N°46/Let me show you who I am feat Theresa

Theresa aurait très bien pu rentrer chez elle pour mettre fin à cette soirée et faire comme s’il ne s’était jamais rien passé par la suite. Mais elle n’en avait pas eu envie. Ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas passée du bon temps avec quelqu’un et surtout qu’elle n’avait pas cédée à cette tentation. Depuis qu’elle était ici, elle n’avait encore jamais fait ça, en réalité. Le fait de se trouver dans une ville inconnue n’avait pas été pour la rassurer, et il lui avait fallu sans aucun doute un temps d’adaptation pour qu’elle accepte de suivre quelqu’un d’inconnu chez lui. Chose qu’elle venait de faire avec Adam qu’elle avait rencontré le jour même. Imprudente, elle l’était peut-être, mais elle avait l’avantage de savoir se défendre en cas de danger, ce que très peu de monde savait. Après tout, ce n’était pas écrit sur son front qu’elle était la fille d’un policier.

Elle avait suivi le jeune homme dans le taxi, puis dans son appartement dont elle ne voyait pas encore grand-chose vu qu’ils se trouvaient simplement dans l’entrée. Elle retira sa veste, remerciant le blond qui la lui avait prise pour la déposer sur le porte manteau. Puis elle avait marché avec lui jusqu’au salon, chose qui lui permettait du coup d’en découvrir un peu plus sur l’endroit. Qui était plutôt simple en soit, et qui ressemblait pas mal à son ancien appartement, à New York, qu’elle n’avait pas pris le temps de décorer parce qu’elle savait qu’elle n’allait pas y rester.

« Du café ça ira, merci. »

Mieux valait qu’elle n’avale pas un verre d’alcool supplémentaire, parce qu’elle trouvait qu’elle avait déjà assez bu pour ce soir. Elle n’était pas le genre de femme à se plonger dans les excès de la boisson, il faut le dire aussi. Trois verres dans une soirée était une chose qui lui suffisait largement, elle avait toujours été raisonnable de ce côté-là. Et alors qu’Adam était parti dans sa cuisine préparer leurs boissons, elle s’était assise sur le canapé, sans vraiment savoir quoi faire de ses dix doigts. Il y avait toujours ce petit malaise de quelques minutes avant de passer aux choses sérieuses, de toute façon. Et puis, il devait encore lui montrer ses photos.

Alors qu’Adam était parti dans la cuisine, la rouquine s’était penchée pour attraper son book à l’endroit où il lui avait dit qu’il était rangé. Elle doit dire qu’elle ne pensait pas que c’était aussi… Gros. Après elle n’y connaissait rien à la photographie ou au mannequinat, donc à peu près tout et n’importe quoi de ce milieu pouvait l’étonner. Il ne fallait pas oublier qu’elle était une simple professeure des écoles, et que ce n’était pas parce qu’elle avait vécue à New York une bonne partie de sa vie qu’elle avait connu les grandeurs, bien au contraire. Elle avait eu la chance de grandir simplement, même en étant la fille d’un policier, et elle gardait de très bons souvenirs de son enfance. Elle aimerait d’ailleurs parfois y retourner, mais bon, on ne pouvait pas tout avoir non plus, malheureusement. Et puis, sa vie actuelle n’était pas si déplaisante que cela, la preuve était qu’elle passait une bonne soirée.

Le book sur ses genoux, la rousse avait finalement fini par l’ouvrir, découvrant les photos du jeune homme qui l’accueillait chez lui et qu’elle trouvait particulièrement belle. Encore une fois, elle n’était clairement pas une spécialiste de la photographie, mais elle aimait les effets présents sur les clichés et ce qu’elle y voyait de manière générale. Surtout les photos où elle pouvait le voir en sous-vêtements. Ça lui donnait un avant-goût de la chose, et elle devait bien avouer que la vue était agréable. Clairement loin de son propre corps, certes, mais bon.

