Judith + New start...

Tout a commencé un beau jour de printemps. Apparemment, j’étais très attendue par l’ensemble de la famille. Mes parents espéraient que ce cinquième bébé relance un peu leur couple. Cela avait fonctionné un temps. J’avais donc grandi dans une grande famille heureuse et aimante. J’étais la petite dernière de la tribu, celle qu’on chouchoutait, qu’on gâtait, qu’on cajolait… J’adorais ça quand j’étais petite, j’adorais qu’on prenne soin de moi. Et puis, je leur rendais bien car je n’étais pas une petite fille très excitée qui faisait tout plein de bêtises. Lorsque j’étais petite, j’avais hâte d’être à l’école, d’apprendre à lire, écrire, compter, apprendre d’autres langues… J’aimais apprendre tout court. Même lorsque je venais tout juste de parler, j’harcelais mes parents et frère et soeur de questions type « Pourquoi ? » Ils n’en pouvaient plus de moi ! C’est alors, sans grande surprise, que j’étais douée à l’école. Le savoir était très important pour moi et en grandissant, j’avais toujours autant de bonnes notes. Mes parents étaient fiers de moi. J’avais mon cercle d’amis à mes côtés sans forcément en chercher plus. Je n’étais pas le genre à sortir tous les weekends, à faire des goûters les après midis… ou si, mais avec mes amies les plus proches. En parallèle de l’école, lorsque j’avais dix ans, mes parents décidèrent de divorcer. Cela n’allait plus dans leur couple et ils ne voulaient pas continuer plus. Après vingt cinq ans de mariage, tout tombait à l’eau. Ils ne s’entendaient plus alors pourquoi continuer ? Personnellement, je fus au fond du trou. Je ne m’en remettais pas. Mes parents étaient mes modèles et je ne les avais jamais imaginé divorcer… Heureusement, dans cette dure période, j’avais pu compter sur mon frère et mes soeurs qui m’avaient soutenue et consolée. Durant un certain laps de temps, j’avais logé chez Alexander. J’en voulais trop à mes parents pour ce qu’ils venaient de faire. Cependant, au bout d’un moment, il fallait bien que je rentre retrouver ma mère qui se retrouvait seule, complètement seule. Une sorte de lien très fort s’était développé entre ma mère et moi. Je m’étais rendue compte qu’elle le vivait très mal elle aussi, ce divorce. Plusieurs fois, je l’avais retrouvée en pleurs et je l’avais prise dans mes bras pour la consoler. J’acquérais une grande maturité à cette âge là. Un weekend sur deux, je rendais visite à mon père. Cela se passait bien mais ce n’était pas pareil qu’avec ma mère. Il m’emmenait faire des activités mais nous n’étions pas aussi complices que je l’étais avec ma mère.  

Quelques temps après, mon frère eut ma petite nièce, Jade. Ce fut l’un des plus beaux jours de ma vie. Cette petite puce était un vrai régale. Je tannais régulièrement mon frère et sa copine pour la garder, chose qu’ils acceptaient évidemment pour pouvoir un petit moment à deux. C’était grâce à Jade d’ailleurs que je trouvais ma vocation : être psychologue pour enfants. Cela m’intéressait tellement de savoir ce qu’ils pensaient, leurs besoins, leurs contrariétés, leur bonheur… J’avais trouvé ma voie ! Puis, quelques mois plus tard, Sarah mourra. Avec la fratrie Rochefort, nous étions là pour Alexander. Nous étions très soudés entre nous. Ca a été une période difficile mais nous nous sommes tous relevés, grâce à ce lien qui nous unissait. En parallèle, je continuais mon trajet à l’école, passant en classe supérieure à chaque fois sans grande difficulté. Dernière année de lycée, il avait fallu que je fasse un choix pour l’université. J’avais deux choix : l’université à côté de chez ma mère mais qui ne faisait pas de psychologie, c’était une école de commerce. Je ne me voyais pas du tout allait dans cette branche là vu mon côté timide. L’autre choix était d’aller à l’université qui étudiait la psychologie. J’avais même l’option de choisir une année supplémentaire à l’université pour étudier les enfants. L’école était parfaite seulement, il allait falloir que je déménage chez mon père… dans sa nouvelle famille. Mon père s’était mis en ménage à une femme qui avait un garçon de mon âge et un petit garçon de cinq ans de moins ainsi qu'une toute petite fille. Je ne voulais pas les connaitre parce que j’avais l’impression que mon père nous avait remplacé, mon frère mes soeurs et moi, par cette nouvelle famille. Cependant, si je voulais choisir la voie que je souhaitais, il fallait que je déménage chez lui…