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 I will follow you into the dark [Alix]

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MessageSujet: I will follow you into the dark [Alix]   I will follow you into the dark [Alix] EmptyJeu 8 Nov 2018 - 19:40

I will follow you into the dark


Je ne m'en remets pas. J'ai toujours l'impression d'avoir rêvé ce moment. Même après l'avoir revécu mille et une fois, je continue à croire que ça ne m'est pas réellement arrivé. Il y a environ une semaine, j'ai vu Joyce. Cela m'est, bien évidemment, déjà arrivé auparavant. J'ai déjà eu l'impression de la voir au milieu de la foule mais à chaque fois que je m'approche ou que je tente de la toucher, elle disparaît parce que ce ne sont que des tours que me jouent mon esprit. Parce que ce n'est que mon coeur qui l'appelle sans cesse et qui cherche à la retrouver envers et contre tout. Même contre la mort. Ce jour-là a pourtant été différent. Je ne sais pour quelle raison, cette fille s'est retrouvée à l'endroit où on tournait. Ce jour-là, on avait un peu investi la place du parc et même si nous n'avions pas complètement fermé l'endroit, nous avions réservé une partie du parc tout en prévenant le monde, pour le droit à l'image. Quand je l'ai vu, j'ai encore cru à un mirage. Une illusion. Une blague du destin, alors bêtement, je me suis rapproché, attendant qu'elle disparaisse. Qu'elle me brise le coeur, encore. Sauf que cette fois-ci, j'ai pu la toucher. Cette fois, j'ai pu voir ses yeux se planter droit dans les miens. J'ai pu sentir mon coeur, battre à nouveau, un tout petit peu. Je l'avais retrouvé. Ce n'était pas qu'une blague, ni même un mauvais tour. C'était Joyce. C'était Elle.

Je n'ai presque pas hésite pour la toucher jusqu'à ce que je croise son regard de fer et que sa main s'écrase sur mon visage tout du moins. Son prénom sonne faux. Il ne lui va pas du tout. C'est Joyce, bon sang. J'ai grimacé, bien plus sous l'impact du réveil que de la claque. Malheureusement, elle n'est pas restée. Malheureusement, je l'ai encore perdu. Pourtant, le prénom, je ne l'ai pas oublié, pas plus que je n'oublierais ce visage. Jamais. Les recherches n'ont pas pris longtemps pour être fructueuses puisque la demoiselle Alix, elle semble plutôt connue. Je n'ai pas non plus hésité à la contacter sans qu'elle ne sache immédiatement à qui elle aura affaire. Le grand taré qui a fini par la toucher alors qu'elle ne le connaissait pas. Pourtant, à mes yeux, on se connaît. Depuis longtemps, depuis toujours. Ce rendez-vous au café, afin d'adapter son livre en , au fond, ce n'est qu'un prétexte parce que je ferais tout, absolument tout pour la revoir et pour comprendre. Pour respirer le même air qu'elle mais surtout, pour pouvoir la regarder et me nourrir de tout ce qu'elle peut me donner.

Je fais en sorte d'avoir un peu de retard pour qu'elle ne puisse pas faire demi-tour. En tout cas pas immédiatement et lorsqu'elle est enfin installée au café, je la rejoins, espérant qu'elle ne s'enfuira pas en me voyant. "Avant de tenter de t'enfuir ou de dire quoi que ce soit, il faut que je te dise que je suis navré pour la dernière fois. Tu ressembles énormément à quelqu'un que j'ai connu et ça m'a rendu un peu... Un peu dingue pour ainsi dire." Je m'assieds à la table avant de la regarder. "Si je n'ai plus l'air aussi fou, j'aimerais que tu restes et qu'on parle. S'il te plaît." Et je ne vais, bien évidemment pas lui parler que du film et je me demande si elle s'en doute. Elle risque de vite le comprendre cela dit. Je tends la main dans sa direction. "Et mon nom est Paris." Je connais déjà bien le sien. Elle me l'a hurlé en me remettant à ma place, fissa.
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MessageSujet: Re: I will follow you into the dark [Alix]   I will follow you into the dark [Alix] EmptyJeu 8 Nov 2018 - 20:06

I will follow you into the dark

Après deux ans de silence, sans avoir sorti le moindre ouvrage digne de ce nom, Alix désespérait. Bien qu’elle ait retrouvé l’inspiration récemment et décidé de la mettre à profit, elle ne savait pas par où débuter. Devrait-elle écrire l’histoire de sa mère, Margaret ? Ou lui apporter une touche plus personnelle, en se l’appropriant de son propre point de vue ? Elle mordait nerveusement son crayon et griffonna quelques pistes sur un vieux calepin ; le pauvre souffrait indéfectiblement du temps passé à être trimballé à droite ou à gauche. Néanmoins, Alix ne l’échangerait pour rien au monde. A ses yeux, il était précieux. Tellement qu’aucun autre ne saurait le remplacer. Était-ce pour cela qu’elle rechignait à arriver gentiment à sa dernière page ? A cette pensée fugace et sans esprit, elle poussa un profond soupire et se traita de trop grande rêveuse. Décidément, Alix ne parvenait pas à se concentrer ! Et pour causer : elle avait une raison valable d’être dans les nuages, ce jour-là.

Il y a quelques jours, la brune avait reçu un appel plutôt alléchant. Apparemment, un metteur en scène s’intéressait à l’une de ses anciennes œuvres. Suffisamment pour lui proposer le projet délirant de le rendre plus accessible en le transformant en film. Autrement dit, un projet concret et ambitieux ! C’était exactement ce qu’il fallait à Alix en ce moment, pour se sortir de cette mauvaise passe. Tout ce qu’elle désirait, c’était de se plonger corps et âme dans son travail. Histoire d’oublier un peu les tourments de son existence – comme ce type louche qui l’avait abordée, quelques jours plus tôt, dans un parc. Elle n’en revenait toujours pas, d’ailleurs.

Après quelques infructueux moments à tenter, vainement, de corriger les premières lignes de son futur bébé, elle fut forcée de constater qu’elle n’avait pas la tête à cela. De ce fait, elle se leva de son fauteuil préféré et se hasarda à la rencontre de son miroir, dans la salle de bain. Elle se trouva une mine affreuse et décida d’y remédier. Elle avait encore largement le temps avant son rendez-vous professionnel : autant le mettre à profit. La brune prit une douche bien chaude, sécha sa chevelure, se maquilla légèrement et enfila une tenue simple : un jean clair, un pull foncé, des bottines hivernales. Rien d’extravagant. Il faut dire qu’elle détestait en faire « trop ». Ce n’était pas son genre. Alix préférait le naturel.