« Ça ira, je le bois noir, merci. »

Elle lui sourit alors, attrapant une des tasses pour en boire une gorgée, le book toujours ouvert sur ses genoux, même si elle ne le regardait plus pour l’instant. Elle avait posé son regard sur lui alors qu’il la rejoignait, et elle lui souriait.

« Elles sont pas mal, ces photos. »

Elle souriait encore, buvant une autre gorgée du breuvage qui lui donnait l’impression d’avoir l’esprit un peu moins embrouillé. Même si elle n’était pas certaine que sa tête était dans cet état à cause de l’alcool qu’elle avait bu pendant le repas, ou à cause de l’effet que le jeune homme pouvait avoir sur elle. C’était peut-être un mélange des deux.

Theresa écoutait Adam lui expliquer un peu sa carrière, d’une certaine façon, dans le mannequinat, tout en continuant à regarder les photos et à siroter son café. Enfin, son café, elle l’avait rapidement oublié, ses yeux posés sur les photos, certaines datant de quelques années visiblement, mais qui étaient tout aussi plaisantes à regarder. Elle avait d’ailleurs déjà remarqué la particularité de ses yeux avant, pendant tout le repas qu’ils avaient partagés, et aussi quand ils s’étaient parlés, un peu plus tôt dans la journée. Elle trouvait ses yeux magnifiques, et vraiment atypiques, de quoi la rendre encore plus banale à côté d’elle.

« J’ai teint mes cheveux en blond pendant quelques années. J’assumais pas le fait d’être rousse, mais j’ai fini par en avoir marre. »

Bon, ce n’était clairement pas comparable à de la musculation, mais très peu de personnes savaient qu’elle avait été blonde pendant un temps. Et qu’elle n’assumait pas d’être rousse principalement à cause de sa mère. Heureusement qu’elle tenait ses yeux verts de son père d’ailleurs, parce que sinon elle aurait très certainement fini par porter des lentilles. Elle avait toujours tout fait pour ne pas ressembler physiquement à sa mère avant de se rendre compte que le plus important était qu’elle soit quelqu’un de bien, peu importe qu’elle soit rousse ou blonde, ou les yeux verts ou bleus.

« Tu as de très beaux yeux, en tout cas. »

Elle aurait bien aimé en avoir comme les siens, même si ses yeux n’étaient pas si banals non plus. Le fait qu’ils soient verts, et qu’ils changent un peu d’intensité de couleur en fonction de la lumière était une chose qu’elle appréciait. Sans parler du fait qu’ils étaient plutôt faciles à maquiller, ce qui était un avantage pour elle. On lui disait surtout souvent qu’elle avait cette sincérité dans ses yeux qui donnait envie de lui faire confiance. Et elle avait toujours crut au fait que les yeux étaient un reflet de l’âme de quelqu’un, et qu’on pouvait vraiment y lire la vérité dans le regard.

Theresa n’était pas fière de toutes les choses qu’elle avait pu faire au cours de sa vie. Son passage au blond en faisait partie. Elle avait bien aimée cette couleur, sur le coup, ça lui changeait, ça lui donnait l’impression d’être quelqu’un d’autre. Mais elle s’était rapidement lassée, puis après elle l’avait gardée parce qu’elle était têtue comme une mule, et qu’elle voulait vraiment garder cette différence d’avec sa mère. Mais elle avait fini par se rendre compte que c’était idiot, et que ce n’était pas sa couleur de cheveux qui définissait qui elle était réellement. Chose qu’étrangement, son père lui avait énormément répété pendant des mois et des mois avant qu’elle ne décide finalement de revenir à sa couleur naturelle. Comme quoi, la sagesse des anciens finis toujours par payer.

