i'm the new mary poppins (w/ sergei)

Alors que j’allais partir faire quelques petites courses pour moi, mon téléphone sonna. Au bout du fil, c’était l’agence au pair qui avait potentiellement une nouvelle famille pour moi. Mais je devais avant tout aller les rencontrer. On me proposa plusieurs dates et bien évidemment, je pris celle qui m’arrangeait le plus et qui ne risquait pas de me bloquer par rapport aux enfants. Heureuse d’avoir une possible nouvelle famille, j’allais faire mes emplettes le cœur léger. Ma famille actuelle n’était pas méchante ni mauvaise, mais disons qu’ils ne respectaient pas le contrat et après une visite de l’agence, ils s’étaient défendu sur le fait qu’ils n’avaient pas de moyens suffisants pour faire mieux. Il y a des règles strictes de vie et quand elles ne sont pas respectées, l’agence ne peut plus proposer de jeunes filles ou garçons pour gérer les enfants. Ils prennent une nounou à la journée, mais pas au pair. De plus, les enfants n’étaient vraiment pas faciles à gérer et je me faisais bouffer, même en voulant me faire respecter.

Une semaine passa et je me rendis à mon rendez-vous avec M. Kovacevik directement à son domicile. Je pris les transports pour rejoindre le quartier de Capitol Hill, m’aidant de mon gps sur téléphone pour rejoindre son appartement. Ca me semblait un peu plus riches, ne serait-ce que par les façades ou encore les bâtiments. Certains avaient un concierge, un portier… Clairement, c’était pas du tout le même quartier que là où j’étais actuellement.  Une fois devant l’immeuble, j’allais jusqu’à la porte que le portier m’ouvrit avec un sourire et une salutation. Je lui rendis, pénétrant à l’intérieur du hall d’entrée. J’allais jusqu’au petit comptoir où se trouvait un homme, celui-ci me demanda où je souhaitais me rendre : « Je viens voir M. Kovacevik, j’ai un entretien avec lui. » « Vous êtes ? » « Minerva Callahan. » Il prit le téléphone pour appeler, échangeant quelques mots avant de me donner le numéro d’étage. Je me rendis jusqu’à l’ascenseur et une fois les portes ouvertes, j’entrais à l’intérieur en appuyant sur le dernier étage. J’espérais vraiment que ça se passerait bien et qu’il accepterait de me prendre pour que je change de famille. Non pas que j’étais à plaindre, mais je tenais un minimum à avoir ma propre chambre et pouvoir réellement profiter de mon jour de congé. Je faisais fille au pair pour améliorer la langue, mais aussi pour partager avec une famille étrangère son quotidien. C’était le but de ces échanges linguistiques ! J’essuyais mes mains moites sur mes cuisses avant de sonner à la porte. Peu de temps après, la porte s’ouvrit sur un grand blond très séduisant et mon sourire s’élargit : « Bonjour M. Kovacevik, je suis Minerva Callahan ! » lui fis-je en présentant ma main en guise de salutation.

by beraberel

Aujourd'hui c'était le grand jour pour Sergeï. Il allait rencontrer la jeune femme qu'il allait probablement engager pour garder India. Bien que l'idée que sa petite princesse soit gardée par une inconnue, Sergeï se sentait aussi un peu soulager d'avoir une aide. En quelque sorte, maintenant, il se sentait complètement dépasser par sa petite puce de six ans. Dernièrement, elle avait eu une gastro violente qu'elle n'avait pas manqué de lui refiler. Comment refuser les câlins de son enfant malade ? Sergeï savait bien qu'il faisait à la fois office de père et de mère. Ce rôle lui allait très bien, sa mère n'avait eu de cesse de le lui répéter. Mais il se sentait épuisé ses derniers temps et il n'avait plus l'impression de profiter de sa fille. Les moments particuliers se faisaient rares surtout qu'il s'était mis à travailler un peu plus que la normale. Les ventes immobilières avaient chuté et il avait sauté sur l'occasion pour racheter un immeuble entier et faire des appartements dedans. Voilà un investissement des plus rentable. Alors que la réception l'avait prévenu de l'arrivée de la demoiselle, c'est à ce moment là que son artisan avait jugé bon de l'appeler pour régler quelque souci. La porte sonna et Sergeï jura en serbe avant d'aller ouvrir, le téléphone collé à l'oreille. La charmante demoiselle se présenta mais Sergeï agita la main pour l'inviter à entrer. L'artisan continuait de parler à l'autre bout du fil et Sergeï commençait à perdre patience. Tout en écoutant ce qu'il avait à lui dire, il invita la demoiselle à s'installer au comptoir qui séparait la cuisine du salon. Heureusement, India était à l'école.