Elle attrapa ses affaires et les rangea en fracas dans son sac-à-mains, qu’elle portait en bandoulière par-dessus sa veste en cuir. Comme convenu, elle se rendit dans un café de Capitol Hill, là où elle avait rendez-vous avec un certain « Monsieur McBetty ». Elle avait déjà entendu ce nom de famille, sans parvenir à dénicher un visage pour autant.  Alors qu’elle pénètre dans le petit établissement, la brune regarde sa montre. Nerveusement, elle s’installe et ôte sa veste, ainsi que son sac, qu’elle pose sur le dossier de la chaise. On lui propose un café, qu’elle refuse poliment, avant de commander un thé de verveine à la place. Alix se sent assez stressée sans rajouter une dose de caféine là-dedans.

Elle décide de se concentrer sur sa respiration lorsqu’un homme, dans la trentaine, entre à son tour. Dès que leurs regards se croisent, Alix le reconnait : c’est le type du parc ! Elle en est persuadée. Des yeux aussi bleus, ça ne s’oublie pas. La jeune femme fronce les sourcils. Voyant qu’il s’approche de sa table, elle comprend la supercherie. Vexée, elle se redresse sur ses deux jambes dans un bond, bien décidée à quitter les lieux sans demander son reste. Tant pis pour le thé ! Cependant, la voix de l’inconnu la transperce. Il s’explique. Elle écoute, attentivement, tandis qu’il s’assied en face d’elle. Il finit par donner son prénom et lui tendre la main. Elle hésite, fébrilement. Puis elle s’assied à son tour, agacée, et empoigne sa main. « Alix. Alix Westmore. » Répondit-elle froidement.

La joie qu’elle éprouvait auparavant s’évanouissait dans la nature. Elle s’imaginait – à tort – que tout ceci n’avait rien de professionnel. Déçue, elle ne pipa mot tout de suite. La serveuse revint, avec sa boisson. Alix la remercia poliment. La jolie demoiselle prit la commande de Paris et s’en alla, leur laissant un silence en guise de compagnon. Sauf que la brune n’était pas du genre à se taire. Loin de là. « Qu’est-ce que vous me voulez ? » Demanda-t-elle avec toute la délicatesse et la franchise qu’on lui connaissait si bien. Elle croisa alors les bras, furieuse, en enfonçant son regard dans celui de Paris, prête à mordre si la réponse ne la satisfaisait pas.


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MessageSujet: Re: I will follow you into the dark [Alix]   I will follow you into the dark [Alix] EmptyJeu 8 Nov 2018 - 20:26

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Je manque de suffoquer quand je la vois commencer à prendre ses jambes à son cou. Ce n'était peut-être pas très malin de la prendre au dépourvu de la sorte mais je n'avais pas des masses de possibilités. Elle m'aurait fui à toute vitesse et qui pourrait l'en blâmer? Heureusement, elle se rassied et j'ai l'impression d'avoir gagné au Loto quand elle le fait. Même si la chance est minime, j'en ai tout de même une. Quand elle se présente, je suis bien trop poli pour lui montrer que, son prénom, je le connais déjà très bien, tout comme son nom puisque je l'ai contacté pour son livre. Je la laisse simplement faire. Même le ton de sa voix ressemble à celui de Joyce et c'en est d'autant plus déstabilisant. Elle a l'air en colère. Je peux le comprendre. C'est un air que je lui connais plutôt bien, en plus de celui de la biche effarouchée. Prête à s'enfuir au moindre faux pas du chasseur. Heureusement pour moi, en général, je suis assez doué pour les éviter. Enfin, en général parce qu'à ce moment-là, je suis tout de même complètement désarçonné par la demoiselle face à moi. Je murmure pourtant un "Merci." parce que je suis extrêmement soulagé.

J'accepte le café en me reculant un peu lorsque la serveuse le vide dans une tasse devant moi et je finis par demander à Alix pour briser le silence. "Tu as commandé quelque chose?" Sauf que mon intérêt ne semble lui faire ni chaud ni froid. Elle essaie tout simplement de me chasser. A sa place, j'en aurais peut-être fait de même. Stratégiquement, je me lance alors. "Je te l'ai dit au téléphone, non? Je veux adapter une de tes œuvres." Il semble assez évident que je ferais n'importe quoi pour passer du temps avec elle et apprendre à la connaître. Il est hors de question qu'elle me file entre les doigts, ça au moins, c'est certain. Heureusement, je me suis préparé à cette éventualité et je sors ses bouquins de mon sac pour les poser face à elle sur la table. "J'aime entrer dans la tête des écrivains que j'admire. J'ai besoin d'eux au même titre que tu pourrais avoir besoin de moi." Je les fais un peu glisser sur la table en laissant mes doigts tapoter l'une des couvertures. "Quel est le livre qui fait ta plus grande fierté? Celui qui te parle le plus? Dont tu imagines de chaque détails à chaque personnages?"

Je sais que pour un écrivain, parfois, il y a un favoris. Je me demande si c'est son cas. "Avant que tu ne t'emballes, je préfère te prévenir Alix, ce sera beaucoup de boulot. Si tu ne veux pas que ton oeuvre soit fichue en l'air, j'aurais besoin de toi dans beaucoup de prises de décision. Le choix des acteurs, le remaniement du dialogue, les décors. Tu comprends?" Elle n'est pas au bout de ses surprises Alix, maintenant que je l'ai trouvé, je ne compte pas la lâcher. Je suis finalement très heureux d'avoir trouvé un moyen de me rapprocher d'elle et d'apprendre à la connaître, l'air de rien, même si je ne saurais pas faire semblant longtemps. Je suis bien trop obnubilé pour ça.
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MessageSujet: Re: I will follow you into the dark [Alix]   I will follow you into the dark [Alix] EmptyJeu 8 Nov 2018 - 20:50

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La situation est pesante. Complexe. Alix n’oublie pas que cet individu, bien intentionné ou non, l’avait appelée par un autre prénom. Cela confirme ce qu’il lui a dit plus tôt : il l’a confondue. Visiblement, la ressemblance fut suffisamment frappante pour qu’il se trompe de la sorte. Et Alix, surprise, n’avait pas hésité à le gifler et le traiter d’idiot. Une réaction dut au fait qu’elle ne supportait pas qu’on la touche sans y être autorisé. Alors un parfait inconnu, sorti de nulle part, et qui ne l’a même pas prénommée juste ? Ceci dit, Alix ne pensait pas le retrouver un jour. Seattle était une grande ville et elle était persuadée, faussement, que leurs chemins ne se croiseraient plus de sitôt. Désormais, elle se sentait un brin gênée de lui avoir collé une baffe aussi fortement. Sauf que, dans l’autre sens, elle n’était pas rassurée pour autant. Après tout, il pouvait très bien être un parfait psychopathe. La preuve : il l’avait retrouvée sans avoir d’autre information que son prénom. Un frisson la parcourut subitement et tous ses cheveux s’hérissèrent à cette pensée fugace. Elle déglutit et le regarda, essayant de paraître sûre d’elle-même, tandis qu’elle attendait qu’il réponde à sa question, posée quelques instants auparavant.

