouvait pas en faire quand chose. Surtout que tout de suite, les seuls projets auxquels elle pouvait penser étaient ceux de fin de soirée avec ce charmant jeune homme qui lui tenait compagnie.

« Pourquoi le mannequinat ? »

Elle se posait la question. Après tout, chacun avait ses raisons de choisir tel ou tel métier à la base, que ça fonctionne ou non. Tessa avait choisi de devenir professeur en école maternelle parce qu’elle adorait les enfants, et qu’elle aimait l’idée de leur apprendre des choses essentielles à leur évolution. Pour elle, les enfants étaient leur avenir, et c’était important d’en prendre soin. Mais tout le monde ne pensait pas comme elle, et tout le monde n’était pas fait pour devenir professeur. Déjà que tout le monde n’était pas fait pour être parent… Mais ça c’était encore un autre débat.

Theresa ne parlait que très peu de sa mère, et c’était bien parce que la chose était un sujet sensible. Elle préférait restée vague, dans le floue, et quand on lui posait des questions sur ses parents, elle disait souvent que sa mère était morte à la naissance pour ne pas avoir à expliquer tout le bordel qu’il y avait en vérité derrière. Elle avait grandi avec un sentiment d’abandon, à cause de sa mère, malgré le fait que son père avait toujours tout fait pour elle, alors elle ne voulait pas lui donner l’honneur de parler d’elle, même si elle devait mentir pour cela. Et en réalité, elle était tellement habituée à sortir ce mensonge que tout le monde la croyait, à présent, alors qu’elle était piètre menteuse.

Pour éviter que le sujet ne vienne sur le tapis, elle avait d’ailleurs orienté la conversation vers autre chose, et surtout vers l’homme qui se trouvait devant elle et la vie qu’il menait. Pas qu’elle s’intéressait spécialement au mannequinat, ce n’était jamais un domaine qui l’avait franchement attiré, mais elle était curieuse de connaître les raisons d’Adam, d’avoir tenté de percer là-dedans. La plupart des gens, à New York en tout cas, faisaient ça pour l’argent, et pour être très connus, puis ce n’était clairement pas les occasions qui manquaient. Mais ici, elle ne savait pas si c’était la même chose. Et ce n’était visiblement pas le cas.

« Tu préfères être derrière un bar, alors ? »

Ou autre chose, elle ne savait pas. La rousse avait eu la chance de savoir rapidement ce qu’elle voulait devenir, et elle ne s’était pas non plus retrouvée déçue en commençant à travailler ici. Elle s’y sentait bien, dans cette école, elle aimait ce qu’elle faisait, mais elle se rendait bien compte que ce n’était pas le cas pour tout le monde et que nombreux étaient les gens à prendre le premier métier qui venait parce qu’ils n’avaient tout simplement pas le choix. C’était bien dommage d’ailleurs, rien que le fait que les universités soient aussi chères la rendait verte. Elle était encore en train de rembourser une partie de son prêt étudiant d’ailleurs.

Mais elle lâcha un rire à la réflexion du blond. Elle, mannequin ? Elle ne pensait pas avoir un physique si particulier que ça. Elle n’était ni trop maigre ni trop grosse, comme la plupart des filles, pas si grande que ça, et avec la peau beaucoup trop pâle pour avoir des lumières braquées sur elle et espérer voir quelque chose. Sans parler du fait qu’elle ne se sentirait pas du tout à l’aise face à un appareil photo, et encore moins en sous-vêtements.

« Je ne pense pas, c’est pas quelque chose qui est fait pour moi ? »

Et ses cheveux n’étaient pas un argument valable. Surtout qu’elle n’aimait pas spécialement les mettre en avant au vu de comment elle en avait bavé avec à l’école. Et du fait qu’elle les tenait de sa mère. C’était surtout ça qui la bloquait, et le pourquoi du comment elle les avait teints en blond pendant quelques années.

Theresa n’avait jamais été très soirée, que ce soit dans un bar, ou même en boite de nuit, entourée de monde, où elle se sentait surtout en danger, à vraie dire. Elle préférait clairement passer une bonne soirée à la maison, devant un bon film, ou bien comme ce soir au restaurant en bonne compagnie. Elle avait toujours été très sage de ce côté-là, et il est clair que son père n’avait jamais eu à s’inquiéter pour elle. C’était certainement aussi parce qu’elle savait plus que bien ce qu’il pouvait se passer dans ce genre d’endroits. Quand elle était ado, elle avait piqué une radio au poste de police pour écouter ce qu’il se passait en ville, au niveau des crimes. Et elle connaissait tous les codes d’alerte, à force. Ceux pour meurtre étaient beaucoup plus courants que ce que l’on pouvait bien penser, malheureusement.

« Jouer un rôle, c’est à dire ? »

La jeune femme était complètement absorbée par ce que lui disait Adam. Elle n’avait jamais eu l’occasion encore de discuter avec un barman aussi, il faut bien l’avouer. Et c’était quelque chose qui l’intéressait, vu que les peu de fois où elle s’était rendue dans un bar, elle s’était toujours trouvée de l’autre côté, sans s’adresser plus que nécessaire à la personne qui la servait. De toute façon elle avait toujours un peu de mal à s’ouvrir quand elle ne connaissait pas la personne. Enfin, de manière générale, vu qu’actuellement, elle n’avait pas trop de difficultés. Peut-être parce qu’elle était seule avec lui. Même si elle ne voulait certainement pas admettre qu’il lui plaisait vraiment, en réalité.