Au bout de cinq longues minutes, il raccrocha et farfouilla dans les papiers que l'agence lui avait envoyé à propos de la demoiselle. Minerva Callahan. C'était pas commun comme prénom pour une française. Debout, de l'autre côté du comptoir en marbre, lui faisant face, Sergeï releva son visage et sourit, tendant sa main.

« Minerva donc ? Enchanté de vous rencontrer, appelez moi Sergeï. Excusez moi pour l'appel, c'était le travail. Vous désirez boire quelque chose ? Et profitez en pour me parler de vous... »

Le jeune serbe ne savait pas trop comment s'y prendre avec elle. C'était la première fois qu'il faisait appel à une agence de au pair. Bien entendu, si Minerva était retenue, elle aurait sa propre chambre et salle de bain et pourrait avoir ses week-end de libre. Mais Sergeï sentait qu'il avait vraiment besoin d'aide pour India. Il se sentirait peut être moins coupable d'être absent jusqu'à tard le soir. Il n'aurait plus à traîner India avec lui partout. Ce n'était pas une vie pour une enfant de six ans.

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J’étire un sourire lorsqu’il m’invite à entrer chez lui sans pour autant m’adresser la parole, puisqu’au téléphone. J’observe rapidement l’intérieur décoré sobrement, mais avec goût. Je m’installe sur un tabouret en attendant, regardant partout autour de moi. Je l’entends discuter par moment pendant quelques minutes, puis il raccroche et après avoir fouillé dans ses affaires, me tend sa main. Je lui sers également, un sourire sur les lèvres : « Minerva donc ? Enchanté de vous rencontrer, appelez moi Sergeï. Excusez moi pour l'appel, c'était le travail. Vous désirez boire quelque chose ? Et profitez en pour me parler de vous... » Je glisse une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, croisant les jambes pour mieux m’installer. « Enchantée également, Sergei. Je veux bien quelque chose oui, ce que vous avez, » lui répondis-je avec un sourire tout en réfléchissant à une bonne présentation. Je tiens à quitter la famille que j’ai actuellement et j’espère qu’il va m’accepter. « Vous connaissez déjà mon prénom et mon nom, je suis française et j’ai grandi à Lyon et en Bretagne. J’ai beaucoup voyagé lorsque j’étais plus jeune, je parle couramment le français et l’espagnol. Je pense que je ne me débrouille pas trop mal en anglais ? » Je lui souris. « J’ai fait des études d’architectures, mais je voulais avant tout parler plusieurs langues pour me spécialiser dans la conception d’hôtel de luxe, de palace ou de villas luxueuses. Mon rêve étant de travailler à l’étranger. J’ai donc fait une première année d’au pair en Espagne, puis me voilà ici pour ma deuxième année. » Je le remercie lorsqu’il me donne une canette, ouvrant celle-ci avant de poursuivre : « À Madrid, je m’occupais de trois enfants, enfin deux principalement. Un petit garçon de quatre ans et un autre de neuf ans, ils avaient aussi une fille de quatorze qui était plus autonome. Je leur ai appris le français… » Je passe une main dans mes cheveux, un peu nerveuse de ne pas le satisfaire. « Une fois revenue en France, je me suis dit que mes quelques connaissances en Anglais n’étaient pas suffisantes et j’allais pour partir en Angleterre, mais j’ai eu une opportunité ici, à Seattle. » Si j’avais su, finalement, je serai allée en Angleterre, mais ça peut encore changer. Je ne suis pas du genre à voir le verre à moitié vide.

« Sinon, eh bien, je pense que le reste est dans mon dossier. Notamment la raison de mon envie de changer de famille. Si vous préférez, avant de vous décider, que je garde une après-midi ou une soirée votre fille… cela ne me dérange absolument pas. » Je lui souris à nouveau, prenant une gorgée de ma boisson avant de la reposer sur le comptoir. « En tous cas, si je peux me permettre, vous avez un très bel appartement. Et vous avez une petite fille, m’a-t-on dit à l’agence, India, c’est bien ça ? » lui demandais-je.

by beraberel

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