Le jeune homme s’inquiète alors de savoir si elle a commandé quelque chose, tout en se permettant de la tutoyer – chose dont elle a tout bonnement horreur. Tandis que la serveuse verse du café dans sa tasse, Alix ne se démonte pas et fusille toujours Paris avec son regard acerbe. « Un thé. » La serveuse précise que ce dernier va arriver incessamment sous peu. La brune la gratifie alors d’un sourire entendu, afin de la rassurer. Elle n’est pas contrariée de ne pas pouvoir boire sa tisane, mais bel et bien par la présence impromptue de ce fameux « Paris ». C’est alors que ce dernier rétorque, subtilement, qu’il s’intéresse véritablement à ses œuvres et qu’il souhaite les produire. Alix, surprise, entrouvre ses lèvres et le fixe, incrédule. Bien qu’elle soit dubitative, elle ressent un pincement au cœur en signe d’excitation. Ainsi donc, elle n’allait pas forcément perdre totalement son temps ? Et, comme pour confirmer ce qu’il avançait, Monsieur McBetty sort trois livres de son sac. Alix les reconnaît immédiatement : ce sont les siens.

Il explique une raison pour laquelle il se serait rendu à sa rencontre, en argumentant qu’il souhaite se mettre dans la tête de ceux qui écrivent. Ca pourrait convaincre Alix, mais elle demeure extrêmement méfiante. Elle ne veut pas être une proie calmée, prête à s’endormir, pour ensuite être mangée sans vergogne. Elle fronce les sourcils lorsqu’il lui demande si elle a une préférence. Elle hésite quelques secondes, avant de poser son index sur son second ouvrage (celui qui parle, en résumé, d’une femme qui s’était oubliée et qui va se retrouver). « Celui-ci. » Elle n’en dira pas plus. S’il s’intéresse véritablement à ce qu’elle a pu écrire, il saura exactement ce dont le livre parle. Une façon pour Alix de tester ce soi-disant metteur en scène.

Paris, qui ne semble pas mesurer toute la méfiance de la brune, continue sur sa lancée. Sur le fait que produire est très demandeur en temps et en investissement personnel. Alix, en temps normal, sauterait de joie. Hélas pour lui, elle reste distante. Elle analyse et observe le trentenaire. A la fin, elle hoche la tête. « Je comprends. » Répondit-elle avec une froideur évidente. La serveuse revient alors et pose son thé sur la table. Alix la remercie et la gratifie d’un sourire sincère. Puis, elle replonge ses yeux curieux dans ceux du jeune homme. « Pourriez-vous me montrer votre carte professionnelle ? Après tout, on n’est jamais assez prudent. » Explique-t-elle tout en soulignant qu’elle ne le croit pas en totalité. Au fond d’elle-même, Alix a un pressentiment. Elle sait qu’il y a un « hic ». Que quelque chose ne tourne pas totalement rond dans cette histoire. Et elle veut, évidemment, mettre le doigt dessus. Cela fait partie intégrante de son caractère.

Lorsque Paris la lui tend, Alix comprend qu’il ne ment pas là-dessus : il est bien metteur en scène. Touchée par le fait qu’on puisse sincèrement lui proposer de créer un film à partir de sa créativité, elle baisse un peu plus la garde et se montre moins raide dans sa posture. Cependant, rien n’est gagné. Quelque chose la chiffonne. Et elle tient à mettre le tout très rapidement au clair. « Pourquoi ne pas m’avoir dit, au téléphone, que nous nous étions déjà rencontrés ? » Alix déteste les fourberies. Et là, il y a clairement « anguille sous roche » comme on le dit si bien.


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MessageSujet: Re: I will follow you into the dark [Alix]   I will follow you into the dark [Alix] EmptyVen 9 Nov 2018 - 4:13

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J'ai, sans aucun doute, beaucoup de mal à la mettre en confiance. Sans compter que je la vois se refermer encore un peu lorsque je la tutoie. Il ne faut cependant pas trop m'en demander. Garder mes distances, ça paraît presque logique mais la vouvoyer comme si je ne l'avais jamais vu, comme si je ne connaissais pas par coeur chacune de ses mimiques ou chaque sentiments au fond de ses jolis yeux. Sur ce coup, je me moquais qu'elle le prenne mal, c'était au dessus de mes forces. Je l'écoute répondre lentement pour sa boisson, confirmant qu'elle n'avait pas apprécié ce tutoiement.

Je sais pourtant que je la tiens, même un tout petit peu, à propos des livres. Alix a envie qu'ils soient adaptés et bon sang, je ferais même les trois si cela pouvait me permettre de rester avec elle, de m'en rapprocher. Dingue? Oui, sûrement. Ca l'était tout autant de se retrouver là, en face d'une Joyce qui n'en était pas complètement une.  J'attrape le livre qu'elle me désigne et je souris. Si elle pense qu'en une semaine, je n'ai pas pris le temps de les lire, elle se met le doigt dans l'oeil. Je perds un peu la tête, en effet mais pas de là à adapter un livre que je n'aurais jamais lu. Je ne pourrais jamais me permettre de salir ma réputation. Quoi que, je me demande, si ses livres auraient été pourris, n'aurais-je pas quand même tenté de les utiliser pour me rapprocher d'elle? Je crois bien que tout est possible. "C'est de toi que ça parle? J'aime beaucoup la façon que tu as eu d'appuyer d'abord sur cet état d'esprit négatif afin de retrouver peu à peu quelques notes de bonheur dans l'affirmation de soi au quotidien."

Elle ne semble cependant pas convaincue, au contraire. Je la vois même s'enfoncer dans son siège au fur et à mesure de la conversation. Si j'imagine un moment que c'est la charge de travail qui pourrait l'effrayer, je comprends rapidement que je me trompe quand elle me demande ma carte. "Bien-sûr." Je réponds du tac-o-tac parce que j'ai compris. Elle pense que je suis un malade mentale mais est-elle si loin de la vérité? Je lui tends la carte, attendant qu'elle prenne connaissance de la véracité de mes arguments et du morceau de plastique que je récupérerais quand elle jugera bon de ne plus la fixer. Je sens alors qu'il est temps de jouer carte sur table, une fois sa question posée. Tout comme Joyce, on peut difficilement la lui faire à l'envers. Je cache un petit sourire, amusé par sa réaction et surtout content de voir qu'elle n'est pas complètement débile.