« J’étais surtout le cliché de la blonde du lycée, et tout le monde pensait que j’étais une garce. Du coup tout le monde était gentil avec moi parce que je leur faisais peur. »

Aussi parce que son père était dans la police, ça avait dû jouer. Mais bon, Tessa ne ferait clairement pas de mal à une mouche, et la méchanceté gratuite, elle n’avait jamais aimée cela. Elle avait cependant trouvé une protection dans cette couleur de cheveux, et il était clair que ça l’avait conforté dans l’idée de la garder avant qu’elle n’entre en faculté. Là, tout avait été bien différent. Elle avait rapidement pris en maturité, et elle avait surtout commencée à s’assumer, ce qui donnait aujourd’hui la femme qu’elle était devenue. Toujours aussi douce et gentille, mais avec son petit caractère, tout de même.

Ça ne l’empêchait pas de rougir au moindre compliment, et de justement baisser ses yeux qui étaient si beaux pour Adam. Elle n’avait toujours pas l’habitude de recevoir autant de compliments, certainement pas en une seule soirée en tout cas. Mais son regard s’était quand même relevé vers le blond quand elle avait senti sa main sur sa joue. Il s’était rapproché d’elle. Les battements du cœur de la rouquine s’étaient accélérés alors que son regard se baissait sur les lèvres du jeune homme sans qu’elle ne puisse le contrôler. Elle avait une envie folle de l’embrasser, et elle avait fini par céder à cette envie en franchissant les derniers millimètres qui la séparait de lui, posant doucement ses lèvres sur les siennes en priant pour ne pas être en train de faire une connerie.

Theresa ne gardait pas un mauvais souvenir de son adolescence. Même si elle s’était énormément cherchée à cette période, comme tout le monde, elle en gardait plus des souvenirs amusés de toutes les bourdes qu’elle avait pu faire et les fréquentations qu’elle avait pu avoir. Après tout, ça avait été la période des premiers petits-amis, et des premières fois dans pas mal de domaines. Même si elle s’était bien sûr toujours refusée à prendre de la drogue en connaissant le passif de sa mère avec ça. Elle avait toujours eu peur de plonger dedans sans le vouloir, alors elle préférait ne pas y toucher. L’alcool par contre, elle n’avait pas refusée, et avait eu quelques petites cuites dont elle se souvenait pas mal. Elle était bonne vivante à cette époque, et pourtant oui, certaines personnes avaient peur d’elle parce qu’elle n’était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Elle avait quand même son petit caractère.

« Ici peut-être, mais à New York c’est quelque chose. »

New York était la ville des clichés, en même temps, autre chose qui l’avait poussée à partir en plus des mauvais souvenirs qu’elle y avait. Seattle était une ville complètement différente, et c’était certainement pour cette raison qu’elle s’y sentait aussi bien. Sans parler du fait que personne ne la connaissait et qu’ici elle pouvait devenir absolument qui elle voulait.

C’était en partie ce qui l’avait poussée à embrasser Adam, en plus de l’attirance naissante qu’elle avait pour lui depuis le début de la soirée. Elle n’avait plus envie de se prendre la tête. Même si elle allait peut-être regrettée ce qu’elle était en train de faire plus tard, sur l’instant, c’était ce qu’elle voulait. Profiter de l’instant présent, embrasser cet homme qui était encore un parfait inconnu, quand on regardait bien. Mais peu importe, c’était ce qu’elle voulait, maintenant.

Et lui aussi en avait visiblement envie à la façon dont il répondait à son baiser. Il n’y avait plus de conversation entre eux à présent, c’était tout simplement leurs corps qui communiquaient l’un avec l’autre et qui étaient de plus en plus attiré l’un par l’autre. Sans quitter les lèvres du blond, Tessa avait posé son book sur la table basse pour être à présent libre de ses mouvements. Elle s’était d’ailleurs déplacée, toujours en continuant à l’embrasser, venant se placer à califourchon au-dessus de lui. Elle sentait une douce chaleur monter en elle, envahir son corps au fur et à mesure que leurs lèvres se touchaient et que leurs souffles se mêlaient l’un à l’autre. Et elle n’avait tout simplement pas envie que ça s’arrête.