« Merci… T’es plutôt pas mal toi aussi. »

Elle s’était mise à rougir, essayant de cacher son visage derrière son verre en buvant une gorgée. Elle détestait quand elle rougissait, malheureusement, c’était une chose qu’elle n’arrivait tout simplement pas à contrôler. Tout comme son regard qui ne le quittait pas une seule seconde.

Theresa ne pensait pas que la conversation prendrait cette tournure, mais elle doit bien avouer que ça lui plaisait. Ce n’était pas des choses dont elle avait l’habitude de parler, certainement parce qu’elle n’était pas habituée à fréquenter des garçons comme Adam. Enfin du moins plus depuis qu’elle avait passée l’adolescence. Au lycée, elle doit bien avouer, elle s’était déjà fait avoir par le beau gosse de sa classe qui l’avait séduite avant de passer à une autre fille histoire d’étendre son tableau de chasse. Autant dire que ça remontait à plusieurs années, et qu’elle n’était plus la frêle adolescente qu’elle avait pu être à l’époque.

« Et là, tu joues un rôle ? »

La question était légitime, et pas agressive le moins du monde. Il faut dire qu’elle ne s’attendait pas du tout à une relation durable avec lui, et qu’elle n’était pas en train de tomber dans un panneau. Elle s’était rendue à cette soirée sans aucun autre espoir de passer une bonne soirée, en réalité. Et elle ne cherchait pas plus non plus, elle n’était pas là pour ça. Se changer les idées lui convenait très bien, s’habituer à la ville aussi. C’était un peu sa manière de le faire, même si elle se doutait bien que ce n’était pas la meilleure, mais bon. Elle était majeure et vaccinée, aux dernières nouvelles.

Puis elle recevait tout de même des compliments, alors elle n’allait pas s’en plaindre non plus. Même si elle n’avait pas forcément l’habitude d’en recevoir. Il était clair qu’au quotidien, elle était habillée beaucoup plus simplement que ce soir. Et ce n’était clairement pas les papas qui allaient la complimenter aux risques de se faire allumer par leurs femmes. Les seuls compliments qu’elle pouvait recevoir étaient ceux des enfants.

« Je dois t’avouer que j’ai faillis refuser. Mais je me suis dit que sortir un peu et prendre du bon temps ne faisait de mal à personne. »

Elle aurait peut-être pu éviter de parler du fait de prendre du bon temps, mais bon, trop tard, c’était sorti maintenant. Et une bonne gorgée de vin l’aida à cacher un peu les rougeurs sur ses joues. Tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Elle devrait sérieusement le mettre en pratique pour éviter ce genre de moments embarrassants, surtout que ce n’était pas le premier de la soirée.

Theresa avait du mal à accorder sa confiance. Au vu de la situation familiale qu’elle avait eu, ce n’était pas forcément quelque chose d’étonnant d’ailleurs. Mais étrangement, elle avait envie de croire Adam, sans savoir réellement pourquoi. Après tout, certes, elle venait de lui demander s’il jouait un rôle avec elle, et il lui avait répondu par la négative, mais il pouvait très bien être en train de lui mentir. Pourtant, elle prit le parti de le croire, quitte à foncer dans un mur tête la première. Ce ne serait pas la première fois que ça lui arriverait, de toute façon. Et elle se mettait elle-même des barrières mentales pour se protéger. Qu’elle passe une bonne soirée ou non, pas question de s’attacher, c’était son point d’honneur.

Ça ne l’empêchait cependant pas de sortir des bêtises, et de se retrouver à vider son verre d’un coup parce qu’elle se sentait embarrassée. C’était un peu sa spécialité, surtout quand elle avait un peu d’alcool dans le sang, elle ne réfléchissait pas forcément à ce qu’elle disait. Et se mettre encore plus d’alcool dans le sang n’allait certainement pas l’aider, mais bon. Au moins elle était honnête dans ses paroles, tout comme lui, s’il lui disait la vérité. Autant dire qu’elle ne s’attendait pas spécialement à un geste venant de sa part, et quand elle sentit sa main effleurer la sienne, un frisson la parcouru alors que son regard se baissait. Elle avait fini par laisser sa main rejoindre la sienne avant de relever les yeux vers elle.

« J’apprécierais grandement d’apprendre des choses de ta part. »

Que ce soit sur la ville ou bien sur tout autre chose d’ailleurs. Elle venait de lui lancer une perche assez grande, c’était à lui de la saisir ou non. Surtout que le serveur venait tout juste d’arriver avec l’addition. C’était le moment de se décider s’ils allaient passer la nuit ensemble, et du côté de la rousse, la décision était déjà toute prise. Elle avait envie de prendre du bon temps, elle en avait besoin, et elle avait l’occasion sous la main.