I think I like you... | Enaël

Elliott était nerveux. Terriblement nerveux. Et pour cause. Aujourd’hui, il allait rendre visite à Enaël. Jusqu’ici, ils ne s’étaient vus qu’une seule fois lors de la convention à laquelle Elliott avait été invité. Avant ça, ils se parlaient en ligne et ils se parlaient plutôt pas mal. Le jeune homme l’avait rapidement considéré comme un ami, mais après l’avoir rencontré, il ressentait autre chose. On pouvait même dire qu’il avait quelque peu craqué sur lui. Il était mignon et vraiment gentil, drôle… bref, il faisait un peu chavirer le cœur d’Elliott depuis ce jour-là. Voilà pourquoi il se sentait si nerveux à l’idée d’aller chez lui. Nerveux et impatient en même temps. Car il avait quand même très envie de découvrir son lieu de vie, d’en apprendre un peu plus sur lui et surtout… de rencontrer son chaton ! Il avait tellement gagatisé devant une simple photo qu’en vrai, ça allait être encore pire. Il avait demandé à son père de l’emmener chez Enaël, disant simplement qu’il allait voir un ami. Il avait de la chance que ses parents n’étaient pas du genre à lui faire passer des interrogatoires. Et puis, c’était la vérité. Enaël était un ami. Un ami terriblement mignon, un ami qui faisait battre son cœur plus vite que d’habitude, un ami qui avait failli lui faire faire un malaise après l’avoir embrassé sur la joue lorsqu’ils s’étaient quittés à la convention. Bon sang, il devait se reprendre ! Le voilà en train de se demander comment s’habiller, ne voulant pas trop en faire, mais ne voulant pas paraître négligé non plus. Non pas qu’il ait déjà eu l’air négligé. En fait, il se prenait un peu la tête pour rien et finalement, il mit au moins deux fois plus longtemps à se préparer que d’habitude.

Quoiqu’il en soit, il finit enfin par arriver devant chez Enaël, insistant évidemment pour entrer seul, sans son père. Ce serait la honte, non ? Et puis, il savait se débrouiller seul une fois hors de la voiture. Il salua son père et lui promit de l’appeler dès qu’il voulait rentrer, puis il sonna chez Enaël. Une fois la porte ouverte, il entra dans l’immeuble et emprunta l’ascenseur jusqu’à l’étage où habitait le jeune homme. Alors qu’Elliott s’approchait de la porte en question, il sentit son cœur s’affoler. Il avait même l’impression qu’il allait sortir de sa poitrine. Mais lorsque son ami lui ouvrit la porte, toute sa nervosité s’envola d’un coup. Il lui adressa un grand sourire et l’incita à lui faire un câlin. Parce qu’il en avait envie. Et parce qu’Enaël sentait bon. Et parce que… parce que ! Il sentit ses joues s’enflammer et espéra ne pas être trop rouge tout de même. Merde. « Hey ! Merci de m’ouvrir les portes de ton humble demeure ! » Il lui sourit doucement, puis entra dans l’appartement, cherchant aussitôt une petite boule de poils du regard, mais il ne la vit pas. « Où est Leo ? » Il tira la langue, comme un gamin. « Il va de soi que je ne suis venu que pour lui ! » Il lâcha un petit rire avant de se souvenir qu’il avait ramené quelque chose pour Enaël. « Oh ! Attends ! » Il attrapa le sac qu’il avait accroché à l’arrière de son fauteuil, le posa sur ses genoux, l’ouvrit et en sortit un petit tupperware qu’il tendit à son ami. « Des muffins faits maison. Je les ai préparés ce matin avec ma mère. Rien que pour toi ! » Il en était plutôt fier. Surtout qu’il n’était pas réellement le genre à faire la cuisine et à passer des heures derrières les fourneaux. Mais il avait eu envie de faire plaisir à Enaël. Et puis, ses parents lui avaient toujours dit qu’il fallait apporter quelque chose à ses hôtes. Alors, en tant que jeune homme bien élevé, il l’avait fait.

« Bon, par contre…ne t’inquiète pas si tu as soudain l’impression d’étouffer. C’est normal. C’est le poison que j’ai mis dedans. » Il se mit à rire bêtement à sa connerie. « Plus sérieusement… je fais pas ça souvent, alors estime-toi heureux ! » Il se mit ensuite à examiner l’appartement, curieux de découvrir l’univers d’Enaël. « C’est sympa, chez toi ! » Lui aussi avait envie d’avoir son petit appartement à lui, mais pour l’heure, il préférait rester chez ses parents. C’était plus simple pour lui et puis, il aimait sa famille. Sans parler de la petite ménagerie, surtout ramenée par son frère. « Bon ! Tu me présentes ton petit coloc ou bien ? » Non, il ne perdait jamais le nord. Jamais.