Il y avait des clichés, comme ça, qui variaient d’une ville à l’autre, d’un état à l’autre, d’un pays à un autre. Par contre, étrangement, celui concernant les roux était le même partout. Ils étaient censés ne pas avoir d’âme, alors qu’en réalité ils en avaient bien une, Theresa en était d’ailleurs bien la preuve. Elle faisait partie des personnes les plus gentilles présentes sur cette planète, même si elle se conservait quand même son petit caractère, qu’au final elle ne montrait que très rarement parce qu’il fallait y aller fort pour la mettre en colère. Et ce ne serait certainement pas le cas ce soir. Elle était même plutôt de bonne humeur, souriante, et ouverte à toutes les possibilités qui s’offraient à eux. C’est d’ailleurs bien pour cette raison que les deux jeunes gens ne tardèrent pas à échanger leur premier baiser.

Le désir de la jeune femme n’avait pas tardé à se faire ressentir, et quelques secondes après que leurs lèvres se soient touchées, elle se trouvait déjà sur ses genoux pour continuer leur baiser, sans l’intention de s’arrêter. Elle frissonne en sentant ses mains parcourir son corps, glissant les siennes le long de son torse, par-dessus sa chemise qui lui permet malgré tout de sentir les muscles qui s’y cachent. Elle ne réfléchit plus à ce qu’elle fait, aux conséquences, et elle vit tout simplement le moment présent. Chose qui lui fait un bien fou, au point où elle ne revient même pas totalement à la réalité quand leurs lèvres se séparent. Leurs souffles sont toujours liés, du moins jusqu’à ce que les lèvres d’Adam ne glissent sur sa peau. Elle savoure la sensation, et sourit quand il reprend la parole.

« D’accord… »

Elle se lève alors, tirant sur sa chemise pour qu’il l’accompagne dans le mouvement, et que leurs lèvres entrent à nouveau en contact. Elle se laisse guider, ne connaissant pas vraiment la disposition de l’appartement tout en envoyant valser ses chaussures qui commençaient à lui faire mal aux pieds. Puis de toute manière, elle n’en avait plus besoin maintenant. Tout comme lui n’avait plus besoin de cette chemise qu’elle commençait à déboutonner.

Son esprit rationnel était bien à des kilomètres de ce qui était en train de se passer. Theresa ne réfléchissait tout simplement plus, se laissant aller à son instinct, à ses envies, à l’instant présent, et à leurs bouches collées l’une à l’autre. Elle se laisse guider à travers l’appartement alors qu’elle débarrasse le jeune homme de sa chemise pour pouvoir laisser ses doigts glisser sur sa peau. Elle n’avait pas eu tort quant au fait qu’il avait des muscles bien dessinés sous cette chemise, et elle en retraçait d’ailleurs les bords du bout de ses doigts, découvrant son corps qui lui était encore inconnu. Elle avait ri contre ses lèvres en sentant son dos heurter le mur derrière elle. La rousse se sentait bien, et elle appréciait réellement ce moment.

Encore plus en sentant ses doigts contre sa peau, le long de ses cuisses. Un contact qui n’avait pas duré très longtemps, mais qui l’avait fait frissonné avant qu’il n’ouvre sa robe et qu’elle ne tombe au sol. Theresa ne pouvait s’empêcher de dire qu’elle avait bien fait de choisir sa meilleure paire de sous-vêtements ce soir alors qu’il l’attire vers le lit. Dernière pensée un minimum rationnel pour elle alors qu’elle se décide à l’embrasser à nouveau, tirant sur le bord du pantalon qu’il porte encore pour l’attirer à elle. La jeune femme a comme l’impression d’être devenue accro à ses lèvres, et pourtant, elle laisse les siennes glisser le long de sa peau pour déposer quelques baisers dans son cou, alors que ses mains s’occupent d’ouvrir son pantalon pour l’envoyer au sol. Le désir qu’elle ressent en est presque devenu incontrôlable, chose qu’elle n’a jamais connu, et même si ce n’est pas forcément quelque chose de rassurant, elle se laisse aller à tout cela, parce qu’elle en a vraiment envie.