"Tu serais venue si je te l'avais dit? Au vu de notre rencontre, j'ai préféré mettre ça sous silence pour être certain que tu viendrais et pour pouvoir en parler avec toi." Je bois un peu de café et j'attends avant de me rapprocher encore un peu de la vérité. Après tout, c'es bien ce qu'elle cherche. "Ecoute, j'avoue qu'en premier lieu, si j'ai fait des recherches sur toi, c'est bel et bien à cause de ta ressemblance foudroyante avec Joyce." Même si c'est encore plus difficile de dire son prénom face à Alix, je continue. "Et évidemment, j'ai envie de comprendre comment... Comment est-ce possible que vous vous ressembliez autant ou que tu apparaisses dans ma vie, sur mon plateau, comme ça. Comme si le Destin me faisait un immense fuck de la main sur toute cette souffrance présente, passée." Je soupire. "L'ironie du sort." Et je tapote sur le livre du bout de l'index avec un peu plus de force. "Mais j'ai trouvé tes livres et, pour essayer de trouver un peu de Joyce sûrement, je les ai lu. Tous. Et à ma surprise, j'ai été subjugué. Il n'y avait pas de Joyce mais sans aucun doute, du talent." Je repousse les livres dans sa direction et je rajoute, doucement. "Maintenant libre à toi de refuser que ce soit un sosie décédé qui t'aies apporté cette chance parce que cette histoire est étrange." Pour finir, je lui précise tout de même jouant mes dernières cartes. "Mais ne refuse pas parce que tu penses que je suis un fou furieux. Je n'en suis pas un. Tu... Tu as déjà perdu un proche Alix?" J'attends qu'elle réponde avant de terminer réellement cette fois. "Que ferais-tu si tu lui trouvais un sosie? Une personne quasiment identique, trait pour trait juste le temps d'un instant et qu'il disparaissait, aussi rapidement qu'il était apparu?" J'en suis certain, tout comme moi, elle chercherait à comprendre. Sinon, comment continuer à vivre?
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MessageSujet: Re: I will follow you into the dark [Alix]   I will follow you into the dark [Alix] EmptyVen 9 Nov 2018 - 11:39

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La confiance, pour Alix, se gagne difficilement. Parce qu’elle ne supporte pas d’être désabusée, comme bien d’autres personnes ; alors elle se méfie grandement des belles paroles et des offres trop alléchantes. Elle sait, inévitablement, qu’il existera une contrepartie, aussi infime soit-elle. Bien sûr, le cas échéant, elle se doutait grandement qu’il s’agissait de sa ressemblance avec cette fameuse « Joyce » - si elle se remémorait bien le prénom. Néanmoins, elle préférait rester sur ses gardes. Des fous furieux, des cinglés qui déboulent de nulle part, cela existait. Et pas que dans les séries « B » ! C’est pourquoi elle demeurait distante avec le metteur en scène, tentant de percer à jour le secret tenace qu’il gardait entre ses lèvres closes.

C’est alors que le thé fumant de la demoiselle parvint jusqu’à sa table. Comme pour se réchauffer un peu, Alix entreprit de poser ses mains autours de la tasse, tout en écoutant patiemment les paroles du trentenaire assit en face d’elle. Tentant sans doute de détourner, en partie, la conversation, il insista pour évoquer le contenu du bouquin. Alix était toujours très enthousiaste lorsqu’on parlait de ses écrits. Après tout, elle en était plutôt fière. Ca provenait de son âme et elle avait su le poser sur du papier glacé pour permettre, à d’autres, de se redécouvrir un peu. Elle se décida alors à répondre à la question de Paris. « Disons que ça s’inspire un peu de moi, mais aussi d’autres personnes de mon entourage. » Elle éludait forcément un brin de vérité. Pourrait-il le lui reprocher ? Pas tellement, étant donné la situation. Aussi préféra-t-elle assurer ses arrières en lui quémandant sa carte professionnelle. Et cela ne troubla pas l’homme, bien au contraire.

Bien qu’elle soit rassurée sur son identité, Alix ne peut s’empêcher de vouloir connaître le fin fond des événements. Pourquoi s’intéresse-t-il à elle ? Et surtout : pourquoi ne rien lui avoir dit, au téléphone ? Bien sûr, elle se doute légèrement de la réponse. Et là, il lui retourne une question bien pensée : l’aurait-elle rencontré, le cas échéant ? Alix se tait quelques secondes. Elle se mord la lèvre inférieure et remet une mèche de ses cheveux derrière son oreille, tout en réfléchissant. « Sans doute que non. » Admet-elle avec franchise. Elle aurait eu trop peur de rencontrer cet homme étrange, dans ce parc. Néanmoins, après quelques minutes de discussion, Paris lui apparaissait moins « fou furieux » que dans ses souvenirs. Il avait l’air calme. Posé. Professionnel.

Cependant, Paris n’a pas été totalement transparent. Il l’avoue, le concède, et se lance dans une tirade révélatrice. Ainsi donc, Alix comprend que la ressemblance avec cette fameuse « Joyce » est plus que troublante. D’ailleurs, ça commence légèrement à perturber la jeune femme qu’elle est. Serait-ce possible qu’elle ait un sosie ? Elle l’ignore. Avant aujourd’hui, elle ne s’est jamais posée la moindre question sur ce sujet. Quoiqu’il en soit, le metteur en scène finit par lui demander si elle a, elle aussi, déjà perdu un proche. Ça inflige un coup de poignard à la brune. Repenser à sa mère, disparue prématurément, lui rappelle que la vie est fragile. Et pas toujours rose. Elle sourit tristement à Paris, baissant les yeux sur son thé. « Ma maman. » Explique-t-elle, sans réellement en dévoiler d’avantage. Ca ne fait que deux ans. C’était trop tôt et trop violent. Injuste. Ceci dit, il paraît que c’est dans l’ordre des choses. Perdre ses parents est une fatalité de l’existence humaine. Dans le cas présent, c’est juste survenu plus rapidement que prévu.

Quoiqu’il en soit, Paris a mis le doigt sur un sujet sensible. Enfin, il dévoile son jeu. Alix comprend de mieux en mieux sa requête. Elle boit un peu de sa tisane, tandis qu’elle réfléchit à la question qu’il vient de lui poser. Que ferait-elle, si elle découvrait que sa propre mère avait un sosie, ici, à Seattle ? Elle redresse son regard dans celui, troublant, de Paris. « J’imagine que, comme vous, j’essayerais de comprendre. » Admet-elle. Même si, dans le fond, cela lui paraît totalement improbable. Après tout, les sosies sont souvent des imitateurs volontaires, bien plus que des étrangetés de la nature. Comment l’expliquer, alors ?

Alix se détend légèrement. Ses muscles se décontractent, tandis qu’elle pense. Puis, les questions commencent à s’immiscer dans son esprit. Elle ne parvient pas à comprendre comment tout ceci est possible. Aussi, elle ressent le besoin oppressant d’être certaine. Alix plonge alors ses yeux dans ceux de Paris, à la recherche de la vérité absolue. « Je lui ressemble autant que ça ? » Questionne-t-elle, espérant qu’il puisse apporter une preuve supplémentaire à ses paroles insensées. Au fond d’elle-même, Alix espère que c’est une folie passagère. Que le pauvre homme a perdu l’esprit et qu’elle ne ressemble que très peu à cette « Joyce ». Parce que, le cas contraire, elle ne saurait comment l’expliquer. Et cela voudrait dire qu’il y a, dans son existence, quelque chose d’étrange. D’anormale.