Il s’est levé tôt ce matin. Il sait très bien qu’aujourd’hui, Elliott vient chez-lui. C’est un stress supplémentaire, à celui qu’il peut avoir chaque jour, surtout depuis qu’il lui parle très souvent. Il a réveillé son frère sans attendre, pour qu’il se lève du canapé, et qu’il parte de chez-lui. Il lui a expliqué qu’il attendait une fille, pour qu’il ne lui pose pas de question. Et surtout qu’il parte réellement, sinon il ne l’aurait jamais fait. Le jeune a été un peu surpris d’entendre ça de la bouche de son frère d’ailleurs, mais il était enthousiaste et pour une fois, il n’a pas fait trop d’histoire. Une fois tranquille, il s’est occupé du rangement de l’appartement, ainsi que du nettoyage. Il avait envie que ça soit parfait pour une fois. Qu’il n’y ait rien qui cloche. L’avis du YouTubeur est tellement important à ses yeux, qu’il ne peut pas paraître négligé, même s’il lui avait dit s’en ficher la dernière fois. Il essaie de ne pas trop prendre son temps. Ayant peur qu’il soit en avance. Après le rangement, il a filé sous la douche, en ayant réellement besoin. Il s’est préparé, pour être présentable. Encore plus que lors de leur première rencontre. Il a ensuite fait une vérification de toutes les pièces, pour être certain que rien ne traîne. Il a fait en sorte de cacher ce qu’il ne doit pas voir, surtout ce qui concerne son propre accident. Enaël se sent tellement coupable, qu’il fait toujours une fixation là-dessus. Il a tout gardé. Il a également changé son fond d’écran, pour qu’il ne soit plus une photo d’Elliott. Enfin, il a pensé à tout, ou presque tout. Sans doute qu’il a oublié deux trois choses, mais il ne pense pas que ça soit très important de toute façon.

Son cœur bat un peu plus vite quand il entend le bruit de l’interphone, mais il n’attend pas pour appuyer sur le bouton afin qu’il puisse rentrer à l’intérieur. Il passe quelques secondes devant le miroir pour voir si c’est bon. Attendant un petit peu, avant d’aller à la porte et d’ouvrir. Il sourit automatiquement en voyant Elliott. Il se baisse pour pouvoir lui faire un câlin. « - Coucou. Je suis content de te voir ici ! » Et c’est vraiment le cas. Il le trouve tellement beau en plus. Il ne peut pas s’empêcher de se le dire quand il pose les yeux sur lui. Mais il le laisse avancer, fermant la porte derrière eux. Il avance tranquillement, avant de rire légèrement. « - Vraiment ? Même pas un petit peu pour moi ? » Dit-il en se détendant presque directement. Il regarde autour de lui rapidement. Léo, n’est pas dans le salon. Probablement qu’il est dans la chambre, il a dû avoir peur quand son maître a passé l’aspirateur. Il ira sans doute le chercher, mais il est d’abords intrigué. Il pose les yeux sur le sac, puis sur le tupperware, qu’il finit par prendre. « - Quelle bonne idée ! Merci ça me fait plaisir. Surtout qu’ils sont faits spécialement pour moi. » C’est une attention qui le touche en tout cas. Ils ont l’air tellement bon en plus. Il se mord la lèvre avant de rire directement. « - Oh mais tu vas en manger avec moi. Au moins je suis certain que je ne risque rien. » Dit-il pour plaisanter. Il ne doute pas qu’ils soient bons de toute façon. Mais il ne mangera pas seul non plus. Il se rend dans la cuisine, les posant un instant. « - Merci. » Dit-il face à son compliment pour l’appartement. Pour le moment ça lui suffit. Il y a assez de place. Et c’est tranquille. « - Je vais te le chercher. » Il secoue la tête. Il se rend ensuite dans la chambre. Cherchant après le petit chaton. Qu’il retrouve finalement dans son armoire. Il a réussi à faire son entrée. Il le prend, lui faisant quelques caresses pour le rassurer. Puis il revient vers Elliott. « - Et voici monsieur Léo. » Il le pose en douceur sur son ami. Pour qu’il puisse faire sa connaissance. Sachant que ça lui ferait plaisir également. « - Tu veux boire quelque chose ? » Il demande en même temps, retournant vers la cuisine. Il sort quand même déjà deux verres, ne voulant pas le laisser sans rien du tout. Puis avec les muffins, ça peut être bien, on peut le dire. « - Ca a été pour venir ? Et comment tu vas ? Je n’ai même pas demandé. » Dit-il en levant les yeux au ciel, surtout pour lui-même.