What is your problem ? Tell me [PV : Scott A. Winchester]

Comme chaque jour de la semaine, je m’étais couché tard cette nuit. Je travaillais, j’animais une émission de radio en fin de soirée qui se terminait toujours aux alentours de trois heures du matin. Le temps que je rentre, que je m’occupe un peu, je dormais rarement avant cinq heures du matin. Cette nuit en rentrant, je n’étais pas parvenu à trouver le sommeil. Trop de choses en tête. J’avais pensé mettre ce temps libre à profit pour me pencher sur mon manuscrit. Maintenant que Logan, le mec de ma sœur était là pour m’aider, je pouvais bien faire quelques efforts, non ? Il était éditeur et de ce fait, j’avais une foutue pression sur les épaules. Et s’il n’aimait pas mes écrits ? Et s’il trouvait ça nul à chier ? Il était quand même un professionnel dans le domaine alors son jugement me faisait flipper, il fallait bien le reconnaitre. C’est pour cette raison que je ne lui avais toujours pas envoyé mon travail par mail. A peine Lara nous l’avait présenté qu’elle s’était empressée de me coller dans ses pattes pour qu’il m’aide. Et s’il n’en avait pas envie ? Depuis, j’hésitais à lui envoyé. Je voulais qu’il le lise, mais en même temps, j’avais peur. C’était assez paradoxal comme sentiment. Et puis… Logan était… Comment dire. Perturbant ? Charismatique ? Il avait quelque chose en lui qui me déstabilisait sans que je ne sache quoi exactement. Enfin, hier soir, je m’étais posé dans mon lit avec mon pc et je m’étais enfin décidé à lui envoyé mon manuscrit par mail. Avec un peu de chance, je dormirais quand il le lirait. S’il le lisait dès l’ouverture, bien sûr.

Lorsque j’ouvris les yeux, mon pc se trouvait sur mon matelas. Il avait dû glisser de mon ventre dans la nuit. D’ailleurs, je ne m’étais même pas rendu compte que je m’étais endormi. Mon pc étant en veille, je le refermais d’un coup sec et me tournais dans mon lit pour jeter un œil à l’heure qu’il était. La matinée était terminée. L’après-midi était bien entamée. Je m’étirais et me frottais les yeux pour me réveiller convenablement et en me levant, je constatais que j’étais toujours habillé comme la veille. Je m’étais endormi comme ça, sans prendre la peine de me déshabiller. J’avais dû être mort de fatigue… La tronche enfarinée, je quittais ma chambre pour aller manger un morceau dans la cuisine mais un obstacle m’en empêcha. Un obstacle de taille. Et à moitié à poil. Nom de dieu. Surpris de tomber sur Logan dès le réveil, je clignais des yeux plusieurs fois. Bordel est-ce que je rêvais ? Il faut dire que j’avais tendance à oublier que je ne vivais plus seul. J’hébergeais ma sœur et son copain. Non pas que ça me dérange mais… Mes réflexions se perdirent en route en même temps que mes yeux se posèrent sur son corps, son torse, sa serviette… Mon cœur se mit à tambouriner comme un malade. Ma bouche s’entrouvrit mais aucun son n’en sortit alors qu’il me faisait tranquillement la conversation. « Euh… » Je me raclais la gorge, tentant de reprendre mes esprits. C’était un mec bordel ! Je ne devais pas être aussi perturbé, ce n’était pas normal ! « Je… Ouais. » Bravo Scott, quelle belle élocution digne d’un gamin de cinq ans. Je passais une main sur ma nuque. Je DEVAIS me ressaisir. Je commençais déjà par reposer mon regard sur son visage. C’était un bon début. « Oui, oui, euh… ok. » Bon d’accord, il allait me prendre pour un débile profond. « Je… Je descends. » J’aurais du mal à monter vu que j’étais déjà à l’étage mais bon. Sans réfléchir d’avantage, je tournais les talents pour m’échapper rapidement. J’avais envie de me mettre des claques. Je levais même les yeux au ciel face à mon comportement de gamin pré-pubère. Sans déconner, qu’est-ce qui m’avait pris de jouer la vierge effarouchée ? Non mais sérieux ! Bon, je venais de me réveiller aussi, je n’avais pas encore tous mes neurones connectés mais quand même !

Je descendais les escaliers pour foncer dans la cuisine et avaler un café. J’en avais grandement besoin. Et tant qu’à faire, je rajoutais un peu d’alcool dedans pour me remettre d’aplomb parce que là, j’avais déconné sévère. Je n’osais même pas me regarder dans le miroir non plus. Je devais être débraillé et avoir les cheveux dans tous les sens. Tout pour parfaire l’allure du plouc. J’allais vraiment passer pour le roi des boulets.