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MessageSujet: Re: I will follow you into the dark [Alix]   I will follow you into the dark [Alix] EmptySam 10 Nov 2018 - 9:04

I will follow you into the dark

Alix reste constamment sur la réserve. C'est frustrant mais compréhensible. Je déteste la voir ainsi, prendre des pincettes et des distances mais je n'y peux rien. La première façon que j'ai eu de l'aborder ferait froid au dos à n'importe qui. J'écoute attentivement ce qu'elle me laisse comme informations à propos de son livre, c'est à dire, pas grand chose pour que je puisse réellement savoir s'il y a un intérêt à adapter celui-ci. S'il y a matière à approfondir les sentiments sur l'image, à les rendre réels ou si c'est tout simplement un livre oublié. Ecrit mais simplement parce qu'à ce moment, il fallait en sortir un. Il les connaît les éditeurs et leur pression. Je tente alors de creuser. C'est aussi ça, mon métier. Surtout quand ça me tient réellement à coeur. "Alors, tu aurais des raisons plus qu'évidentes à adapter celui-là en particulier?" Qu'est-ce qui, en fait, je me le demande, le rendrais plus adaptable que les autres. Plus beau à décortiquer pour en sortir tout ce qu'il y a de bon à mettre sur un écran. Je patauge et j'ai besoin qu'elle m'aide mais elle a encore du mal à se projeter, je le sens bien.

Je suis content qu'elle finisse par admettre que j'ai eu raison, en quelque sorte de cacher la vérité, juste le temps d'avoir un peu de son attention. Je lève un peu les yeux, appuyant sur l'évidence même. Sans ce petit mensonge, je n'aurais pas pu la rencontrer. J'apprends par la suite qu'elle a perdu sa mère. Là encore, elle n'en dit pas plus. Si bien et tant bien qu'elle ne fait que m'intriguer encore plus. Sur sa vie, sur ses pensées, sur ses blessures. Je meurs d'envie de la connaître. J'essaie alors un "C'était il y a longtemps?" Même si je sais qu'après deux ans, je ne suis toujours pas remis de la mort de Joyce et que le deuil ne se comptabilise pas. Il n'y a pas de date limite. La tristesse, elle s'en va et elle revient presque aussi soudainement. Je grimace quand je l'entends me vouvoyer et j'ai presque envie de dire Merde au monde, à ce destin, capable de me faire subir cette violence. Le sosie de ma femme. Les même yeux, les même lèvres, la même voix et le même regard qui me vouvoie, comme si j'étais un inconnu. La vérité est cruelle, bon sang, j'en suis un, à ses yeux. Je soupire. "Tutoie moi, je t'en prie." Et c'est bien plus une supplication qu'une demande sans équivoque. Ce vouvoiement est presque aussi douloureux que le fait de ne pas pouvoir la toucher. De savoir qu'elle a le même corps mais pas le même esprit. Qu'elle n'a rien de moi. Qu'elle ne m'aime pas.

Elle concède qu'elle essaierait de comprendre et je la remercie de sa sincérité, content au fond de moi, qu'elle ne se soit pas braquée devant mes aveux. "Et toi? Tu ne veux pas comprendre?" Je pense, qu'à sa place, je serais assez perturbé d'avoir un sosie. Un homme identique à moi mais qui n'est pas moi. Surtout que, la génétique ne trompe pas en général et même s'il y a des ressemblances, le fait d'être identique reste compliqué. Impossible. Sauf dans la cas d'une jumelée. Et je me rends compte, à sa dernière question, qu'en fait Alix n'a juste pas conscience du degré de ressemblance. Elle m'entend le dire depuis la dernière fois, elle y pense mais ne peut l'imaginer concrètement. Elle ne sait pas réellement de quoi je parle et elle peut même imaginer qu'à cause de mon chagrin j'exagère. J'hésite à lui rendre la vie difficile pendant un moment, alors qu'elle me regarde avec des yeux pleins d'espoir. Je le vois, elle aimerait que ce soit moi qui délire, que rien de ce que j'annonce soit vrai. Je choisis pourtant la vérité puisque c'est ainsi que j'ai réussi à la mettre un peu plus en confiance. Je glisse ma main dans ma poche en me penchant sur la côté, sors mon porte-feuille, m'arrête en fixant un moment la photo, prenant moi-même un peu conscience de la folie du moment. Puis, je laisse la photo glisser sur la table, dans sa direction. "Je te laisse constater par toi-même." Datée et actée, cette photo ne peut pas être un montage et à part pour la couleur de cheveux, que Joyce avait l'habitude de foncer un peu, contrairement à Alix. Rien, absolument rien ne diffère. Si ce n'est que c'est une photo de sa femme avec Lena dans ses bras, assise dans le fauteuil en osier de sa chambre de petite fille. Photo qui me fend le coeur, chaque fois que je la voix. "C'est notre fille..." Je prends la peine de préciser sans rajouter quoi que ce soit, la laissant alors digérer l'information.


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MessageSujet: Re: I will follow you into the dark [Alix]   I will follow you into the dark [Alix] EmptySam 10 Nov 2018 - 13:51

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Décidément, la vie bien tranquille de la jeune Alix semblait prendre un virage à cent quatre-vingts degrés. En quelques jours, une vérité dérangeante risquait de mettre à mal tout ce dont elle était persuadée, notamment ses origines. Pour l’heure, elle l’ignorait encore. Tout ce dont elle était persuadée, c’est que la présence de Paris McBetty n’était en rien hasardeuse mais calculée. Ceci dit, l’intérêt qu’il portait aux romans de la brune témoignait de son professionnalisme. Ca et le fait qu’il possédait une carte de visite, bien évidemment. Alix s’en était assurée. Et maintenant, ils parlaient gentiment d’un potentiel contrat. L’égo de la trentenaire s’en trouvait flatté. Néanmoins, une petite voix lui murmurait de rester méfiante. Les intentions de Paris n’était pas totalement dévoilées. Et la ressemblance avec « Joyce » paraissait être l’élément déclencheur de ce potentiel film. Aussi voulait-elle être rassurée sur le fait que ce n’était pas là la seule et unique raison de cet intérêt soudain. Lorsque le metteur en scène l’interrogea sur son œuvre, Alix comprit qu’il était sérieux. Elle réfléchit alors quelques instants, afin de donner la réponse souhaitée. « Parce qu’il s’inspire d’émotions que j’ai personnellement vécues et que je vis encore. Dans ce roman, je n’ai rien inventé. J’ai juste posé sur papier ce que mon cœur me dictait. Et je pense que ça le rend authentique à bien des égards. » Elle se livrait enfin d’avantage. Un petit pas qui marquait une progression dans la discussion.

Hélas, les tourments de l’un et de l’autre refirent surface. Irrémédiablement, Alix ne put s’empêcher de questionner son potentiel futur collaborateur sur les derniers événements qui les liaient. Elle découvrit, avec tristesse, qu’il avait perdu « Joyce ». Elle n’avait pas simplement pris ses affaires pour rejoindre un autre amant ; elle était décédée. Et, en regardant les yeux de son interlocuteur, la brune sut que « Joyce » était probablement plus qu’une amie ou une sœur. Sans doute était-ce une histoire d’amour inachevée, rendant le goût de l’amertume dans la bouche de Paris. Mais elle n’en était pas encore certaine. Ceci dit, elle n’osa pas encore demander.

