I have a gift for you little Sis' | Mira

Il y a des jours où le sort s’acharne. Des voisins qui décident de faire des travaux dès huit heures du matin alors qu’on s’est couché tard dans la nuit. Une panne d’électricité qui dure presque une heure. L’eau chaude qui décide de faire grève. Une petite sœur chiante à en mourir et ce, dès le matin. La machine à café qui rend l’âme, ce jour spécifiquement. Bref, aujourd’hui, ce n’était pas son jour à ce pauvre Matthew. La journée s’annonçait mal et son humeur était aussi mauvaise qu’un nanar de série B. Matt s’était levé du mauvais pied et il avait déjà envie de retourner se coucher. Malheureusement pour lui, la journée ne faisait que commencer. Il prit une douche froide en quatrième vitesse, avala un bol de céréales avec du lait à défaut de boire du café bien chaud et il sortit de son appartement, la cigarette entre les lèvres en marmonnant vaguement un bref « A tout’ » à la benjamine de la famille affalée devant la télévision. Il devait racheter une cafetière au plus vite. Vivre sans café, ce n’était pas possible. Il était à cran, il avait peu dormi, il était fatigué alors commencer une journée sans caféine n’était pas de bon augure.

Il enchaina plusieurs cigarettes et s’avança jusqu’à sa moto avant de se stopper. Acheter un appareil ménager pour le ramener en moto n’était pas l’idéal. Dommage il n’avait pas pensé à ça et n’avait pas récupéré les clés de sa voiture dans son appartement. Sentant les nerfs monter, il soupira bruyamment et se résigna à utiliser les transports en commun. Cependant, quand on avait la poisse, on l’avait jusqu’au bout. A peine arriva-t-il à l’arrêt de bus que celui-ci partit aussitôt. Décidément, il aurait mieux fait de rester couché. Un juron s’échappa de ses lèvres et il tapa du pied contre un poteau. C’est à ce moment qu’un petit chaton roux sortit d’un buisson en miaulant. Matthew n’y prêta pas attention jusqu’à ce que le petit animal ne vienne se frotter contre ses pieds. Jetant un œil vers lui, il le regarda avec dédain avant de lancer un « fous le camp ! » retentissant. Il n’était pas d’humeur à ce que qui que ce soit vienne la faire chier, animal ou humain. Il tourna les talons, fonçant les sourcils et glissant ses mains dans ses poches en pestant intérieurement. Qu’avait-il bien pu faire pour mériter ça ? Il sortit une nouvelle clope qu’il alluma et glissa entre ses lèvres mais à mesure qu’il avançait des miaulements continuèrent de se faire entendre derrière lui. Lorsqu’il se retourna, il vit que le chaton était toujours là, à le suivre du mieux qu’il pouvait. Le dealer soupira. « Qu’est-ce que tu me veux toi ? T’es perdu hein ? » Ou plutôt abandonné, comme lui avait pu l’être par le passé. Lui aussi était-il un orphelin ? Le chaton s’assit devant lui et le regarda avec un air tellement adorable que même Matthew ne put jouer la forte tête. Il était peut-être con parfois, mais il n’était pas sans cœur pour autant.

Il s’accroupit et tendit une main vers la boule de poil qui s’avança immédiatement vers elle pour lécher le bout de ses doigts. Pour la première fois de la journée, un sourire se glissa sur les lèvres du livreur de pizza. Il ne pouvait décemment pas le laisser tout seul en pleine rue, il ne survivrait pas longtemps. S’occuper des plus démunis, il l’avait déjà fait avec ses sœurs dans le passé. Et encore maintenant d’ailleurs. Poussant un soupir de dépit, il attrapa le chaton pour le prendre dans ses bras. Il ne voulait pas le ramener chez lui, il devait déjà s’occuper de Monica qui vivait sous son toit. Cependant, il pouvait le ramener à la Brigitte Bardot de la famille, sa sœur Mira. Il n’hésita pas longtemps avant de prendre la direction de l’appartement de sa sœur, son cadeau au creux de ses bras.

Il frappa à sa porte une fois arrivé à destination et lorsque la blonde ouvrit, il lui mit immédiatement le chat dans les mains sans aucune explication. « Tiens cadeau. » Il entra sans rien dire de plus, sans même attendre qu’elle ne l’invite à le faire. A quoi bon perdre du temps. « J’espère que tu as du café ! » Elle avait une cafetière, mais avait-elle du café prêt à l’emploi ? Il allait le savoir très vite puisqu’il prit la direction de la cuisine sans attendre. Heureusement pour lui, la cafetière était pleine. Il se saisit d’une tasse et en versa une bonne dose dedans pour boire rapidement quelques gorgées. Un bon café bien mérité après tant de péripéties. Il arriva comme une récompense à ses efforts effectués depuis qu’il était levé.