Ils évoquèrent alors la mort et Alix dut parler, à son tour, du décès d’un proche. Sa maman lui manquait terriblement, depuis ses deux dernières années. Toutefois, il était nécessaire d’en effectuer le deuil. Elle devait continuer de vivre, Alix, même si un pilier de sa vie venait de disparaître à jamais. Elle baissa ses yeux sur sa tisane, affectée de repenser à son chagrin. « Il y a deux ans. » Sa gorge était serrée. Elle ne parlait guère, à haute voix, de sa peine. C’était bien l’une des premières fois. Et cela lui provoquait toujours autant de souffrance. « Elle s’est battue cinq ans contre un cancer. Et il a fini par gagner la guerre. » Précisa-t-elle, les yeux dans le vide ; les pensées ailleurs. En quelques secondes, des images venaient la hanter à nouveau.

Le jeune homme lui demanda si elle pouvait, désormais, le tutoyer. Cela ressemblait plus à une requête qu’à un ordre. Alix fut surprise. Cependant, elle se contenta d’hocher fébrilement la tête, en remontant ses yeux dans ceux du metteur en scène. Il avait, vraisemblablement, besoin de comprendre. Cette ressemblance était-elle si frappante, si évidente ? La brune l’ignorait. Mais, devant la conviction de Paris, elle fut troublée. Surtout lorsqu’il lui demanda si elle n’était pas curieuse. Pris de court, elle entrouvrit ses lèvres. Perturbée. Perplexe. Que répondre face à cela ? « Je... Bonne question. » Admit-elle. Il faut dire qu’elle n’y avait pas songé plus que cela, persuadée qu’il s’agissait d’une terrible méprise. C’est alors qu’elle eut l’idée de lui demander des précisions sur cette appellation de « sosie » - tout en espérant lui démontrer que ce n’était pas la vérité.

Paris sortit son porte-monnaie et, de ce dernier, une photographie qu’il déposa sur la table, la glissant jusqu’à Alix. La jeune femme retenait son souffle. Elle ne parvenait pas à respirer, tandis qu’elle observait déjà le bout de papier, à l’envers. Délicatement, elle le prit entre ses doigts et fut époustouflée. « Oh... woah… » Furent les premiers sons qui sortirent de sa gorge. Les yeux écarquillés, elle porta sa main à sa bouche. Il n’y avait rien à dire : c’était elle. Ou plutôt, c’était Joyce. Elles ne se ressemblaient pas : elles étaient identiques (ou presque). Si Alix n’était pas si jeune, et n’avait pas si bonne mémoire, elle aurait pu se troubler à penser que c’était elle sur la photographie.

Et là, la vérité lui éclata à la figure : cette femme était décédée. Son sosie était mort, comme sa propre mère. Elle avait laissé derrière elle un mari et une fille. Submergée par un sentiment étrange, inconnu, les larmes lui montèrent aux yeux. Alix ressentit, subitement, un vide profond. Comme si une partie de son âme venait de s’envoler. Et là, une perle saline naquit au bord de son regard et glissa sur sa joue blême. « Je… je suis désolée… » Souffla-t-elle. S’excusait-elle de la ressemblance ? De ne pas l’avoir cru ? De pleurer ? Du décès de Joyce ? Sans doute un peu tout cela à la fois. Reprenant ses esprits, elle effaça la goutte d’eau de son visage et tendit la précieuse photographie à Paris. « Vous avez... » Elle se tut, se rendant compte qu’elle le vouvoyait encore. Désormais, elle savait qu’elle avait le droit à plus que cela. Incontestablement, elle venait d’entrer dans son intimité. Ils se connaissaient à peine, mais ils étaient liés. « Tu as une très belle fille. » Dit-elle, avec un sourire, essayant de rendre la situation moins pénible.

Néanmoins, les questions se bousculaient dans son esprit. La brune s’adossa contre sa chaise, le regard livide. Elle cherchait une explication, sans en trouver. C’était atrocement perturbant. « C’est… insensé… » Murmura-t-elle, en fixant sa tasse avec une espèce de détresse dans la voix. Non, elle ne comprenait vraiment pas comme c’était possible. Ni pourquoi elle ressentait un trou béant dans sa poitrine. Comme si elle était connectée à cette femme. Et, inconsciemment, Alix posa sa main sur son torse, là où se trouvait son cœur. Il pleurait de chagrin. Et elle, elle était incapable d’en saisir le sens. Pas encore.


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MessageSujet: Re: I will follow you into the dark [Alix]   I will follow you into the dark [Alix] EmptyDim 11 Nov 2018 - 12:05

I will follow you into the dark

Je ressens un certain soulagement quand Alix finit enfin par se confier en partie sur son livre, sur sa personne. J'ai l'impression d'être un peu plus proche d'elle en apprenant, qu'en effet, ce livre s'inspire d'elle, de ses sentiments, de son histoire. Je suis heureux de l'avoir lu et d'avoir pu entrer, même un peu dans sa tête afin de me rapprocher, même simplement sur papier. "Je suis d'accord. Çà le rend authentique et je prône l'authenticité, si tu me fais confiance, c'est ce que je ferais ressortir, avec ton aide." Parce que j'ai autant envie de mettre mon projet en oeuvre que de lui plaire et de rendre hommage à ses écrits. Cette histoire m'a touché, comme elle a dû toucher un monde incalculable et je suis fier de me dire que je serais celui qui décide d'en faire une histoire en 3D.

La date du décès de sa mère coïncide totalement avec celle du décès de ma femme et l'ironie du sort me percute tout autant que sa ressemblance avec elle. On a tous les deux perdus un être cher et je vois dans ses yeux que comme moi, la souffrance est toujours là. Peut-être même ne s'en ira-t-elle jamais complètement. Pendant un instant, on est sur la même longueur d'ondes, on se comprend. "Je suis sincèrement désolé." Cette maladie est une chienne et Alix est la première à le savoir. Elle ne pardonne pas. Le combat est difficile et s'il se solde par un échec, il est cuisant, destructeur. Dans ce moment de compréhension intense, j'en profite pour lui prouver, en quelque sorte, que je ne faisais pas que minimiser la ressemblance. Je l'observe, elle prend un moment avant d'attraper la photo, sûrement parce qu'elle se reconnaît déjà de loin. Peut-être même par peur mais elle finit par la prendre et comme moi, elle est scotchée. Ce qui donne un peu de poids à mon moment de délire intense lors de notre dernière rencontre. J'hoche la tête quand elle s'exclame, choquée. "Je sais." Je lâche simplement pour confirmer ses dires, son étonnement et l'évidence. Les même. Ce sont les même.

Je reste interdit lorsque je remarque l'émotion la prendre d'assaut. Je ne m'attendais pas à une réaction aussi forte de sa part. Elle s'excuse et je ne peux m'empêcher d'être dans l'incompréhension totale. "Quoi? Pourquoi?" Je récupère la photo, un peu perdu, perdant mon regard sur Alix, cherchant à expliquer ses larmes, cette souffrance. "Tu... " Au vu de sa réaction, je m'imagine immédiatement qu'elle connaissait en fait Joyce, qu'elles étaient même liées. Je n'ai pas le temps de continuer ma phrase que déjà, elle me précise que j'ai une très belle fille. Un sourire apparaît sur mon visage. "J'ai l'habitude de dire que c'est le portrait craché de sa mère mais maintenant ça me semble presque ironique et erroné." Je range la photo. "Elle s'embellit de jour en jour." Je souris à présent avant de regarder Alix à nouveau. "Tu as l'air affligée et surprise en même temps. Je suis un peu curieux. Qu'est-ce que tu as ressenti?"

Elle ne semble pas s'en remettre. Je la trouve réellement bouleversée pour une personne qui n'est pas sensée connaître Joyce. Comme si elle souffrait d'apprendre la mort d'un proche trop tard, avec énormément de retard. Inquiet, je finis par lui demander, en la voyant toucher sa poitrine. "Ca va?"

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MessageSujet: Re: I will follow you into the dark [Alix]   I will follow you into the dark [Alix] EmptyVen 16 Nov 2018 - 13:36

I will follow you into the dark

Oh douce Alix. Innocente brune que la vie ne semblait pas vouloir épargner. Elle ne s’attendait pas à ce que sa vie devienne, subitement, plus compliquée. Elle aimait les choses simples, Alix : la beauté d’un crépuscule, le sifflement d’un oiseau, le parfum d’une fleur encore endormie. Alors, pourquoi est-ce qu’il fallait que son destin soit semé d’embûches et de problèmes ? De plus, il s’agissait-là d’événements qu’elle ne pouvait pas défaire en claquant des doigts. D’ordinaire, elle traitait des énigmes sans prise de tête : réussir à lisser sa tignasse indomptable, recommencer trois fois le chapitre qu’elle était en train d’écrire, nettoyer la tâche de vin rouge sur son canapé. Là, il s’agissait de tout autre chose : un mystère absolu. Comment cette femme, sur cette photographie, pouvait-elle lui ressembler autant ? Cela paraissait improbable. Inimaginable. Irréel. Alix dut presque se pincer la peau pour s’assurer qu’elle n’était pas en pleine rêverie. Pourtant, les émotions qu’elle ressentait, à cet instant, la frappèrent si violemment qu’elle sut qu’elle ne dormait pas.

Les mots manquaient à la brune pour exprimer ce qui l’affligeait autant. Tout ce qu’elle réussit à murmurer était un pauvre « je suis désolée ». Et cela interloqua aussitôt Paris, le veuf, qui la fixait avec étonnement. Pourquoi s’excusait-elle ? Il avait envie de savoir. Elle redressa ses yeux chocolat dans les siens, perturbée. « Parce que… ta peine doit être immense. » Répondit-elle avec hésitation. Elle ne pouvait pas se mettre à la place du trentenaire. Elle avait perdu sa mère, il y a deux ans de cela. Mais était-ce comparable ? De plus, il devait désormais vivre avec le miroir de sa femme juste en face de lui : elle-même. Un sosie si parfait que le monde entier aurait pu s’y méprendre. Surtout eux, finalement. Elle comprit à cet instant qu’il devait souffrir énormément. A sa place, du moins, c’est ce qu’elle ressentirait probablement : de la tristesse mélangée à de l’incompréhension.

Mais cela ne s’arrêta pas aussi aisément. Le cœur d’Alix, lui aussi, se mit à saigner d’une terrible façon. Comme si elle avait croisé le chemin de Joyce, des années auparavant, et qu’elles s’étaient liées d’une sincère amitié. Et là, elle se rendait soudainement compte que sa meilleure amie, sa sœur, avait disparu à jamais. Pourtant, Alix pouvait affirmer une chose : ce n’était pas le cas. Jamais elle n’avait rencontré Joyce. Ni hier, ni il y a vingt ans. Elles étaient deux étrangères reliées d’une drôle de façon. Lorsque Paris évoqua leur fille, qui s’embellissait chaque jour d’avantage, Alix fit un maigre sourire. Hélas, elle fut rattrapée par la sensation de manque, au fond de ses tripes, et des larmes se mirent à jaillir de ses yeux – qu’elle effaça avec honte du revers de sa main. Le metteur en scène voulut en connaître la raison. Elle le regarda, incrédule. « Je... je n’en sais rien… » Admit-elle à contrecœur. Il n’y avait aucune logique à ce qu’elle vivait. A ce qu’ils vivaient tous les deux. Elle posa ses mains sur sa poitrine, sentant son palpitant se déchirer un peu à chaque battement. Puis elle ferma légèrement ses paupières, cherchant l’honnêteté au fond d’elle-même. « C’est comme si... comme si on avait été proches. Et que, tout d’un coup… je réalisais qu’elle n’était plus là. » Elle rouvrit ses yeux mouillés et déposa ses mains sur la tasse de thé chaud, espérant trouver des réponses dans le silence. Mais rien. « Sauf que c’est impossible. Je ne la connaissais pas… » Explique-t-elle, la gorge nouée. Cependant, tout au fond d’elle-même, Alix entendait une petite voix lui chuchoter que, peut-être, elle n’était pas si loin que cela de la vérité. Elle redressa alors son regard dans celui de Paris, perturbée. « Est-ce… est-ce qu’elle a de la famille ? Je veux dire… en dehors de toi et votre fille ? » Curiosité ou intuition ? Elle l’ignorait. Mais, subitement, Alix avait envie d’en savoir plus sur son « sosie ». Et, aussi, espérait-elle dénicher les réponses à ses questions dans un avenir proche.


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MessageSujet: Re: I will follow you into the dark [Alix]   I will follow you into the dark [Alix] EmptySam 17 Nov 2018 - 8:10

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"Ta peine doit être immense." J'ai un mouvement de recul à cette phrase, sur ma chaise, je me sens tout à coup comme pris sur le fait. Comme un homme en qui elle a vu clair. C'est tellement facile de cacher le mal-être aux yeux des autres. Surtout en étant metteur en scène. Les comédiens, je les connais bien et je n'ai aucun mal à les imiter. Je n'ai aucun mal à changer la vérité pour qu'elle paraisse plus belle encore. C'est ainsi que je montre à tout le monde que je tiens le coup, que je vais bien quand il me faut, en vérité, des anti-dépresseurs et des somnifères pour tenir le coup. Le fait qu'elle me lise tout à coup, comme un livre ouvert me prend au dépourvu et me donne, juste un court instant, l'envie de prendre mes jambes à mon cou. La douleur au fond des yeux mais plus une larme, ou invisible, je finis par jouer la même carte encore une fois. Celle de la sincérité. La voix brisée, je finis par répondre. "C'est un euphémisme." Il n'y pas de mot pour la qualifier, même immense n'est pas acceptable et si j'avais pensé, un seul instant que voir Alix, la rencontrer, l'écouter panserait la peine. J'avais tort. Cette rencontre me rappelle surtout combien il m'est difficile de vivre sans elle. La voir encore et toujours sans jamais l'avoir. Tout comme Alix.

Ses larmes m'interrogent. Est-elle sensible au point que la souffrance de l'autre finisse par la toucher ou connaissait-elle en fait Joyce? Se rappelle-t-elle de quelque chose? N'importe quoi, même une bribe d'elle serait bonne à prendre et j'ai de la chance parce qu'en ce moment, ce ne sont pas que des bribes qui me reviennent mais bien plus que cela. Mais voilà, elle n'en savait rien la jolie brune. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait ressentir, si ce n'était qu'elle pleurait. Elle pleurait réellement et, bien contre moi, je détestais voir des larmes sur ses joues. Je m'en voulais même de la faire pleurer. Pourtant, elle tente de s'expliquer pour que je comprenne. Je la vois prendre sur elle et je suis touché. Touché qu'elle veuille partager avec moi ce ressenti. Quand je l'entends parler de proximité, je comprends que ce n'est pas que de ressemblance physique dont elle parle. Elle en parlerait même presque comme d'une âme soeur. Je tique. Et si c'était le cas? Après tout, d'avant son adoption, Joyce n'avait que très peu de souvenirs et elle ne savait jamais dire d'où elle venait exactement. Comme si Alix réfléchissait aussi rapidement que lui, elle finit par lui poser la question. "Joyce n'avait que son père adoptif et il est mort juste avant notre mariage. Elle ne savait pas grand chose de sa vie avant son adoption. Elle avait également une meilleure amie, Charlie. Elles se connaissaient depuis toujours mais là encore, après l'adoption. Qu'en est-il de toi?" Je la regarde, navré de ne pas pouvoir aider sa souffrance à s'amoindrir. Peut-être faut-il qu'elle la consume pour pouvoir s'en dépêtre. Tout comme moi. Désolé pourtant, je lui lâche doucement. "Navré de te faire endurer ce moment." Gardant pour moi le fait que je n'aime pas du tout la voir souffrir. Ce serait tellement étrange de le lui dire alors que, je ne suis qu'un inconnu à qui, elle fait à peine confiance.

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MessageSujet: Re: I will follow you into the dark [Alix]   I will follow you into the dark [Alix] EmptyDim 25 Nov 2018 - 14:56

I will follow you into the dark

Personne ne pouvait s’imaginer la peine que ressentait Alix. Tout comme celle de Paris, qui devait être tout aussi douloureuse – si ce n’est plus. Chacun réagissait comme il le pouvait face à la mort. Certains préféraient l’occulter, d’autres s’y confrontaient avec bravoure. Inconsciemment, Alix avait tenté de ne pas réaliser que sa mère était mourante. Elle voulait garder le fébrile espoir, jusqu’au bout, d’une soudaine et miraculeuse guérison. Elle avait, ceci dit, eu tort : les prières ne changèrent pas le destin de cette femme qui l’avait élevée et aimée. A la différence du metteur en scène, la brune avait eu du temps pour se préparer à cet « abandon ». Elle avait pu dire ce qu’elle avait sur le cœur à cette femme qu’elle affectionnait tant, avant qu’elle ne s’éteigne. Avant qu’il ne soit trop tard. Et ça, c’était une chance. Malheureusement, Paris avait sans doute perdu sa femme tragiquement – c’est ce qu’Alix en avait déduit, peut-être à tort. Du jour au lendemain. Sans que rien ni personne ne puisse le mettre en garde. C’était arrivé. C’était terminé. La brune trouvait ça fort cruel. C’est pour cela qu’elle ne parviendrait sûrement pas à se positionner à la place de Paris McBetty.

Ils décidèrent d’aborder plus en profondeur la ressemblance frappante entre les deux jeunes femmes. Alix était certaine qu’elle parviendrait à mettre le doigt sur un événement clef. Quelque chose qui pourrait les aiguiller sur la piste de la réponse. Hélas, rien de ce qui fut dit ne parvint à rassurer la brune, qui se décomposa, fortement déçue. Elle baissa les yeux sur son thé, avec une amertume dans la bouche. Décidément, il y avait tant de mystères autour d’elle et Joyce ! Ca l’agaçait presque. Toutefois, elle n’allait pas se plaindre. Alix n’y perdrait pas autant que Paris, dans cette histoire. Pourtant, son instinct lui murmurait qu’il y avait plus à creuser. Mais où ? Bonne question. « Je suis navrée d’apprendre qu’elle n’avait pas beaucoup de famille… » Ce point-là a toujours été important pour Alix. Elle désirait plus que tout reproduire le schéma heureux de ses parents : vivre dans le brouhaha incessant des enfants qui crient, donner et recevoir de l’amour à profusion, être totalement épanouie dans un rôle de mère. Savoir que Joyce n’avait pas connu une enfance plus dynamique, entourée, la rendait affreusement triste. Ceci dit, lorsque Paris s’excuse de lui faire endurer tout ceci, la jeune femme tique. Elle le regard, plein de tendresse, et pose sa main sur la sienne. « C’est moi qui suis désolée pour toi. Je dois te rappeler tellement de souvenirs… » Puis, elle se rend compte de la situation : elle n’est pas Joyce. Juste un sosie rencontré au hasard. Ensemble, ils n’avaient rien bâti. Tout ceci appartenait à Joyce et Paris. Pas à elle. Cela la foudroya brutalement, tant et si bien qu’elle délogea précipitamment sa paume de celle du metteur en scène.

Alix, par préservation, décida de changer de sujet et de répondre à sa précédente question. « J’ai grandi dans une grande famille. Nous sommes huit enfants. On est tous très proches. Plus encore depuis le décès prématuré de notre mère… » Affirme-t-elle, avec une once de mélancolie dans la voix. Parler de sa mère au passé est encore difficile. Elle a toujours l’impression qu’elle finira par franchir le seuil de la porte d’entrée en riant aux éclats. Quoiqu’il en soit, Alix tentait de réfléchir malgré tout. Histoire de trouver enfin une explication à fournir à Paris, pour qu’il puisse effectuer son deuil en toute liberté. « Mais, contrairement à Joyce, je n’ai pas été adoptée. Du moins, pas que je sache... Et je suis persuadée que mes parents ne l’auraient pas abandonnée. Ils ont toujours voulu une famille nombreuse. » Dit-elle en se frottant le bas de son visage, les yeux perdus dans sa réflexion. Non, décidément, elle ne comprenait pas comment c’était possible qu’elles se ressemblent autant.


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